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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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séries d'interviews
qui devaient se poursuivre jusqu'à la veille de la guerre, Hitler déclara à
Price — et à ses lecteurs — « qu'il n'y aurait plus de guerre », que
l'Allemagne « concevait plus vivement qu'aucune autre nation l'étendue des maux
causés par la guerre » et que « les problèmes qui se posent pour l'Allemagne ne
sauraient être réglés par la guerre (3) ». A l'automne, il répéta ces mêmes
louables propos à Jean Goy, chef d'une association d'anciens combattants et
membre de la Chambre des Députés, qui les fit connaître au public dans un
article paru dans le Matin (4).

LA VIOLATION DU TRAITE DE VERSAILLE
    Pendant ce temps, Hitler poursuivait avec une énergie acharnée
son programme de réorganisation des services armés, qu'il dotait en même temps
des armements nécessaires. L'armée reçut l'ordre de tripler sa force numérique
— elle passerait de 100 000 à 300 000 hommes dès le 1er octobre 1934 — et, en
avril de la même année, le général Ludwig Beck, chef d'état-major général, fut
officieusement informé qu'au 1er avril de l'année suivante le Führer
rétablirait la conscription et répudierait publiquement les restrictions
militaires imposées par le Traité de Versailles (5).
    Jusque-là, il convenait de garder le secret le plus absolu.
Goebbels fut chargé de veiller à ce que l'expression « état-major général » ne
figurât jamais dans la presse, puisque le Traité de Versailles interdisait
l'existence même de cette organisation. A partir de 1932, l'annuaire officiel
de l'armée allemande cessa de paraître, afin que la liste des officiers,
considérablement allongée, ne révélât pas la vérité aux services de
renseignements des pays étrangers. Dès le 22 mai 1933, le général Keitel,
président du Comité de Travail du Conseil de Défense du Reich, mettait ainsi
ses collaborateurs en garde : « Aucun document ne doit être égaré, car la
propagande ennemie ne manquerait pas d'en faire usage. Les faits communiqués de
vive voix ne laissent subsister aucune preuve, aussi peuvent-ils être niés (6).
»
    La marine fut, elle aussi, priée de garder bouche close. En juin
1934, Raeder eut une longue conversation avec Hitler et nota :
    Instructions du Führer : aucune allusion ne doit être faite
à des navires déplaçant de 25 000 à 26 000 tonnes, mais seulement à des navires
de 10 000 tonnes rénovés... Le Führer exige le secret le plus absolu sur la
construction des sous-marins.
    Car la marine avait commencé à construire deux croiseurs de 26
000 tonnes (16 000 tonnes de plus que n'en autorisait le Traité de Versailles),
les futurs Gneisenau et Scharnhorst . Des sous-marins — dont la
construction était interdite par le Traité de Versailles — avaient été
secrètement mis en chantier en Finlande et en Espagne, au temps de la
république allemande, et Raeder venait de mettre en dépôt à Kiel les carcasses
et les organes d'une douzaine d'entre eux. Quand il vit Hitler en novembre 1934
il lui demanda la permission d'en assembler six « pendant le premier trimestre
de 1935, au moment où la situation deviendrait critique ». De toute évidence,
il savait, lui aussi ce qu'Hitler méditait de faire à ce moment-là. Mais le
Führer se borna à lui répondre « qu'il l'avertirait quand la situation
exigerait qu'on commençât ce montage (8) ».
    A cette occasion, Raeder signala également au Führer que le
nouveau programme de constructions navales (et l'accroissement des effectifs de
la marine, qu'il allait falloir tripler) exigerait des crédits supérieurs à
ceux dont il disposait, mais Hitler lui répondit de ne pas se tourmenter : « En
cas de besoin, il demanderait au docteur Ley de mettre à la disposition de la
marine 120 à 150 millions provenant du Front du Travail, car cet argent
profiterait quand même aux travailleurs (9). » Les cotisations des ouvriers
allemands allaient ainsi servir à financer le programme naval.
    Pendant ces deux années, Gœring, lui aussi, s'employa activement
à créer une force aérienne. En sa qualité de ministre de l'Aviation (une
aviation prétendument civile), il fit établir des prototypes d'avions de guerre
par les industriels. L'entraînement des pilotes militaires commença aussitôt,
sous le couvert, fort commode, de la Ligue pour les Sports aériens.
    En visitant à cette époque les régions industrielles de la Ruhr
et de la Rhénanie, on ne pouvait manquer d'être frappé par l'intense

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