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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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lui expliquait la marche à suivre : « A
Londres, Henlein affirmera qu'il n'agit nullement d'après des instructions
reçues de Berlin... pour finir, Henlein parlera de la désintégration
progressive de la structure politique tchèque, afin de décourager les milieux
qui considèrent qu'une intervention en faveur de cette structure peut encore
être de quelque utilité (5). » Le même jour, le ministre d'Allemagne à Prague
télégraphiait à Ribbentrop qu'il était nécessaire d'user de précaution et de
tenir secrètes les activités de la légation, qui transmettait de l'argent et
des directives au parti allemand des Sudètes.
    Hugh R. Wilson, ambassadeur des États-Unis à Berlin, vint
trouver Weizsaecker le 14 mai, pour discuter de la crise sudète. Les Allemands,
apprit-il, craignaient que les autorités tchèques ne provoquent délibérément
une crise européenne pour tenter de prévenir « la désintégration de la
Tchécoslovaquie ». Deux jours plus tard, le 16 mai, le major Schmundt expédia
un télégramme urgent et « très secret » au quartier général de l'O.K.W., de la
part d'Hitler qui se reposait à l'Obersalzberg, pour demander combien de
divisions, sur la frontière tchèque, étaient « prêtes à marcher dans un délai
de douze heures en cas de mobilisation ». Le lieutenant-colonel Zeitzler, de
l'état-major général de l'O.K. W., répondit aussitôt : « Douze. » Hitler ne se
tint pas pour satisfait : « Veuillez me faire savoir les numéros des divisions
», demanda-t-il. Il reçut alors une seconde réponse, dans laquelle on lui
donnait une liste de dix divisions d'infanterie désignées par leurs numéros,
auxquelles s'ajoutaient une division blindée et une division de montagne (6).
    Hitler était maintenant impatient d'agir. Le lendemain 17, il
demandait à l'O.K.W. des informations précises sur les fortifications que les
Tchèques avaient construites dans les montagnes des Sudètes, le long de la
frontière. On les désignait sous le nom de Ligne Maginot tchèque. Zeitzler
répondit le même jour de Berlin par un long télégramme « ultra-secret », dans
lequel il adressait au Führer un rapport extrêmement
détaillé sur les travaux de défense des Tchèques. Il ne lui cachait pas qu'ils
étaient assez formidables (7).

LA PREMIERE CRISE: MAI 1938
    Le week-end qui débuta le vendredi 20 mai allait voir se
dérouler des événements graves et serait désigné plus tard sous le nom de «
crise de mai ». Pendant les quarante-huit heures qui suivirent, les
gouvernements de Londres, de Paris, de Prague et de Moscou, saisis de panique,
crurent que l'Europe se trouvait plus près de la guerre qu'elle ne l'avait
jamais été depuis juillet 1914. Peut-être y avait-il eu des « fuites » au sujet
des nouveaux plans d'attaque allemande contre la Tchécoslovaquie, établis par
l'O.K.W. et qui furent soumis à Hitler ce vendredi-là.
    Quoi qu'il en soit, on croyait, du moins à Prague et à Londres,
qu'Hitler allait lancer une attaque contre la Tchécoslovaquie. Aussi, Les
Tchèques commencèrent-ils à mobiliser, tandis que la Grande-Bretagne, la France
et la Russie, en présence d'une menace allemande que leurs gouvernements
croyaient imminente, faisaient preuve d'une fermeté et d'une unité qu'elles ne
devaient plus manifester jusqu'au jour où une nouvelle guerre mondiale faillit
les détruire.
    Le vendredi 20 mai, le général Keitel envoya à Hitler, alors à
l'Obersalzberg, une nouvelle version du « cas vert » à laquelle lui-même et son
personnel avaient travaillé depuis que le Führer en avait
esquissé les grandes lignes au cours de la séance du 21 avril. Dans une lettre
obséquieuse jointe au nouveau plan, Keitel expliquait que ce projet tenait
compte de « la situation créée par l'incorporation de l'Autriche dans le Reich allemand », mais qu'il ne serait pas discuté avec les commandants
en chef des trois armes avant que « vous, mon Führer, l'ayez
approuvé et signé ».
    Le nouveau texte du cas vert, daté de Berlin le 20 mai 1938,
constitue un document intéressant et significatif. C'est le type même du plan
d'agression nazie que le monde allait bientôt connaître. Il commençait ainsi :
    Il n'est pas dans mes intentions d'écraser la
Tchécoslovaquie par une action militaire, dans un avenir immédiat, sans
provocation, à moins que des circonstances imprévisibles... à l'intérieur du
pays ( souligné dans l'original ) ne nous contraignent à agir, ou

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