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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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aussi aux Allemands, qui formulaient des exigences exorbitantes.
    A peine revenu à Londres, le 24 septembre, le Premier Ministre
tenta de faire exactement ce qu'il avait déclaré à Hitler qu'il ne ferait pas :
il s'efforça d'amener le cabinet britannique à accepter les nouvelles exigences
nazies. Mais, cette fois, il se heurta à une résistance inattendue. Duff
Cooper, le premier Lord de l'Amirauté, lui opposa un refus très ferme. Fait
surprenant, Lord Halifax en fit autant, quoique bien à contrecœur. Chamberlain
ne réussit pas à emporter l'adhésion de son cabinet. Pas plus qu'il ne parvint
à convaincre le gouvernement français, qui, le 24, rejeta le mémorandum de
Godesberg et décréta le même jour une mobilisation partielle.
    Quand les ministres français, ayant à leur tête le président du
Conseil, M. Daladier, arrivèrent à Londres le dimanche 25 septembre, les deux
gouvernements apprirent le rejet formel des propositions de Godesberg par le
gouvernement tchèque [124] .
    Il ne restait plus aux Français qu'à déclarer qu'ils feraient
honneur à leur parole et viendraient au secours de la Tchécoslovaquie au cas où
elle serait attaquée. Mais ils tenaient à savoir ce que ferait l'Angleterre.
Mis au pied du mur, du moins à ce qu'il semblait, Chamberlain accepta
d'informer Hitler que si, par suite de ses obligations envers les Tchèques, la
France se trouvait engagée dans un e guerre contre
l'Allemagne, la Grande-Bretagne s'estimerait obligée de la soutenir.
    Mais il voulait d'abord adresser un dernier appel au dictateur
allemand. Hitler devait prononcer un discours au Sportpalast de Berlin le 26
septembre. Pour l'inciter à ne pas couper les ponts, Chamberlain, une fois de
plus, rédigea en toute hâte une lettre personnelle à l'adresse du Führer et
dans l'après-midi du 26 la fit expédier d'urgence à Berlin par son fidèle
second, Sir Horace Wilson, qui gagna en toute hâte la
capitale allemande par avion spécial.
    Quand Chamberlain quitta l'Hôtel Dreesen dans la nuit du
24 septembre, les Allemands paraissaient accablés. Maintenant que la guerre
semblait toute proche, certains d'entre eux, du moins, goûtaient fort peu cette
éventualité. Je m'attardai pendant un moment à l'hôtel pour souper. Debout dans
le hall, Gœring, Gœbbels, Ribbentrop, le général Keitel et d'autres personnages
de moindre envergure faisaient cercle et parlaient avec animation. Ils
semblaient frappés de stupeur à la perspective de la guerre.
    A Berlin, au cours de la journée, je constatai qu'on reprenait
espoir. A la Wilhelmstrasse on estimait que, si Chamberlain, jouissant de toute
l'autorité du Premier ministre britannique, avait consenti à présenter à Prague
les nouvelles exigences hitlériennes, tout portait à croire que le chef du
gouvernement britannique soutenait les propositions d'Hitler. Comme nous
l'avons vu, cette supposition était parfaitement exacte, mais on ne savait pas
tout.
    Le dimanche 25 septembre, il faisait à Berlin un temps radieux
d'arrière-saison, chaud et ensoleillé. Comme c'était sans nul doute le dernier
beau week-end d'automne, la moitié de la population berlinoise avait envahi les
lacs et les forêts qui entourent la capitale. Certes les gens savaient
qu'Hitler était entré en fureur en apprenant que l'ultimatum de Godesberg était
rejeté à Paris, à Londres et à Prague, mais on ne sentait pas à Berlin
l'atmosphère d'une grande crise et certainement pas la moindre fièvre
belliqueuse : « On a peine à croire que la guerre soit sur le point d'éclater
», écrivais-je ce soir-là dans mon journal [125] .
    Le lundi suivant, la situation empira brusquement. A cinq
heures du soir, Sir Horace Wilson, accompagné de
l'ambassadeur Henderson et d'Ivone Kirkpatrick, premier secrétaire de
l'ambassade britannique, arriva à la Chancellerie, porteur de la lettre de Chamberlain
(57). Ils trouvèrent Hitler de fort mauvaise humeur — sans doute était-il déjà
en train de s'échauffer la bile afin de se trouver dans l'état d'exaspération
nécessaire quand il prononcerait son discours au Sportpalast, trois
heures plus tard.
    Quand le docteur Schmidt commença à
traduire la lettre où Chamberlain informait le Führer que
le gouvernement tchèque avait fait savoir au Premier Ministre que le mémorandum
de Godesberg était « tout à fait inacceptable » ainsi
d'ailleurs qu'il l'en avait averti lors de leur dernier entretien, Hitler,
raconte Schmidt, se leva d'un

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