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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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lourdement endetté
au début du Troisième Reich se trouvait-il protégé contre le risque de perdre
ses biens par saisie ou de les voir aller diminuant (puisqu'il n'était plus
nécessaire de vendre un bout de terre pour payer une dette), mais en même temps
il était lié au sol de façon aussi irrévocable que les serfs de l'époque féodale.
    Et les moindres aspects de sa vie et de son travail étaient
strictement réglementés par l'Administration du Ravitaillement du Reich, que
Darré établit par une loi du 13 septembre 1933, vaste organisation dont
l'autorité s'étendait sur toutes les branches possibles de la production
agricole, de ses débouchés et de ses méthodes de fabrication, et qu'il
dirigeait lui-même en tant que chef paysan du Reich. Ses principaux objectifs
étaient au nombre de deux : obtenir des prix stables et avantageux pour le fermier
et permettre à l'Allemagne de se suffire à elle-même sur le plan du
ravitaillement.
    Dans quelle mesure y parvint-il ? Dans les premiers temps,
assurément, le fermier, qui pendant si longtemps s'était senti négligé dans un
État qui semblait ne s'intéresser qu'aux intérêts des milieux d'affaires et des
prolétariats, le fermier fut flatté d'être l'objet de telles attentions, de se
voir proclamé héros national et citoyen respecté. Il fut ravi de voir monter
les prix que Darré lui fit obtenir en les fixant tout simplement de façon
arbitraire à un niveau qui permettait au fermier de réaliser des bénéfices.
Dans les deux premières années du régime nazi, les prix de gros agricoles
augmentèrent de 20 pour 100 (pour les légumes, les produits laitiers et le bétail,
l'augmentation fut un peu supérieure), mais cet avantage fut en partie compensé
par une augmentation analogue des articles que le fermier devait acheter, et
surtout de l'outillage agricole et des engrais.
    Quant à l'autonomie en matière de ravitaillement, jugée
nécessaire par les chefs nazis, et qui, comme on le verra, préparait déjà la
guerre, ce but ne fut jamais atteint, et — étant donné la qualité et la
quantité du sol allemand par rapport aux chiffres de sa population — il était
impossible à atteindre. Tout ce à quoi le pays put parvenir, malgré tous les
efforts nazis dans la « bataille de la production », ce fut d'atteindre une
autonomie à 83 pour 100, et encore seule la conquête de territoires étrangers
permit aux Allemands de se procurer un ravitaillement suffisant pour leur
permettre de tenir au cours de la seconde guerre mondiale aussi longtemps
qu'ils le firent.

L’ECONOMIE DU TROISIEME REICH
    Le succès d'Hitler dans les premières années ne reposait pas
seulement sur ses triomphes en politique étrangère, qui lui permirent tant de
conquêtes sans qu'une goutte de sang fût versée, mais sur le redressement
économique de l'Allemagne, que les milieux nazis et même certains économistes
étrangers saluaient comme un miracle. Et bon nombre de gens auraient pu avoir
cette impression. Le chômage, fléau des années 1920 et du début des années
1930, avait diminué, on l'a vu, puisque, de 6 millions en 1932, le nombre des
chômeurs était tombé à moins de 1 million quatre ans plus tard. La production
nationale s'éleva de 102 pour 100 de 1932 à 1937, et le revenu national doubla.
Aux yeux d'un observateur, l'Allemagne, vers les années 1935, semblait une
immense ruche. Les rouages de l'industrie tournaient, et chacun s'affairait
comme une abeille.
    Pendant la première année, la politique économique nazie,
essentiellement dirigée par le docteur Schacht — car Hitler ne s'intéressait
pas à l'économie politique, dont il ignorait à peu près tout — s'attacha
principalement à redonner du travail aux chômeurs en entreprenant de vastes
travaux publics et en stimulant l'entreprise privée. Le gouvernement se procura
du crédit en créant des fonds spéciaux de chômage, et on prodigua généreusement
les allégements fiscaux aux firmes qui accroissaient leurs dépenses de capital
et qui employaient davantage de personnel.
    Mais la véritable base du redressement allemand, ce fut le
réarmement, vers lequel le régime nazi canalisa, à partir de 1934, l'énergie
des milieux d'affaires et des milieux ouvriers, aussi bien que celle des
généraux. Tout l'ensemble de l'économie allemande ne tarda pas à être désigné
en jargon nazi sous le nom de Wehrwirtschaft , ou économie de guerre, et
elle était délibérément conçue pour

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