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Le trésor

Le trésor

Titel: Le trésor Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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concierge se mit à rire.
    — Quelque chose me dit que vous l’êtes aussi un peu, noir, mon bon monsieur. Mais on vous a dit la vérité. D’habitude, c’est très gai ici… Seulement, ce soir, les salons sont fermés et la maison aussi.
    — Pourquoi ça ?…
    — Parce que madame n’est pas là. Elle est partie à… à la campagne.
    — Ah ! Et où elle est, cette campagne ? fit Gilles continuant son rôle jusqu’au bout pour masquer sa déception. C’est que… j’aurais bien voulu la voir, moi, ta madame. On m’a dit quelle était… comment déjà ?….Ah oui : di-vi-ne ! Alors on ne renonce pas comme ça à voir une femme di-vi-ne … Et je rentre chez moi demain.
    — Faudra vous faire une raison, mon pauvre monsieur. Je ne sais pas où elle est allée. On m’a seulement dit qu’elle allait à la campagne pour quelques jours. Maintenant, rentrez chez vous et laissez-moi retourner me coucher. Soyez raisonnable. Il n’y a personne… que moi.
    Gilles allait peut-être essayer du pouvoir d’une autre pièce car il avait l’impression que cet homme en savait plus qu’il ne voulait le dire quand, tout à coup, quelque chose attira son attention : là-bas, au premier étage de la maison, une lueur venait d’apparaître un court instant dans les interstices des volets. Il comprit alors que le concierge lui mentait, sur ordre sans doute et que l’hôtel était beaucoup moins vide qu’on ne voulait bien le dire. Il s’agissait à présent de s’en assurer…
    — C’est bon !… fit-il avec un hoquet des plus convaincants. Je m’en vais. Mais elle sait pas ce qu’elle perd, ta maîtresse ! Et quand tu la reverras, n’oublie pas de lui dire que le baron de Chevrotin-Roblochon ne se consolera… hic !… jamais de ne pas l’avoir ad… mirée !
    — Entendu, entendu !… Bonne nuit, monsieur le baron…
    Et, bâillant plus que jamais, le concierge, serrant dans sa main la pièce si facilement gagnée, referma sa porte soigneusement et, selon toutes probabilités, regagna son lit en hâte.
    Demeuré seul, Tournemine quitta l’appui de la grille et, chantonnant une chanson à boire à seule fin que le concierge l’entendît bien s’éloigner, alla rechercher Merlin et, le tenant par la bride, remonta la rue le long du mur de la propriété jusqu’à l’endroit où ce mur formait l’angle d’un petit chemin de terre s’insinuant entre deux propriétés et remontant en serpentant vers les vignes de Montmartre.
    Sûr, désormais, d’être tout à fait hors de vue, le chevalier attacha son cheval à un petit arbre qui poussait contre l’enceinte de la folie Richelieu, se hissa debout sur sa selle et, de là, atteignit sans peine le haut du mur au moyen d’un simple rétablissement. Puis, à cheval sur le faîtage, il examina les alentours.
    La maison, ainsi qu’il l’avait supposé, était assez proche de son mur. Le jardin, à cet endroit, formait un bosquet délimité par une haie basse, couverte de fleurs blanches, à travers laquelle filait une allée qui semblait aboutir à une terrasse. Plus aucune lumière ne se montrait mais la végétation lui cachait une assez grande partie des bâtiments.
    Le silence était profond car, à cette heure tardive de la nuit, les oiseaux eux-mêmes étaient endormis. Craignant de le troubler et de faire apparaître peut-être les deux molosses humains qu’il avait vus garder le perron, Gilles descendit avec précaution, constatant non sans plaisir que son mur était plus qu’aux trois quarts couvert d’un lierre solide grâce auquel l’escalade du retour serait chose facile.
    En quelques pas légers, il eut atteint la maison qui lui apparut dans toute son épaisseur. Une terrasse dallée en faisait le tour sur trois côtés et il suivit cette terrasse, ce qui lui permit de s’assurer que toutes les fenêtres du rez-de-chaussée étaient munies de volets et ces volets hermétiquement clos. En revanche, au premier étage, certains d’entre eux semblaient seulement poussés et, encore, avec quelque négligence. Restait à atteindre ce premier étage…
    Mais, en arrivant sur le côté droit, il vit un grand arbre qui étendait ses branches touffues jusqu’aux fenêtres de la maison. Il examina alors soigneusement cet arbre : une des branches maîtresses frôlait le mur, atteignant presque l’une des fenêtres du premier étage.
    Pensant que les dés étaient mentalement jetés, il empoigna une branche basse et se hissa

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