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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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après dix heures du soir, Hitler arrivait à sa péroraison
:
    Celui qui allumera la torche de la guerre en Europe ne peut
souhaiter autre chose que le chaos. Cependant, nous demeurons fermement
convaincus que notre temps verra s'accomplir non pas le déclin de l'Occident,
mais sa renaissance. Que l'Allemagne puisse apporter à cette grande œuvre une
contribution impérissable, c'est là notre fier espoir et notre conviction
inébranlable (11).
    Paroles de miel, prêchant la paix, la raison et la conciliation.
Dans les démocraties occidentales d'Europe, où les peuples et leurs
gouvernements souhaitaient désespérément une paix fondée sur des bases
raisonnables — presque la paix à tout prix, — on les entendit avec délices. Le
journal le plus influent des Iles Britanniques, le Times , de Londres,
les accueillit avec une joie presque délirante :
    ... Ce discours est en réalité raisonnable et plein de
franchise. Il propose un programme détaillé et complet. Si on le lit avec
impartialité, on ne peut manquer de conclure que les propositions politiques
formulées par M. Hitler sont susceptibles de fournir les bases d'un règlement
complet avec l'Allemagne — une Allemagne libre, égale et forte, et non plus
l'Allemagne prostrée à qui la paix fut imposée il y a seize ans...
    Il faut espérer que partout en Europe, on jugera que ce
discours est sincère et réfléchi et qu'il signifie exactement ce qu'il dit
(12).
    De même que le gouvernement Chamberlain, ce grand quotidien,
l'une des gloires du journalisme britannique, allait jouer un rôle déplorable
dans la désastreuse politique d'apaisement adoptée par la Grande-Bretagne à
l'égard d'Hitler. Mais, aux yeux de l'auteur du présent ouvrage, il avait
encore moins d'excuses que le gouvernement; en effet, son correspondant à Berlin,
Norman Ebbutt, du moins jusqu'au jour de son expulsion (le 16 août 1937), lui
fournissait sur les agissements et les intentions d'Hitler des informations
beaucoup plus révélatrices que celles dont disposaient les correspondants de
presse ou mêmes les diplomates étrangers y compris les diplomates britanniques.
Certes, d'importantes coupures étaient pratiquées dans les articles qu'il
envoyait de Berlin au Times [70] — il s'en plaignit souvent à moi et le fait fut confirmé par la suite — mais la
direction du Times lisait certainement ses dépêches en entier , elle
était donc à même de savoir ce qui se passait en réalité dans l'Allemagne nazie
et n'ignorait pas que les belles promesses d'Hitler étaient des phrases
creuses.
    Tout autant que le Times, le gouvernement britannique ne
demandait qu'à ajouter foi aux propositions « sincères » et « mûrement
réfléchies » d'Hitler, surtout quand l'Allemagne voulait bien se contenter
d'une flotte représentant 35 pour 100 de celle de la Grande-Bretagne.
    Déjà, à la fin de mars, quand Sir John Simon et Eden avaient eu
avec lui l'entrevue différée jusqu'alors, Hitler avait astucieusement laissé
entendre au ministre des Affaires étrangères britannique qu'un accord naval
garantissant la supériorité anglaise pourrait facilement être conclu entre les
deux puissances. Cette fois, le 21 mai, il faisait une nouvelle proposition,
publique et précise : la flotte allemande ne représenterait que 35 pour 100 du
tonnage britannique et il y ajoutait quelques paroles particulièrement amicales
à l'adresse de l'Angleterre : « L'Allemagne, dit-il, n'avait ni l'intention, ni
le besoin, ni les moyens, de prendre part à une nouvelle compétition en matière
de suprématie navale. » L'allusion qui, apparemment, n'échappa pas aux Anglais,
évoquait les années d'avant 1914, où von Tirpitz, soutenu avec enthousiasme par
Guillaume II, créait une flotte de haute mer, destinée à égaler celle de
l'Angleterre.
    « Le gouvernement allemand, poursuivait Hitler, reconnaît que
pour l'Empire britannique l'existence d'une puissante force maritime de
protection revêt une importance vitale et qu'elle est par conséquent
justifiée... Le gouvernement allemand a la ferme intention d'établir et de
conserver avec le peuple et l'État britanniques des relations excluant
définitivement la possibilité de voir renaître la seule rivalité qui n’ait
jamais opposé les deux nations. » Hitler avait déjà exprimé des sentiments
analogues dans Mein Kampf , quand il affirmait que l'une des plus graves
erreurs commises par le Kaiser avait été son hostilité contre

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