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Le trésor

Le trésor

Titel: Le trésor Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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dans l’arbre. C’était là un exercice qu’il n’avait pas effectué depuis longtemps mais qui lui permit de constater qu’il s’en tirait toujours aussi aisément.
    Parvenu à la fourche, il resta un moment immobile, l’oreille tendue, le regard fouillant l’obscurité de la fenêtre qu’il avait prise pour but. Le volet, en effet, n’était pas fermé et laissait voir le brillant d’une vitre révélée par le mince rayon du dernier quartier de la lune.
    Gilles grimpa alors sur la branche suivante puis sur une troisième : c’était précisément celle qui conduisait à la fenêtre. Alors, prenant appui sur une branche supérieure, il avança lentement en direction de la maison. La branche plia légèrement sous son poids mais résista.
    Continuant à avancer sur sa branche qui oscillait de plus en plus, il tendit sa main droite sans lâcher la branche qu’il tenait de l’autre, réussit à atteindre le bord du volet et doucement, tout doucement pour ne pas rompre un équilibre déjà précaire, il le rabattit, dévoilant une balustrade étroite et un rebord qui lui parut suffisamment large.
    Alors, lâchant enfin sa branche, il s’élança, le corps penché en avant, atteignit le rebord du bout des pieds et se heurta cruellement les genoux à la pierre de la balustrade qu’il empoigna et à laquelle il se maintint fermement puis s’assit pour tenter d’apercevoir ce qu’il y avait à l’intérieur. Sa main tâta les vitres et la fenêtre, doucement, céda sous sa pression : elle non plus n’était pas fermée.
    Refusant de voir ce qu’il y avait d’étrange dans une telle négligence à la garde d’une maison d’autre part si bien close, il sauta d’un bond léger à l’intérieur et atterrit sans le moindre bruit car ses pieds touchèrent la douceur d’un épais tapis.
    L’obscurité étant profonde, il tira son briquet de sa poche, le battit et vit qu’il se trouvait dans un long couloir qui traversait toute la maison et aboutissait à une fenêtre semblable à la sienne. Ce couloir était presque une galerie car il était assez large et une agréable senteur de fleurs fraîches y régnait, venant des vases disposés sur des consoles. Ils y alternaient, de chaque côté, avec des portes fermées, des portes donnant très certainement sur des chambres.
    À pas comptés, le visiteur s’avança le long de cette galerie, cherchant à déterminer, en se souvenant de l’emplacement des fenêtres derrière lesquelles, avant son duel avec Caramanico, il avait vu la lumière rose – les mêmes d’ailleurs où, tout à l’heure, il avait vu passer une lueur – quelle était la porte donnant sur la chambre de Judith.
    Pourtant, quand il crut l’avoir trouvée, il hésita un instant, la main levée au-dessus de la poignée. Peut-être, avant d’entrer là, ferait-il bien d’aller visiter le rez-de-chaussée où pouvaient se trouver de désagréables surprises. La large cage de l’escalier s’ouvrait, en effet, juste derrière son dos…
    Il allait s’y décider quand un faible rai de lumière glissa soudain sous la porte qui s’ouvrit sans bruit. Debout derrière cette porte dans un ample peignoir de batiste blanche sur lequel croulaient ses cheveux, une chandelle à la main, se tenait Judith elle-même.
    Le regard sombre et le regard clair se rencontrèrent, s’attachèrent l’un à l’autre.
    — Entre ! dit tranquillement la jeune femme. Je crois bien que je t’attendais…
    1 .  Le pont de la Concorde, alors pont Louis-XVI, était en construction.
    2 .  Titre exact de Jefferson.
    3 .  Voir le Gerfaut des brumes , tome II : Un collier pour le diable.
    4 .  La garde avait absorbé le guet depuis 1783.
    5 .  La morgue.
    6 .  Voir le Gerfaut des brumes , tome II : Un collier pour le diable .

CHAPITRE XIII
    LA NUIT DES REVENANTS
    La porte refermée aussi doucement qu’elle s’était ouverte, Judith alla poser son bougeoir d’argent sur l’angle d’une petite table à coiffer dont le miroir doubla la flamme, révélant l’intérieur d’une chambre dont l’aspect surprit Tournemine. Avec ses blancheurs virginales et le bleu candide de ses sièges, elle évoquait davantage le sanctuaire d’une pure jeune fille que les désordres brûlants d’une courtisane. Il n’était jusqu’au lit, drapé à la polonaise, dont le charmant baldaquin n’abritât guère qu’une seule place.
    Ce fut au pied de ce lit que Judith alla s’adosser, les mains cachées

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