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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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ferai pas une seconde fois...
    Les bruits selon lesquels l'Allemagne aurait l'intention
d'attaquer la Pologne, poursuivit Hitler, étaient « des inventions pures et
simples de la presse internationale ». (Nul, parmi ses dizaines de millions
d'auditeurs, ne pouvait savoir que, seulement trois semaines auparavant, il
avait donné à ses armées l'ordre écrit de se préparer pour détruire la Pologne
« le 1er septembre » au plus tard.) Les inventions de la presse, précisa-t-il,
avaient conduit la Pologne à conclure un accord avec la Grande-Bretagne qui «
dans certaines circonstances, contraindrait la Pologne à prendre militairement
position contre l'Allemagne. » Par conséquent, cette Puissance avait rompu le
pacte de non-agression germano-polonais! « Je considère donc ce pacte... comme
ayant été unilatéralement violé par la Pologne et donc comme ayant cessé
d'exister. »
    Ayant lui-même unilatéralement déchiré deux traités formels,
Hitler annonça alors au Reichstag qu'il était tout prêt à entrer en pourparlers
pour les remplacer par d'autres. « Je ne puis que me réjouir d'une telle
perspective! s'exclama-t-il. Personne n'en peut être plus heureux que moi. »
C'était là un vieux tour qu'il avait souvent exécuté auparavant, ainsi que nous
l'avons vu, chaque fois qu'il avait violé un traité, mais, bien qu'il l'ignorât
sans doute, personne désormais ne devait plus s'y laisser prendre.
    Hitler se tourna ensuite vers le président Roosevelt, et le
dictateur allemand atteignit là le sommet de son éloquence. Pour une oreille
normale, assurément, ses paroles puaient l'hypocrisie et le mensonge. Mais,
pour l'auditoire choisi du Reichstag et pour les millions d'Allemands, sa
puissance de sarcasme et sa magistrale ironie formèrent un véritable régal. Les
députés pansus furent secoués d'un rire gras en entendant le Führer ridiculiser
Roosevelt avec une science des effets qui paraissait inépuisable.
    Reprenant un à un les points du télégramme de Roosevelt, il
s'arrêtait, souriait presque et adoptait un ton doctoral pour prononcer à voix
basse ce seul mot : « Réponse », et satisfaisait alors la curiosité de ses
auditeurs. L'auteur revoit encore Hitler s'arrêter périodiquement pour
prononcer doucement le mot Antwort, tandis qu'au-dessus de la tribune, Gœring,
carré dans le fauteuil présidentiel, faisait de son mieux pour réprimer son
hilarité et que les membres du Reichstag se préparaient à éclater d'un rire
bruyant chaque fois qu'Hitler recommençait son manège.
    M. Roosevelt se déclare toujours convaincu que tous les
problèmes internationaux peuvent être résolus autour d'une table de conférence
diplomatique.
    Réponse : ... Je serais enchanté qu'on pût trouver
une solution réelle à tous ces problèmes autour d'une table de conférence. Mon
scepticisme vient toutefois du fait que c'est l'Amérique elle-même qui a le
plus fait preuve de méfiance à l'égard de l'efficacité des conférences. Car la
plus grande conférence de tous les temps a été certainement la Société des
Nations. Cet aréopage de tous les peuples du monde, surgi du néant de par la
volonté d'un président des États-Unis... Or, le premier État qui s'« éclipsa »,
ce furent les États-Unis!... C'est seulement après une inutile participation
pendant de longues années que j'ai pris l'initiative d'imiter l'Amérique...
    La liberté de l'Amérique du Nord n'a pas plus été obtenue
autour du tapis vert diplomatique que n'y a été décidé le conflit des Nordistes
et des Sudistes au cours de la crise de la Sécession. Je ne parlerai pas des
innombrables luttes qu'a comportées la soumission progressive du continent de
l'Amérique du Nord. Et je ne mentionne tout cela, monsieur Roosevelt, que pour
établir que votre manière de voir est certainement digne de tous les respects,
mais qu'elle ne se trouve confirmée par l'histoire ni de votre pays ni du reste
de l'humanité.
    L'Allemagne, rappela Hitler au président, s'est rendue une fois
à une conférence — celle de Versailles — non pour discuter mais pour recevoir
des ordres : ses représentants « furent traités d'une manière plus infamante
que cela ne se pratiquait jadis à l'égard des chefs de Sioux »,
    Enfin, Hitler en arriva au point essentiel de sa réponse à la
demande du président, exigeant de lui l'assurance qu'il n'attaquerait jamais
aucune des trente et une nations citées :
    Réponse : Par quel procédé M.

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