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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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court que l'Angleterre est disposée à examiner une
proposition d'ensemble [221] .
Détails au retour de Henderson. Selon une autre rumeur, l'Angleterre voudrait
que ce soit à elle de décider si les intérêts vitaux de la Pologne sont
menacés. En France, multiplication des protestations contre la guerre auprès du
gouvernement.
    Plan : Nous exigeons Dantzig, un corridor à travers le
Corridor et un plébiscite sur la même base qu'en Sarre. L'Angleterre acceptera
peut-être. La Pologne sûrement pas. Nous insérer entre les deux (35).
    Les italiques sont de la propre main d'Halder; sans aucun doute,
elles correspondent, dans une certaine mesure, aux idées d'Hitler. Celui-ci
allait s'efforcer de s'insérer entre la Pologne et la Grande-Bretagne,
fournissant ainsi à Chamberlain un prétexte pour se dérober à l'engagement
solennel qu'il avait pris vis-à-vis de Varsovie. Ayant donné à l'armée l'ordre
d'être prête à se mettre en mouvement le 1er septembre, il attendait la réponse
de Londres à sa magnanime proposition de « garantir » l'Empire britannique.
    Il disposait désormais de deux contacts avec le gouvernement
anglais en dehors de son ambassade à Londres, dont le responsable, Dirksen,
était en vacances et ne jouait aucun rôle dans les frénétiques négociations de
la onzième heure. Le premier contact, très officiel, s'effectuait par le
truchement de l'ambassadeur Henderson, qui était parti pour Londres en avion
allemand spécial le matin du samedi 26 août, porteur des propositions du Führer.
    Le second, officieux, clandestin et, en fin de compte,
fâcheusement entaché d'amateurisme, passait par l'ami suédois de Gœring,
l'itinérant Birger Dahlerus, qui, la veille, avait quitté Berlin pour Londres
en avion, porteur d'un message du chef de la Luftwaffe à
l'adresse du gouvernement britannique.
    « A cette époque, déclara Gœring au cours d'un interrogatoire à
Nuremberg, un courrier spécial assurait la liaison entre Halifax et moi, en
dehors des voies diplomatiques régulières [222] (36). » C'est auprès du Secrétaire au Foreign Office que
le « courrier » suédois se rendit à dix-huit heures trente le vendredi 25 août.
La veille, Gœring l'avait convoqué de Stockholm à Berlin pour lui apprendre
que, tout en ayant signé la nuit précédente le Pacte germano-soviétique,
l'Allemagne recherchait une « entente » avec l'Angleterre.
    Il mit l'un de ses avions personnels à la disposition du Suédois
pour lui permettre de rejoindre rapidement Londres afin de mettre Lord Halifax
au courant de ce fait d'une incontestable importance.
    Le secrétaire au Foreign Office, qui, une
heure auparavant, avait signé le traité d'assistance mutuelle anglo-polonais,
remercia Dahlerus de ses efforts et lui apprit qu'Henderson se trouvait
précisément quelque part au-dessus de la Manche, porteur des dernières
propositions du Führer. Étant donné que les voies de
communication officielles venaient d'être rétablies entre Berlin et Londres, il
ne pensait pas avoir encore besoin des services de l'intermédiaire suédois.
    Mais il ne tarda pas à être détrompé. En téléphonant à Gœring,
plus tard dans la soirée, pour lui rendre compte de son entretien avec Halifax,
Dahlerus apprit de la bouche du feld-maréchal que la situation s'était aggravée
à la suite de la signature du traité anglo-polonais et que seule, sans doute,
une conférence entre les représentants de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne
pourrait sauver la paix. D'après la déposition qu'il fît ultérieurement à
Nuremberg, Gœring, comme Mussolini, envisageait un autre Munich.
    Tard dans la même nuit, l'infatigable Suédois informa le Foreign
Office de sa conversation avec Gœring. Le lendemain, il fut à nouveau convié à
conférer avec Halifax. Cette fois, il persuada le ministre britannique d'écrire
une lettre à Gœring, qu'il présenta comme le seul Allemand capable d'empêcher
la guerre. Rédigée en termes vagues, la lettre était brève et circonspecte.
Elle se bornait à réitérer le désir qu'avait la-Grande-Bretagne de parvenir à
un règlement pacifique et insistait sur la nécessité d' « avoir quelques jours
» pour y arriver [223] .
    La lettre frappa toutefois le gros feld-maréchal, qui la
jugea d'une « extrême importance ». Dahlerus la lui avait remise le soir même
(26 août) alors qu'il gagnait dans son train spécial le quartier général de la
Luftwaffe, situé à Oranienburg, dans la

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