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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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leur position était désastreuse. Leur aviation était désuète,
leur armée peu maniable, leur position stratégique — entourés par l'Allemagne
de trois côtés — presque désespérée. De plus le renforcement de la Ligne
Siegfried rendait extrêmement difficile une offensive anglo-française contre
l'Allemagne en cas d'action contre la Pologne. Et, enfin, il devenait manifeste
que ces obstinés de « colonels » polonais ne consentiraient jamais à recevoir
l'aide de la Russie, les Allemands fussent-ils aux portes de Varsovie.
    Les événements, désormais, se précipitèrent. Le 6 avril, à
Londres, le colonel Beck signa avec la Grande-Bretagne un accord qui
transformait la garantie unilatérale britannique en un pacte provisoire
d'assistance mutuelle. Un traité permanent, fut-il annoncé, serait signé dès
que les détails en auraient été précisés.
    Le lendemain 7 avril, Mussolini envoya ses troupes en Albanie et
ajouta la conquête de ce petit pays montagneux à celle de l'Éthiopie. Cette
victoire lui fournit un tremplin d'où s'élancer contre la Grèce et la
Yougoslavie et, dans l'atmosphère tendue qui régnait en Europe, contribua à
accroître la nervosité des petits pays qui osaient défier l'Axe. Ainsi que le
prouvent les archives du ministère des Affaires étrangères allemand, cet acte
fut perpétré avec la pleine approbation de l'Allemagne qui en avait été
préalablement informée.
    Le 13 avril, la France et la Grande-Bretagne ripostèrent en
accordant leur garantie à la Grèce et à la Roumanie. Les deux camps
commençaient de s'aligner. A la mi-avril, Gœring se rendit à Rome et, au grand
mécontentement de Ribbentrop, eut deux longs entretiens avec Mussolini, le 15
et le 16 avril (24). Les deux interlocuteurs reconnurent qu' « ils avaient besoin
de deux ou trois ans » pour préparer « un conflit général », mais Gœring
déclara que, si la guerre survenait plus tôt, « l'Axe était dans une position
très forte » et « était capable de vaincre tout adversaire éventuel ».
    Mention fut faite d'un appel émanant du président Roosevelt et
reçu à Rome et à Berlin le 15 avril. Selon Ciano, le Duce avait tout d'abord
refusé de le lire et Gœring déclara qu'il ne méritait aucune réponse. Mussolini
le qualifia d'« effet de la paralysie progressive », mais Gœring, lui, exprima
l'impression que « Roosevelt souffrait d'un début de maladie mentale ». Dans
son télégramme à Hitler et Mussolini, le président avait posé carrément la
question :
    Êtes-vous prêt à donner l'assurance que vos forces armées
n'attaqueront ni n'envahiront le territoire d'aucune des nations indépendantes
suivantes?
    Suivait une liste de 31 pays, comprenant la Pologne, les États
Baltes, la Russie, le Danemark, la Belgique, la France et la Grande-Bretagne.
Le Président espérait qu'une garantie de non-agression de ce genre pourrait
porter sur « dix ans au moins et même un quart de siècle si nous avons l'audace
de prévoir aussi loin ». En cas de réponse affirmative, il promettait la
participation américaine à des « discussions » à l'échelle mondiale visant à
soulager le monde du « fardeau écrasant des armements » et à ouvrir des
perspectives d'échanges internationaux.
    « Vous avez affirmé à plusieurs reprises, rappelait-il à Hitler,
que ni vous ni le peuple allemand ne désirez la guerre. Si vous dites la vérité,
la guerre n'aura pas lieu. »
    A la lumière de ce que nous savons maintenant, ce message semble
un appel empreint de naïveté, mais il embarrassa assez le Führer pour que
celui-ci annonçât qu'il y répondrait — pas directement, mais dans le discours
qu'il devait prononcer lors de la session extraordinaire du Reichstag prévue
pour le 28 avril.
    Dans l'intervalle, ainsi que le révèlent les archives saisies au
ministère des Affaires étrangères allemand, la Wilhelmstrasse, dans son
télégramme circulaire du 17 avril, posa deux questions personnelles à chacun
des États cités par Roosevelt, à l'exception de la Pologne, de la Russie, de la
Grande-Bretagne et de la France : avaient-ils l'impression d'être menacés par
l'Allemagne? Avaient-ils autorisé Roosevelt à faire sa proposition?
    « Nous ne doutons pas, télégraphia Ribbentrop à ses diverses
missions diplomatiques dans les pays intéressés, que ces deux questions ne
doivent recevoir une réponse négative, toutefois, pour des motifs particuliers,
nous aimerions en avoir

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