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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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sa situation en
sera extrêmement affaiblie en Europe, après quoi Hitler pourra s'emparer de
l'Autriche, jusqu'ici protégée par le Duce, ou bien il gagnera la partie,
narguant ainsi la France et la Grande-Bretagne, et il sera alors prêt à
conclure avec Hitler une association contre les démocraties occidentales. Dans
un cas comme dans l'autre, Hitler est gagnant (14).

COUP DE FORCE EN RHENANIE
    Dans le discours « pacifique » prononcé le 21 mai 1935 devant le
Reichstag, et qui, nous l'avons vu, avait fait une si grande impression dans le
monde, particulièrement en Grande-Bretagne, Hitler déclarait qu'un « élément
d'insécurité légale » avait été introduit dans le traité de Locarno, par suite
du pacte d'assistance mutuelle signé entre la Russie et la France, le 2 mars à
Paris et le 14 mars à Moscou, mais qui, alors qu'approchait la fin de l'année,
n'avait pas encore été ratifié par le parlement français. Le ministre des
Affaires étrangères allemand attirait sur cet « élément » l'attention de Paris,
dans une note officielle adressée au gouvernement français.
    Le 21 novembre, M. François-Poncet, l'ambassadeur de France, eut
avec Hitler une conversation au cours de laquelle le Führer se
livra à « une longue diatribe » contre le pacte franco-soviétique.
François-Poncet avertit le Quai d'Orsay qu'à son avis Hitler avait l'intention
de prendre prétexte de ce pacte pour occuper la zone démilitarisée de Rhénanie.
Hitler, ajouta-t-il, « n'hésitait plus que sur le choix du moment (15) ».
    François-Poncet, sans doute le mieux informé de tous les
ambassadeurs à Berlin, savait de quoi il parlait, mais il ignorait sans doute
que, dès le printemps précédent, le 2 mai, dix-neuf jours avant qu'Hitler ne
donnât devant le Reichstag l'assurance de respecter le pacte de Locarno et les
clauses territoriales de Versailles, le général von Blomberg avait adressé aux
trois services armés la première directive destinée à préparer des plans pour
la réoccupation de la Rhénanie démilitarisée. L'opération, désignée en code
sous le nom de Schulung , devait être « exécutée par surprise à la
vitesse de l'éclair » et son organisation devait rester si secrète qu'il
convenait « d'en informer un nombre très restreint d'officiers ». En fait, pour
plus de sûreté, Blomberg rédigea l'ordre à la main (16).
    Le 16 juin, de nouvelles conversations relatives à l'entrée en
Rhénanie eurent lieu à la dixième réunion du Comité de Travail du Conseil de
Défense du Reich. Au cours de cette réunion, un certain colonel Alfred Jodl,
qui venait d'être placé à la tête du ministère de la Défense intérieure, exposa
les plans prévus et insista sur la nécessité de les garder complètement
secrets. A moins de nécessité absolue, rien ne devait être rédigé par écrit,
déclares-t-il, et il ajouta que « sans aucune exception, les documents
devraient être conservés dans des coffres-forts (17) ».
    Pendant tout l'hiver 1935-1936, Hitler attendit son heure. La
France et l'Angleterre, il le savait fort bien, étaient soucieuses de mettre
obstacle à l'agression italienne en Abyssinie, mais Mussolini semblait tirer
adroitement son épingle du jeu. Malgré sa demande de sanctions, annoncées à
grand fracas, la S.D.N. s'avérait impuissante à arrêter un agresseur résolu. A
Paris, le parlement français ne semblait pas pressé de ratifier le pacte avec
l'Union soviétique, auquel la droite se montrait de plus en plus hostile. Sans
doute Hitler pensait-il que la Chambre ou le Sénat français allaient presque à
coup sûr repousser l'alliance avec Moscou. En ce cas, il lui faudrait trouver
une autre excuse pour entreprendre l'opération Schulung . Mais le pacte
fut soumis à la Chambre le 11 février et ratifié le 27 par 353 voix contre 164.
    Deux jours plus tard, le 1er mars, Hitler décida d'agir, à la
grande consternation des généraux, convaincus pour la plupart que les Français
ne feraient qu'une bouchée des maigres forces allemandes rassemblées en vue de
l'entrée en Rhénanie. Cependant, le lendemain (2 mars 1936), Blomberg,
conformément aux instructions de son maître, donnait à ses subordonnés des
ordres formels relatifs à l'occupation de la zone démilitarisée. Le mouvement,
dit-il aux officiers supérieurs des forces armées, devrait s'effectuer « par
surprise ». Blomberg comptait bien que ce serait « une opération pacifique ». Dans
le cas

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