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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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et
pour toutes les races non germaniques qui peuplaient cet empire austro-hongrois,
fait de nombreuses nationalités sur lesquelles elle régnait. Mais l’amour d’Hitler
pour tout ce qui était allemand ne se montrait pas moins violent, en sorte qu’à
seize ans il était devenu ce qu’il fut jusqu’à son dernier souffle, un
nationaliste allemand fanatique.
    Malgré sa paresse, il semble n’avoir jamais possédé l’insouciance
juvénile. Les problèmes du monde s’appesantissaient sur lui. Kubizek l’a
rappelé plus tard : « Il ne voyait partout qu’obstacles et hostilité…
Il était toujours dressé contre quelque chose et l’adversaire du monde entier… Je
ne l’ai jamais vu prendre quoi que ce fût à la légère (32)… »
    A cette époque, le jeune homme qui ne pouvait souffrir les
études devint un lecteur vorace, s’abonna à la Bibliothèque éducatrice des
adultes de Linz et s’inscrivit à la Société du Musée où il emprunta un nombre
considérable de livres. Son ami se souvient de lui comme constamment entouré de
volumes ; il préférait les ouvrages traitant de l’histoire allemande et de
la mythologie germanique (33).
    Linz n’étant après tout qu’une ville de province, ce fut bientôt
Vienne, brillante capitale, au style baroque, d’un grand empire qui exerça son
attrait sur ce jeune ambitieux imaginatif. En 1906 tout de suite après son
dix-septième anniversaire, Hitler, pourvu de fonds fournis par sa mère et par d’autres
membres de la famille se mit en route pour y passer deux mois. Cette ville fut
ultérieurement la scène de ses années les plus dures, et il y vécut parfois
littéralement, dans le ruisseau ; mais, lors de sa première visite, elle
commença par l’enchanter. Il en parcourut les rues pendant des jours, admirant
les imposants édifices du Ring, s’extasiant sans relâche de ce qu’il découvrait
dans les musées, à l’Opéra, aux théâtres.
    Il s’enquit également des conditions exigées pour l’admission à
l’Académie viennoise des Beaux-Arts et, quelques mois plus tard, en octobre
1907, il revint et subit l’examen d’entrée, première démarche pratique en vue
de la réalisation de son rêve : devenir peintre. Il avait alors dix-huit
ans et de grands espoirs, mais qui furent déçus ; cela tient en deux
lignes du classement :
    Les suivants ont subi l’épreuve avec des résultats
insuffisants, ou n’ont pas été admis… Adolf Hitler, Braunau a. Inn, 20 avril
1899, Allemand, catholique. Père fonctionnaire civil. 4 classes au collège. Quelques
têtes. Dessin d’épreuve peu satisfaisant (34).
    Hitler se présenta de nouveau l’année suivante et ses dessins
furent alors si mauvais qu’il ne fut pas admis à l’examen. Pour l’ambitieux
jeune homme, ce résultat – il l’a écrit lui-même – fut un coup de tonnerre dans
un ciel clair, car il était profondément convaincu qu’il réussirait. Il
rapporte dans Mein Kampf qu’il demanda des explications au recteur de l’Académie :
    Ce monsieur m’assura que les dessins soumis par moi ne
laissaient aucun doute sur ma totale inaptitude à la peinture et que mes
capacités me désignaient certainement pour l’architecture. Il n’était pas
question, ajouta-t-il, que j’entre à l’Académie de Peinture et ma place était à
l’école d’architecture (35).
    Le jeune homme inclinait à se rendre à cet avis ; mais il
eut bientôt le regret d’apprendre que, n’ayant pas obtenu son diplôme de fin d’études
secondaires, il risquait fort de ne pas pouvoir non plus entrer à cette école. Sa
mère se mourant d’un cancer au sein, il revint à Linz. Depuis qu’Adolf avait
quitté le collège, Klara Hitler et d’autres membres de la famille subvenaient à
tous ses besoins depuis trois ans sans constater le moindre résultat
satisfaisant. La pauvre femme décéda le 21 décembre 1908, durant les
préparatifs de Noël ; elle fut inhumée deux jours plus tard aux côtés de
son mari, à Leonding. Pour son fils, qui avait dix-neuf ans,
    … ce fut un coup terrible… j’avais respecté mon père ;
mais, ma mère, je l’aimais… Sa mort mit un point final à mes grandes ambitions…
La pauvreté et la dure réalité me contraignirent à prendre un parti rapide… Il
me fallait gagner ma vie d’une manière ou d’une autre (36)…
    D’une manière ou d’une autre ! Il n’avait pas de métier ;
il avait toujours méprisé le travail ; il

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