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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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nazis
avaient une discipline et des buts analogues.
    Seuls les plus fanatiques des jeunes nationaux-socialistes
étaient choisis, généralement parmi les meilleurs étudiants des écoles Adolf
Hitler et des instituts politiques. Il y avait quatre châteaux, et un étudiant
passait successivement dans les quatre. La première des cinq années, il
séjournait dans un château spécialisé dans les « Sciences Raciales » et autres
aspects de l'idéologie nazie. On insistait sur la formation mentale, à laquelle
était soumise la formation physique. La seconde année, c'était le contraire,
dans un château où l'athlétisme et les sports, y compris l'alpinisme et le
parachutisme, occupaient la première place. Le troisième château, où les
étudiants passaient les dix-huit mois suivants, offrait une instruction
politique et militaire.
    Enfin, dans le quatrième et dernier stade de son éducation, on
envoyait l'étudiant pour dix-huit mois à l'Ordensburg de Marienburg, en
Prusse-Onentale, non loin de la frontière polonaise. Là, derrière les murs du
château même de l'Ordre qui, cinq siècles plus tôt, avait été le bastion des
Chevaliers teutoniques, on concentrait sa formation politique et militaire sur
la question orientale et sur le besoin (et sur le droit!) qu'avait l'Allemagne
de s'étendre en territoire slave, dans sa quête éternelle du Lebensraum ,
excellente préparation, comme l'avenir le montra, pour les événements de 1939
et ce qui suivit.
    C'était ainsi que la jeunesse était préparée à vivre, à
travailler et à mourir dans le Troisième Reich. Bien que leur esprit fût
délibérément empoisonné, leur scolarité toujours interrompue, l'influence
familiale très largement remplacée, les garçons et les filles, les jeunes gens
et les jeunes femmes semblaient parfaitement heureux, ravis de mener la vie
d'un jeune hitlérien. Et, sans aucun doute, cette façon de réunir les enfants
de toutes les classes et de tous les niveaux de la société, de faire partager
des tâches communes aux enfants des familles pauvres comme à ceux des familles
riches, à ceux dont le père était ouvrier, paysan, homme d'affaires ou aristocrate,
cette méthode avait du bon.
    Dans la plupart des cas, cela ne faisait aucun mal à un garçon
et à une fille des villes de passer six mois dans le service du travail
obligatoire, où ils vivaient au grand air, apprenaient la valeur du travail
manuel et l'intérêt qu'il y a à s'entendre avec ceux qui n'ont pas reçu la même
éducation. Quiconque voyageait en Allemagne et discutait avec les jeunes dans
leurs camps, les regardait travailler, jouer et chanter, ne pouvait manquer
d'observer que, pour sinistre que fût l'enseignement qu'on leur prodiguait,
c'était là un mouvement de jeunesse incroyablement dynamique.
    Les jeunes du Troisième Reich étaient élevés de façon à avoir un
corps sain et robuste, à avoir confiance dans l'avenir de leur pays et en
eux-mêmes, en même temps qu'à posséder un sentiment de camaraderie qui faisait
s'effondrer toutes les barrières économiques et sociales de classe. Je pensai à
cela plus tard, en ces jours de mai 1940, où le long de la route
d'Aix-la-Chapelle à Bruxelles on pouvait observer le contraste entre les
soldats allemands, bronzés et robustes au sortir d'une jeunesse passée au
soleil et avec un régime adéquat, et les premiers prisonniers de guerre
britanniques, avec leur poitrine creuse, leurs épaules voûtées, leur teint de papier
mâché et leurs mauvaises dents, tragiques exemples d'une jeunesse que
l'Angleterre avait si imprudemment négligée durant les années qui s'étaient
écoulées entre les deux guerres.

LE FERMIER DANS
LE TROISIEME REICH
    Quand Hitler arriva au pouvoir en 1933, le fermier, comme dans
la plupart des autres pays, se trouvait dans une situation désespérée. D'après
un rédacteur de la Frankfurter Zeitung , sa situation n'avait jamais été
pire depuis l'époque où la désastreuse guerre des paysans de 1524-1525 avait dévasté
la terre d'Allemagne. Le revenu agricole en 1932-1933 avait encore diminué; il
était à plus d'un milliard de marks en dessous de la plus mauvaise année
d'après guerre, 1924-1925. La dette des fermiers s'élevait à 12 milliards,
presque tous ces emprunts contractés au cours des huit dernières années.
L'intérêt de ces dettes absorbait environ 14 pour 100 de tout le revenu de la
ferme, et à cela s'ajoutait un fardeau à peu près égal

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