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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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:
    La nuit dernière, le gouvernement polonais a été informé
par le gouvernement britannique d'un échange de vues avec le gouvernement du
Reich sur la possibilité de l'ouverture de négociations directes entre les
gouvernements polonais et allemand.
    Le gouvernement polonais considère favorablement la
suggestion du gouvernement britannique et lui donnera sa réponse définitive sur
ce point au cours des prochaines heures.
     « J'ajoutai, dit plus tard Lipski, que, depuis treize heures,
j'essayais de lui remettre cette déclaration. » Lorsque Ribbentrop lui demanda
s'il était venu en qualité de plénipotentiaire, l'ambassadeur lui répondit que,
« pour le moment », il était simplement chargé de remettre la communication
dont il venait de faire la lecture et qu'il tendit alors au ministre des
Affaires étrangères. Celui-ci déclara qu'il avait espéré que Lipski se
présenterait en qualité « de délégué muni des pleins pouvoirs » et, lorsque
l'ambassadeur répéta qu'il n'avait pas cette qualité, il lui signifia son
congé, ajoutant toutefois qu'il allait informer le Führer de sa démarche (73).
    « A mon retour à l'ambassade, raconta plus tard Lipski, je
m'aperçus que je ne pouvais plus communiquer avec Varsovie : les Allemands
m'avaient coupé le téléphone. »
    Les questions de Weizsaecker et de Ribbentrop concernant les
pouvoirs de l'ambassadeur étaient purement conventionnelles et n'étaient posées
que pour la forme, car, depuis midi, heure à laquelle Lipski avait reçu ses
instructions télégraphiques de Varsovie, les Allemands savaient qu'il ne venait
pas à titre de plénipotentiaire, comme ils l'avaient demandé. Ils avaient
immédiatement déchiffré le télégramme.
    Une copie en avait été envoyée à Goering, qui l'avait montrée à
Dahlerus en lui demandant de la porter d'urgence à Henderson, pour que le
gouvernement britannique puisse constater, le plus tôt possible, ainsi que le
maréchal devait l'expliquer plus tard à Nuremberg, « l'intransigeance de
l'attitude polonaise ». Goering lut à ses juges les instructions secrètes
adressées à Lipski et aux termes desquelles l'ambassadeur devait s'abstenir «
en toutes circonstances » de mener les négociations officielles et répéter que,
« n'ayant aucun pouvoir plénipotentiaire », il était simplement habilité à
remettre la communication officielle de son gouvernement.
    Le maréchal fit grand cas de cet argument au cours des vains
efforts qu'il déploya pour convaincre le tribunal que la Pologne avait « saboté
» la dernière offre de paix d'Hitler, que lui, Goering, n'avait pas voulu la
guerre et avait tout fait pour l'empêcher. Mais la véracité de Goering ne
l'emportait que d'un iota sur celle de Ribbentrop : n'affirma-t-il pas peu
après au tribunal que ce fut seulement à la suite de la visite de Lipski à la
Wilhelmstrasse, le 31 août, à dix-huit heures quinze, qu'Hitler opta « pour
l'invasion, le lendemain »?
    La vérité était tout autre. En fait, toutes ces confuses
démarches de onzième heure, auxquelles se livrèrent des diplomates à bout de
nerfs et de fatigue et les hommes surmenés qui les dirigeaient, l'après-midi et
le soir du dernier jour du mois d'août 1939, ne furent que coups d'épée dans
l'eau, totalement inutiles et, dans le cas des Allemands, délibérément et
complètement illusoires.
    Car, à midi et demi, le 31 août, avant que Lord Halifax eût
vivement conseillé aux Polonais de se montrer plus accommodants, avant que
Lipski fût allé trouver Ribbentrop, que les Allemands eussent rendu publiques
leurs « généreuses » propositions à la Pologne et que Mussolini eût tenté
d'intervenir, Adolf Hitler avait pris son ultime décision et donné l'ordre
décisif qui devait projeter la planète dans la plus sanguinaire des guerres.
     
    Au Généralissime des
forces armées
    Ultra-Confidentiel
    Berlin,
31 août 1939.
     
    Directive n° 1 pour la conduite de la Guerre.
    I. — Maintenant que sont épuisées toutes les possibilités
politiques de résoudre par des moyens pacifiques une situation à la
frontière de l'Est qui est intolérable pour l'Allemagne, j'ai décidé de
recourir à une solution par la force [236] .
    II. — L'attaque contre la Pologne sera effectuée en
accord avec les préparatifs accomplis dans le cadre du Plan Blanc, sous réserve
des modifications résultant, en ce qui concerne l'armée, du fait qu'elle a,
dans l'intervalle, presque complété ses

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