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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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B.D.M. : Bund
Deutscher Maedel (Ligue des Filles d'Allemagne).
    A dix-huit ans, plusieurs milliers des jeunes filles de la
B.D.M. (elles restaient dans l'organisation jusqu'à vingt et un ans)
accomplissaient un an de service agricole : leur Land Jahr , qui était
l'équivalent du Service du Travail des jeunes gens. Leur tâche consistait à
aider à la fois aux travaux de la maison et des champs. Les jeunes filles
vivaient parfois dans les fermes et souvent dans de petits camps, d'où des
camions les emmenaient chaque matin jusqu'aux exploitations agricoles. Des
problèmes moraux ne tardèrent pas à se poser. La présence d'une jeune et jolie
citadine semait parfois la perturbation dans un foyer paysan, et des parents
commencèrent à se plaindre amèrement parce que leur fille s'était fait
engrosser dans les fermes. Mais ce n'était pas le seul problème. Généralement,
les camps de jeunes filles étaient à proximité des camps du service du travail
des jeunes gens. Cette juxtaposition, semble-t-il, provoqua également de
nombreuses grossesses. On fredonnait en Allemagne un couplet, inspiré du
mouvement « La Force par la Joie » du Front du Travail, mais qui s'appliquait
particulièrement au Land Jahr des jeunes filles :
    Dans les champs et dans les buissons, je perds la Force par
la Joie.
    Des problèmes moraux du même ordre se posaient durant l'année
ménagère des jeunes filles, grâce à laquelle 500 000 filles des Jeunesses
hitlériennes passaient un an de service domestique dans un foyer citadin. En
fait, les nazis les plus sincères ne les considéraient pas comme des problèmes
moraux. J'ai entendu plus d'une fois des dirigeantes du B.D.M. — elles étaient
invariablement sans beauté et généralement célibataires — entretenir leurs
jeunes élèves du devoir moral et patriotique qui consistait à donner des
enfants au Reich d'Hitler, si possible dans le sein du mariage, mais autrement
si c'était nécessaire.
    A la fin de 1938, les Jeunesses hitlériennes comptaient 7 728
259 membres. Pour important que fût ce chiffre, de toute évidence, quelque 4
millions de jeunes avaient réussi à échapper à l'organisation, et, en mars
1939, le gouvernement promulgua une loi instituant la conscription de tous les
jeunes dans les Jeunesses hitlériennes sur la même base que la conscription
dans l'armée. On prévint les parents récalcitrants que, si leurs enfants ne
s'enrôlaient pas, on les leur retirerait pour les placer dans des orphelinats
ou dans d'autres foyers.
    Pour parachever l'empreinte du régime sur l'éducation, on créa
trois types d'écoles pour la formation de l'élite : les écoles Adolf Hitler,
sous la direction des Jeunesses hitlériennes, les Instituts politiques
nationaux d'Éducation et les Châteaux de l'Ordre, les deux derniers sous
l'égide du parti. Les écoles Adolf Hitler retiraient à l'âge de douze ans les
éléments les plus prometteurs du Jungvolk pour leur faire subir six
années d'entraînement intensif, destinées à faire d'eux des cadres du parti et
des services publics. Les élèves vivaient à l'école sous une discipline
Spartiate et, à leur sortie de l'école, étaient admissibles à l'université. Il
existait dix établissements de ce genre fondés après 1937, le principal étant l'Akademie
de Brunswick .
    Le but des Instituts politiques d'Éducation était de remettre à
l'honneur le genre d'éducation prodiguée autrefois dans les vieilles académies
militaires prussiennes. Cela permettait, d'après un commentaire officiel, de
cultiver « l'esprit soldatesque, avec ses qualités de courage, de sens du
devoir et de simplicité ». A cela s'ajoutait un enseignement spécial des
principes nazis. Les écoles étaient sous la surveillance des S.S., qui
fournissaient les directeurs et la plupart des maîtres. Trois écoles de ce
genre furent fondées en 1933 et leur nombre atteignait 31 à la déclaration de
guerre, dont 3 pour les femmes.
    Tout en haut de la pyramide se trouvaient les Châteaux de
l'Ordre, les Ordensburgen . C'est dans ces établissements, où l'on
retrouvait l'atmosphère des Châteaux de l'Ordre des Chevaliers Teutoniques des
XIVe et XVe siècles, qu'était formée l'élite de l'élite nazie. L'ordre de
chevalerie était fondé sur le principe de l'obéissance absolue au Maître, l'Ordensmeister ,
et se consacrait à la conquête par l'Allemagne des terres slaves de l'Est,
ainsi qu'à l'asservissement des indigènes. Les Châteaux de l'Ordre

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