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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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l’ai peinte moi-même. De mémoire.
    Gaëlle sourit timidement.
    — Vous avez beaucoup de talent.
    Il se tourna vers la fenêtre.
    — Elle est enterrée là-dehors. Elle adorait la vue qu’on a depuis cette colline. On aimait marcher jusqu’ici. C’est pour cette raison que j’ai acheté cette terre et que j’y ai bâti ma maison.
    — Je suis désolée.
    — Quand j’étais jeune, j’étais un fauteur de troubles. J’allais prêcher la cause macédonienne de village en village. Recherché par la police secrète d’Athènes, je me suis caché. Ne parvenant pas à me trouver, les agents sont allés voir ma femme et lui ont demandé où j’étais. Elle a refusé de parler. Ils lui ont versé de l’essence sur le ventre, la poitrine, les bras. Elle n’a rien dit. Ils l’ont enflammée. Mais elle n’a toujours pas parlé. Alors ils ont versé de l’essence sur notre bébé. Et elle a cédé. Elle a eu de terribles brûlures. Elle aurait peut-être survécu si elle avait été bien soignée. Mais nous n’avions pas d’argent. Ma femme est morte parce que j’avais choisi de prêcher plutôt que de travailler, mademoiselle Bonnard. Le jour où je l’ai enterrée, j’ai décidé d’arrêter la politique et de devenir riche.
    — Je suis désolée, répéta Gaëlle, ne sachant pas quoi dire d’autre.
    Dragoumis émit un grognement, apparemment destiné à lui signifier l’inadéquation de ses paroles.
    — Je connaissais votre père, dit-il.
    — C’est ce que votre fils m’a dit. Mais nous n’étions pas très proches, vous savez.
    — Oui, je sais. Cela m’a toujours peiné.
    — Pourquoi cela vous aurait-il peiné ?
    — Vous deviez aller à Mallawi avec lui, n’est-ce pas ?
    — Oui.
    — Mais il a repoussé.
    — Il avait des affaires personnelles à régler.
    — Oui, avec moi.
    — Non, avec un jeune homme, un certain Daniel Knox.
    Dragoumis fit un geste vague, comme pour lui dire que cela revenait au même.
    — Ce Knox, vous le connaissez bien ? demanda-t-il.
    — Non.
    — Ses parents étaient également archéologues. Ils s’intéressaient beaucoup à la Macédoine et s’y rendaient souvent. C’était un couple charmant, avec une petite fille délicieuse. Ils travaillaient en collaboration étroite avec Elena. Il y a dix ans, celle-ci les a invités à la rejoindre sur un chantier de fouilles dans la montagne. C’est son mari qui est allé les chercher à l’aéroport. Malheureusement, ils se sont tués sur la route.
    Gaëlle le regarda avec stupéfaction.
    — Tous ? demanda-t-elle.
    — Tous.
    — Mais... qu’est-ce que cela a à voir avec mon père ?
    — Ce fut un accident. Un terrible accident. Mais tout le monde n’est pas de cet avis.
    — Un meurtre ? Je ne comprends pas. Pourquoi aurait-on voulu tuer les parents de Knox ?
    — Pas les parents de Knox. Le mari d’Elena. Pavlos.
    — Mais qui aurait voulu le tuer ?
    Dragoumis sourit.
    — Moi, mademoiselle Bonnard. Moi.
     
    III
    Ras el-Sudr était une ville pétrolière animée de velléités touristiques. Knox rôda un peu autour du parking du Beach Inn pour voir si Rick n’avait pas été suivi. Une fois rassuré, il entra dans l’hôtel.
    — Content de te voir, vieux ! s’écria Rick.
    — Moi aussi.
    — On ne s’ennuie pas, hein ?
    Il fit un signe de tête en direction du bar.
    — On prend un verre et tu me racontes tout ? suggéra-t-il.
    — D’accord.
    Ils prirent une table dans l’ombre et Knox mit son ami au courant de ce qui se passait.
    — Je n’arrive pas à y croire ! s’exclama Rick. Ce salaud d’Hassan t’a mis une corde autour du cou ? Je vais le tuer.
    — En fait, je ne crois pas que ce soit lui. Il n’aurait pas fait couper la corde.
    — Qui, alors ?
    — Je t’ai déjà raconté ce qui s’est passé en Grèce ?
    — Pour tes parents ? Tu m’as juste dit qu’ils avaient eu un accident. Je ne pensais pas qu’il y avait autre chose à en dire.
    — Une route sinueuse, une vieille voiture, une nuit brumeuse dans la montagne... Le genre de tragédie qui arrive tous les jours. Seulement, le conducteur était un dénommé Pavlos. C’était le mari de cette Elena dont je viens de te parler. Il était journaliste. Et il ne mâchait pas ses mots. Un véritable fouineur. Il menait une campagne contre une famille très puissante et très riche, les Dragoumis. Il voulait faire ouvrir une enquête. Il a mis le paquet.
    — Et tu crois

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