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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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long des parties
nord-ouest et sud-ouest de la nouvelle république, où se trouvait concentrée
presque toute l'industrie du pays, ils étaient florissants et, à mesure que
passaient les années, ils arrivaient à vivre en état d'harmonie relative avec
les Tchèques, tout en continuant à réclamer une plus grande autonomie et un
plus grand respect de leurs droits linguistiques et culturels. Jusqu'à
l'avènement d'Hitler, il n'existait aucun mouvement politique sérieux pour en
demander davantage. Les voix des Sudètes allaient en grande partie aux
sociaux-démocrates et autres partis démocratiques.
    Mais, en 1933, quand Hitler devint chancelier, le virus du
national-socialisme s'infiltra chez les Allemands des Sudètes. On vit alors se
créer le Parti sudète allemand (S.D.P.), à l'instigation d'un professeur de
gymnastique aux manières douces, nommé Konrad Henlein. En 1935, le parti
recevait en secret des subsides du ministère des Affaires étrangères d'Allemagne,
se montant à 15 000 marks par mois (2). En deux ans, il avait enrôlé la
majorité des Sudètes, à l'exception des sociaux-démocrates et des communistes.
Au moment de l'Anschluss, le parti de Henlein, qui depuis trois ans recevait
ses directives de Berlin était prêt à exécuter les ordres d'Hitler.
    Henlein se rendit à Berlin quinze jours après l'annexion de
l'Autriche pour y recevoir ses consignes et, le 28 mars, il demeura enfermé
pendant trois heures avec le Führer. Ribbentrop et Hess étaient également
présents. Un mémorandum des Affaires étrangères a révélé que, selon les
instructions d'Hitler, « le Parti sudète allemand devrait formuler des
exigences inacceptables par le gouvernement tchèque ». Henlein lui-même a
résumé ainsi l'idée du Führer : « Il nous faudra toujours formuler des demandes
si exorbitantes qu'on ne pourra jamais les satisfaire (3). »
    La situation de la minorité allemande en Tchécoslovaquie ne fut
donc pour Hitler qu'un prétexte, comme devait l'être, un an plus tard, celle de
Dantzig au regard de la Pologne, pour préparer un mauvais coup dans un pays
qu'il convoitait, pour miner le terrain, apporter le trouble et la confusion
dans l'esprit des peuples amis de ce pays et pour masquer les véritables buts
qu'il poursuivait. Ce qu'étaient ces buts, il l'avait montré clairement dans sa
harangue du 5 novembre aux chefs militaires et dans les directives initiales du
cas vert : détruire l'État tchécoslovaque et s'emparer de ses territoires et de
ses habitants au bénéfice du Troisième Reich. En dépit de ce qui s'était passé
en Autriche, les chefs de gouvernement, ni en France ni en Grande-Bretagne, ne
devinèrent la vérité. Pendant tout le printemps et l'été, en réalité presque
jusqu'au dernier jour, M. Chamberlain et M. Daladier crurent sincèrement,
semble-t-il, et presque tout le reste du monde avec eux, qu'Hitler voulait
uniquement obtenir justice pour ses compatriotes en Tchécoslovaquie.
    Au contraire, tandis que les journées de printemps devenaient
plus chaudes, les gouvernements français et britannique ne cessaient de faire
pression sur le gouvernement tchèque pour qu'il accordât d'importantes
concessions aux Sudètes allemands. Le 3 mai, le nouvel ambassadeur d'Allemagne
à Londres, Herbert von Dirksen, rapportait à Berlin que Lord Halifax l'avait
informé d'une démarche que le gouvernement britannique s'apprêtait à faire à
Prague « dans le but d'inviter Benès à se montrer extrêmement conciliant avec
les Allemands des Sudètes (4) ». Quatre jours plus tard, le 7 mai, les
ministres de France et de Grande-Bretagne à Prague insistaient auprès du
gouvernement tchèque pour qu'il allât « jusqu'à l'extrême limite » des
concessions pour satisfaire les demandes des Sudètes, comme le rapporta à
Berlin le ministre allemand. Hitler et Ribbentrop parurent très satisfaits
d'apprendre que les gouvernements britannique et français se montraient si
anxieux de leur venir en aide.
    Cependant, en un tel moment, il était plus nécessaire que jamais
de dissimuler les buts allemands. Le 12 mai, Henlein se rendit en secret à la
Wilhelmstrasse, où Ribbentrop lui donna ses instructions sur la manière
d'endormir les Britanniques quand il arriverait à Londres, le soir même, pour
voir Sir Robert Vansittart, principal conseiller diplomatique du ministre des
Affaires étrangères, ainsi que d'autres fonctionnaires britanniques. Un
mémorandum, rédigé par Weizsaecker,

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