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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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franco-britanniques, et il enverrait à
Hitler les travailleurs italiens réclamés par celui-ci (32). Plus tôt dans la
journée, il avait répété à l'ambassadeur Mackensen en « termes énergiques »
(ainsi que celui-ci le rapporta à Berlin) « qu'il était toujours convaincu que
tous nos objectifs pouvaient être atteints sans qu'il soit nécessaire de
recourir à la guerre », et il avait ajouté qu'il exposerait encore cette
opinion dans sa lettre au Führer (33) . Mais il n'en fit rien. Pour le moment, il semblait par
trop découragé fût-ce pour remettre la question sur le tapis.
    C'était à la France qu'il incombait de fournir la quasi-totalité
des forces alliées sur les frontières occidentales de l'Allemagne au cas où la
guerre éclaterait brusquement. Au cours des premières semaines, elle allait de
loin surpasser en nombre les forces allemandes sur ce front. Cependant, Hitler
ne paraissait guère s'inquiéter de ce que feraient les Français. Le 25 août, le
président Daladier lui adressa une lettre d'une émouvante éloquence pour lui
rappeler quelle serait l'attitude de la France si la Pologne était attaquée.
    A moins que vous n'attribuiez au peuple français,
disait-il, une conception de l'honneur national inférieure à celle que je
reconnais personnellement au peuple allemand, vous ne pouvez douter que la
France sera fidèle aux promesses solennelles qu'elle a faites à d'autres
nations telles que la Pologne.
    Après avoir conjuré Hitler de rechercher une solution pacifique
de son différend avec la Pologne, Daladier ajoutait :
    Si le sang de la France et de l'Allemagne coule à nouveau
comme il le fit il y a vingt-cinq ans, dans une guerre plus longue et plus
meurtrière encore, chacun des deux peuples luttera plein de confiance dans sa
propre victoire, mais les vainqueurs les plus certains seront les forces de
destruction et de barbarie (34).
    En remettant la lettre du président du Conseil, l'ambassadeur
Coulondre y ajouta, de son propre mouvement, un appel verbal et passionné où il
adjura Hitler « au nom de l'humanité, et pour le repos de sa propre conscience,
de ne pas laisser passer cette dernière chance d'une solution pacifique ». Mais
l'ambassadeur eut la « tristesse » de signaler à Paris que la lettre de
Daladier n'avait pas ébranlé le Führer — « il reste
sur ses positions ».
    La réponse qu'adressa Hitler, le lendemain, au président du
Conseil français était habilement conçue et jouait sur la répugnance des
Français à « mourir pour Dantzig » — bien qu'il n'utilisât pas cette phrase
qu'il laissait aux pacifistes français. L'Allemagne, après le retour de la
Sarre, avait renoncé à toutes revendications territoriales sur la France,
déclara Hitler : il n'y avait donc plus de raison que ces deux nations se
fassent la guerre. Si elles y recouraient, il n'y serait pour rien et cela lui
serait « très douloureux ».
    Là se limitèrent les contacts diplomatiques entre l'Allemagne et
la France au cours de la dernière semaine de la paix. Coulondre ne devait plus
revoir Hitler, après l'entretien du 26 août, que lorsque tout fut terminé. Le
pays qui, en cette conjoncture, préoccupait le plus le chancelier allemand
était la Grande-Bretagne. Ainsi qu'il le déclara à Gœring lorsque, le soir du
25 août, il renvoya l'invasion de la Pologne, il voulait tenter l'impossible
pour « éliminer l'intervention britannique ».

L’ALLEMAGNE ET LA GRANDE BRETAGNE
A LA ONZIEME HEURE
     « Führer extrêmement bouleversé », avait
noté le général Haider dans son journal après que les nouvelles
de Rome et de Londres eurent incité Hitler à reculer devant l'abîme de la
guerre. Mais le lendemain après-midi, le chef de l'état-major général constata
un brusque changement. « Führer parfaitement calme et
lucide », griffonna-t-il dans son carnet à trois heures vingt-deux du matin. Il
y avait à cette transformation une raison que nous révèle le journal du
général. « Tout tenir prêt pour le matin du septième jour de la mobilisation.
L'attaque commence le 1er septembre. » L'ordre en fut téléphoné par Hitler au
Haut-Commandement de l'armée.
    Hitler aurait donc sa guerre avec la Pologne. C'était décidé.
Entre-temps, il allait tenter l'impossible pour maintenir la Grande-Bretagne en
dehors du conflit. Les notes du journal d 'Haider reflètent
les préoccupations du Führer et de son entourage durant la
journée décisive du 26 août.
    Le bruit

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