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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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également, que le Reichstag avait votée le
24 mars 1933 et par lequel l'Assemblée transmettait ses fonctions législatives
au gouvernement nazi, était le second pilier de la « constitutionnalité » du
régime hitlérien. Tous les quatre ans ensuite, il fut consciencieusement
prorogé pour une autre période de quatre ans par un Reichstag docile, car
l'idée ne vint jamais au dictateur d'abolir cette institution jadis démocratique,
mais seulement de lui ôter tout caractère démocratique. Le Reichstag ne siégea
qu'une douzaine de fois jusqu'à la guerre, il ne « promulgua » que quatre lois [68] ,
n'avait ni débats ni votes organisés et n'entendit jamais aucun orateur à
l'exception d'Hitler.
    Après les premiers mois de 1933, on cessa de discuter
sérieusement au sein du cabinet, les réunions devinrent de plus en plus rares
après la mort de Hindenburg en août 1934, et, passé février 1938, le cabinet ne
se réunit jamais plus. Toutefois, certains membres du cabinet détenaient le
pouvoir considérable d'être autorisés à promulguer des décrets qui, avec
l'approbation du Führer, devenaient automatiquement des lois. Le Conseil de
Cabinet Secret ( Geheimer Kabinettsrat ), créé à grand tam-tam en 1938,
peut-être pour impressionner le Premier Ministre Chamberlain, n'exista que sur
le papier : il ne se réunit jamais. Le Conseil de défense du Reich
(Reichsverteidigungsrat), instauré au début du régime comme organisme chargé de
préparer la guerre sous la présidence d'Hitler, ne se réunit officiellement que
deux fois, bien que certaines de ses commissions de travail fussent extrêmement
actives.
    Un grand nombre de fonctions du cabinet furent déléguées à des
organismes spéciaux tels que le Bureau de l'assistant du Führer (Hess
et plus tard Martin Bormann), des Plénipotentiaires pour l'Économie de Guerre (Schacht) et l'Administration (Frick), ainsi que du Délégué au
Plan de Quatre Ans (Goering). Il y avait en outre ce que l'on appelait les «
organismes du gouvernement suprême » et les « services administratifs nationaux
», dont beaucoup étaient des survivances de la République. Il existait au total
42 organisations exécutives du gouvernement national dépendant directement du Führer.
    Les diètes et les gouvernements des divers États allemands, on
l'a vu, furent abolis durant la première année du régime nazi, quand le pays
fut unifié et qu'Hitler désigna lui-même les gouverneurs des États réduits au
rang de provinces. Le gouvernement local autonome, seul domaine dans lequel les
Allemands avaient semblé faire de réels progrès vers la démocratie, fut
également anéanti. Une série de lois promulguées entre 1933 et 1935 priva les
municipalités de leur autonomie locale et les fit passer sous le contrôle
direct du ministre de l'Intérieur du Reich, qui désignait
les maires — quand la population dépassait 100 000 habitants — et réorganisait
l'administration locale sur la base de la dictature. Dans les villes de moins
de 100 000 habitants, les maires étaient nommés par les gouvernements de
province. Pour Berlin, Hambourg et Vienne (après 1938, quand l'Autriche fut
occupée), Hitler se réserva le droit de désigner les bourgmestres.
    Les services sur lesquels Hitler exerçait ses pouvoirs
dictatoriaux comprenaient quatre chancelleries : celles du président (bien que
le titre eût cessé d'exister après 1934), du chancelier (le titre fut abandonné
en 1939), celle du parti, et une quatrième connue sous le nom de Chancellerie
du Führer, qui s'occupait de ses affaires personnelles et
se chargeait de missions spéciales.
    A vrai dire, Hitler était las des détails quotidiens du
gouvernement et, après avoir consolidé sa position après la mort de Hindenburg,
il les abandonna assez largement à ses lieutenants. De vieux camarades du
parti, comme Gœring, Goebbels, Himmler, Ley et Schirach,
se virent octroyer toute liberté de se tailler leur propre empire... et
généralement de s'emplir les poches. Schacht avait au
début carte blanche pour se procurer l'argent nécessaire aux dépenses de plus
en plus considérables du gouvernement par tous les subterfuges qu'il pouvait
concevoir. Chaque fois que ces hommes se heurtaient à propos du partage des
pouvoirs ou des dépouilles, Hitler intervenait. Ces querelles ne le gênaient
pas. Au contraire, il les encourageait souvent, car elles renforçaient sa
position d'arbitre suprême et empêchaient toute

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