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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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n'eut plus qu'à décamper. Schirach s'en prit ensuite à l'un des plus
célèbres héros de la marine allemande, l'amiral von Trotha, qui avait été chef
d'état-major de la flotte de haute mer durant la guerre de 14-18 et qui était
maintenant président des associations de Jeunesse. Le vénérable amiral fut, lui
aussi, contraint de fuir, et son poste et son organisation furent supprimés.
Des biens qui représentaient des millions de dollars, constitués
essentiellement par des centaines d'auberges de jeunesse disséminées à travers
l'Allemagne, furent saisis.
    Le concordat du 20 juillet 1933 avait spécifié que l'Association
des Jeunesses catholiques ne devait pas être touchée par le parti. Le 1er
décembre 1936, Hitler la mit hors la loi par décret, de même que toutes les
autres organisations de jeunesse non nazies.
    ... Tous les jeunes Allemands du Reich seront organisés à
l'intérieur des Jeunesses hitlériennes. Les jeunes Allemands, outre qu'ils
seront élevés dans leurs familles et à l'école, seront éduqués physiquement,
intellectuellement et moralement dans l'esprit du national-socialisme... par le
truchement des Jeunesses hitlériennes (11).
    Schirach, qui avait tout d'abord été sous les ordres du
ministère de l'Enseignement, devint directement responsable devant Hitler.
    Ce jeune homme de vingt-neuf ans, à peine dégrossi, qui écrivait
des vers larmoyants à la gloire d'Hitler (« ce génie qui broute dans les
étoiles ») et qui suivait Rosenberg dans son étrange paganisme et Streicher
dans son antisémitisme virulent, était devenu le dictateur de la jeunesse du
Troisième Reich.
    De l'âge de six ans à celui de dix-huit, quand commençait la
conscription en vue du Service du Travail et de l'Armée, filles et garçons
étaient organisés dans les divers cadres des Jeunesses hitlériennes. Les
parents reconnus coupables d'avoir essayé d'empêcher leurs enfants d'entrer
dans ces organisations étaient passibles de fortes peines de prison, bien que,
dans certains cas, ils refusassent simplement de voir leurs filles entrer dans
des groupes où les cas de grossesse avaient atteint des proportions
scandaleuses.
    De l'âge de six ans à celui de dix, un garçon faisait une sorte
d'apprentissage dans les Jeunesses hitlériennes en tant que Pimpf. Chaque jeune
recevait un carnet de notes dans lequel étaient inscrits ses progrès au cours
de toute son activité dans les jeunesses nazies, y compris son développement
idéologique. A dix ans, après avoir subi certains examens sportifs, de camping
et d'histoire nazifiée, il entrait dans le Jungvolk (« Jeune Peuple »), où il prêtait le serment suivant :
    En présence de cet étendard de sang, qui représente notre
Führer, je jure de consacrer toute mon énergie et toute ma force au sauveur de
notre pays, Adolf Hitler. Je suis prêt à donner ma vie pour lui, et je m'en
remets à Dieu.
    A quatorze ans, un jeune garçon entrait dans les Jeunesses hitlériennes
proprement dites, et il y restait jusqu'à dix-huit ans, âge auquel il passait
dans le Service du Travail et dans l'armée. C'était une vaste organisation
paramilitaire, similaire aux S.A. et dans laquelle des jeunes gens qui
approchaient de l'âge d'homme recevaient une formation systématique non
seulement dans le domaine des sports et de l'idéologie nazie, mais également du
maniement d'armes. L'auteur de ces lignes a connu plus d'un week-end dans les
environs de Berlin où il voyait ses pique-niques interrompus par les Jeunesses
hitlériennes, rampant à travers les bois ou les bruyères, fusil à la main et
sac au dos.
    Parfois, les personnes du sexe jouaient aussi au petit soldat,
car le mouvement des Jeunesses hitlériennes ne négligeait pas les jeunes
filles. De dix à quatorze ans, les jeunes Allemandes étaient enrôlées dans les Jungmaedel — littéralement, « Les Jeunes Vierges » — et elles avaient aussi leur uniforme,
comprenant un chemisier blanc, une ample jupe bleue, des chaussettes et de
lourdes chaussures de marche fort peu féminines. Leur entraînement ressemblait
beaucoup à celui des garçons du même âge et comprenait de longues marches
pendant les week-ends, avec sac au dos et l'habituelle initiation à la
philosophie nazie. Mais on insistait surtout sur le rôle des femmes dans le
Troisième Reich : être avant tout des mères saines
d'enfants sains. On insistait d'autant plus sur ce point quand elles
devenaient, à quatorze ans, membres de la

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