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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Suédois de passer dans la pièce voisine pour
dicter les 16 points à une secrétaire, il reprocha amèrement à Forbes de lui
avoir amené un « étranger » à une heure aussi tardive et à propos d'une affaire
aussi importante. L'ambassadeur polonais n'était pas seulement fatigué, mais
sans doute aussi accablé par la pression que Henderson exerçait sur son
gouvernement et sur lui-même en faveur de l'ouverture immédiate de négociations
sur la base d'une offre qu'il venait de recevoir tout à fait officieusement et
clandestinement, mais que l'envoyé britannique ne jugeait « au fond pas trop
déraisonnable », ainsi qu'il le lui avait avoué la veille [234] .
    Il ne savait pas que Downing Street n'approuvait pas la manière
de voir de Henderson. En revanche, il y avait une chose qu'il savait : il
n'avait aucunement l'intention d'écouter les conseils d'un Suédois inconnu, lui
fût-il adressé par l'ambassadeur de Grande-Bretagne, ni d'aller dire à Gœring
qu'il acceptait l' « offre» d'Hitler, en eût-il les pouvoirs, ce qui n'était
pas le cas [235] .

LE DERNIER JOUR DE LA PAIX
    Ayant cru obtenir le consentement des Allemands et des Polonais
d'engager des négociations directes, les gouvernements britannique et français,
bien que très sceptiques sur le compte d'Hitler, avaient concentré tous leurs
efforts sur l'ouverture de ces pourparlers. Ce fut la Grande-Bretagne qui prit
la direction des opérations, soutenue diplomatiquement à Berlin, et surtout à
Varsovie, par la France. Sans aller jusqu'à conseiller aux Polonais d'accepter
l'ultimatum hitlérien et d'envoyer un plénipotentiaire à Berlin le 30 août, car
ils étaient persuadés qu'une telle exigence était, comme Halifax l'avait
télégraphié à Henderson, « parfaitement déraisonnable », les Anglais
insistèrent auprès du colonel Beck pour qu'il se déclarât prêt à négocier «
sans délai » avec Berlin.
    Telle était la substance du message que Halifax adressa, tard
dans la nuit du 30 août, à son ambassadeur à Varsovie. Kennard devait informer
Beck de la teneur de la note britannique que Henderson présentait, au moment
même, à Ribbentrop, l'assurer que la Grande-Bretagne était résolue à tenir ses
engagements envers la Pologne, mais souligner que la Pologne devait à tout prix
accepter d'engager sur-le-champ des pourparlers directs avec l'Allemagne.
    Nous considérons comme de la plus haute importance du point
de vue de la situation intérieure en Allemagne et de l'opinion mondiale
qu'aussi longtemps que le gouvernement allemand professera qu'il est prêt à
négocier, nulle occasion ne lui soit fournie pour faire incomber à la Pologne
la responsabilité morale d'un conflit (67).
    Kennard rencontra Beck à minuit. Le ministre des Affaires
étrangères polonais promit de consulter son gouvernement et de donner une
réponse « définitive » le 31 août, à midi. La dépêche où Kennard décrivit cet
entretien parvint au Foreign Office à huit heures du matin; elle ne satisfit
Halifax qu'en partie. A midi — on était maintenant au dernier jour d'août, — il
télégraphia à Kennard de se « concerter » avec son collègue français à Varsovie
(l'ambassadeur de France Léon Noël) et de suggérer au gouvernement polonais :
    de faire, dès maintenant, savoir au gouvernement allemand,
par préférence de façon directe, sinon par nous, qu'il a eu connaissance de
notre dernière réponse au gouvernement allemand et qu'il confirme son
acceptation du principe des négociations directes.
    Le gouvernement français craint que le gouvernement
allemand ne fasse son profit d'un silence de la part du gouvernement polonais
(68).
    Deux heures plus tard, à treize heures quarante-cinq, il
télégraphiait à nouveau à Kennard.
    Prière alerter immédiatement gouvernement polonais et lui
conseiller, compte tenu du fait qu'il a accepté principe de discussions
directes, d'informer immédiatement ambassadeur de Pologne à Berlin de dire au
gouvernement allemand que, si ce dernier avait quelques propositions à faire,
il était prêt à les transmettre à son gouvernement, de façon qu'il puisse les
étudier immédiatement et faire des suggestions pour ouverture rapide des
discussions (69).
    Mais, peu avant l'envoi de ce télégramme, Beck, en réponse à la
démarche faite au milieu de la nuit précédente, avait déjà informé par écrit
l'ambassadeur de Grande-Bretagne que le gouvernement polonais « confirmait
qu'il était

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