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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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que
des événements politiques en Europe ne créent une occasion particulièrement
favorable, qui ne se retrouverait peut-être jamais (8).
    Trois « possibilités politiques » permettant d'entreprendre les
opérations étaient envisagées. La première, « une attaque soudaine sans excuses
apparentes », est d'emblée écartée.
    De préférence les opérations seront déclenchées :
    (a)  Après une période de difficultés diplomatiques et
de tension croissante, s'accompagnant de préparatifs militaires, motifs qui
seront exploités de manière à rejeter sur l'ennemi la responsabilité de la
guerre.
    (b)  Par une action-éclair, provoquée par un incident
grave qui constituerait une provocation intolérable à l'égard de l'Allemagne et
qui, du moins aux yeux d'une partie de l'opinion publique mondiale, fournirait
la justification morale d'un recours à des mesures militaires.
    L'opération b est la plus favorable, tant du point de vue
militaire que du point de vue politique.
    Quant à l'opération militaire elle-même, elle devait obtenir un
tel succès en quatre jours qu'elle « démontrerait aux États ennemis, au cas où
ils seraient tentés d'intervenir, que la situation des Tchèques était
désespérée et du même coup elle inciterait les États qui ont des revendications
territoriales à faire valoir en Tchécoslovaquie, à se joindre à nous sans plus
tarder ». Ces États étaient la Hongrie et la Pologne, et le plan comptait sur
leur intervention. Il paraissait douteux que la France remplît ses obligations
à l'égard des Tchèques, mais « il fallait s'attendre à ce que la Russie tentât
d'apporter une aide militaire à la Tchécoslovaquie ».
    Le Haut-Commandement allemand (du moins Keitel et Hitler) était
si persuadé que les Français ne se battraient pas, qu'il avait prévu « une
force minimum pour couvrir les arrières à l'ouest » et décidé que « tout le
poids des forces serait employé à l'invasion de la Tchécoslovaquie ». La «
tâche du gros de l'armée », aidée par la Luftwaffe, consistait à « écraser
l'armée tchécoslovaque et à occuper la Bohême et la Moravie le plus rapidement
possible ».
    Ce devait être une guerre totale et, pour la première fois, on
voit intervenir dans les plans conçus par les militaires allemands l'importance
du facteur désigné sous le nom de « guerre de propagande » et « guerre
économique », dont l'emploi est inclus dans le plan d'attaque militaire.
    La guerre de propagande (souligné dans l'original)
doit, d'une part, intimider les Tchèques par la menace et affaiblir leur
pouvoir de résistance, d'autre part fournir aux minorités nationales des
indications sur les moyens de soutenir nos opérations militaires et
d'influencer les neutres en notre faveur.
    La guerre économique a pour but d'employer toutes
les ressources économiques disponibles pour hâter l'effondrement final des
Tchèques... Au cours des opérations militaires, il importe de contribuer à
accroître l'effort de guerre économique totale en recueillant rapidement des
renseignements sur les usines importantes, afin de les remettre en marche le
plus tôt possible. Pour cette raison, dans la mesure où le permettront les
opérations militaires, il peut être pour nous d'une importance décisive
d'épargner les établissements industriels et l'industrie mécanique tchèques.
    Ce programme-type d'agression nazie devait demeurer inchangé
pour l'essentiel et être utilisé avec un succès foudroyant, jusqu'au jour où,
beaucoup plus tard, un monde enfin réveillé prit conscience du danger.
    Le 20 mai, peu après midi, le ministre d'Allemagne à Prague
envoya à Berlin un télégramme « urgent et très secret ». Le ministre tchèque
des Affaires étrangères venait, disait-il, de l'informer par téléphone que son
gouvernement « était inquiet à la suite de certaines rumeurs selon lesquelles
des concentrations de troupes (allemandes) auraient eu lieu en Saxe ». Il avait
répondu, ajouta-t-il, « qu'il n'y avait aucunement lieu de s'inquiéter », mais
il demandait à Berlin de l'informer immédiatement, le cas échéant, de ce qui se
préparait.
    Ce fut la première des nombreuses notes diplomatiques échangées
dans la fièvre au cours de ce week-end, pendant lequel l'Europe, secouée par la
peur, craignait que le Führer ne préparât un nouveau coup de force d'où il
s'ensuivrait, cette fois, une guerre générale. Pour autant que je sache, on n'a
jamais

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