Le Troisième Reich, T1
craignaient pas, semblait-il, de voir l'Allemand moyen
contaminé par l'anti-nazisme s'il allait dans des pays démocratiques.
[63] L'auteur a été violemment attaqué dans la presse allemande et à la radio, et
menacé d'expulsion, pour avoir écrit un article disant qu'on enlevait certaines
de ces pancartes antisémites pour la durée des Jeux olympiques.
[64] Dans une allocution qu'il fit le 2 Juin 1945 devant le Sacré Collège, le pape
Pie XII défendit le concordat qu'il avait signé, mais décrivit le national
socialisme, tel qu'il apprit à le connaître par la suite, comme « une arrogante
apostasie de la religion de Jésus-Christ, la négation de Sa doctrine et de Son
œuvre de rédemption, le culte de la violence, l'idolâtrie de la race et du
sang, la destruction de la liberté et de la dignité humaines ».
[65] Pour éviter tout malentendu, il paraît bon de faire remarquer que l'auteur est
protestant.
[66] Ziegler devait ce poste au fait qu'il avait exécuté un portrait de Geli Raubal.
[67] Les revenus personnels d'Amann montèrent en flèche et passèrent de 108 000
marks en 1934 à 3 800 000 en 1942. (Lettre adressée à l'auteur par le
professeur Oron J. Hale, qui a étudié ce qui reste des
archives de la maison d'édition nazie.)
[68] La loi de Reconstruction du 30 janvier 1934 et les trois lois antisémites de
Nuremberg du 15 septembre 1935.
[69] Le même jour, Hitler avait promulgué en secret la Loi de Défense du Reich. Comme nous l'avons vu, le docteur Schacht était
chargé de l'économie de guerre et de la réorganisation complète des forces
armées. La Reichswehr de la République de Weimar prenait le nom de Wehrmacht. Hitler, en sa qualité
de Führer-Chancelier, devenait commandant suprême des
Forces armées (Wehrmacht), et Blomberg, le
ministre de la Défense, était nommé ministre de la Guerre, avec de plus le
titre de commandant en chef des Forces armées — le seul général allemand qui
prît jamais ce titre. Le terme fictif de Truppenami (bureau
des troupes) fut remplacé par le mot véritable, et le général Beck, qui dirigeait cet organisme, prit officiellement le titre de chef
d'état-major général, titre qui d'ailleurs n'avait pas le même sens qu'au temps
du Kaiser, où le chef d'état-major général était en réalité le commandant en
chef de l'armée, sous les ordres du Seigneur de la Guerre.
[70] « Chaque soir je fais tout mon possible pour qu'il ne paraisse rien dans le
journal qui puisse heurter leur susceptibilité (des Allemands), écrivait
Geoffrey Dawson, directeur du Times, le 23 mai 1937, à son correspondant à
Genève, H. G. Daniels, qui avait précédé Ebbutt à Berlin. Je crois vraiment que
depuis bien des mois nous n'avons rien publié dont ils aient à se formaliser ou
qui puisse leur sembler désobligeant. » (John Evelyn Wrench, Geoffrey Dawson and our times.)
[71] D'après le témoignage de Jodl, à Nuremberg, trois bataillons seulement
traversèrent le Rhin, se dirigeant vers Aix-la-Chapelle, Trèves et Sarrebruck
et une seule division occupa l'ensemble du territoire. Les chiffres fournis par
les services de renseignements alliés étaient considérablement plus élevés : 35
000 hommes, soit environ trois divisions. Hitler déclara par la suite : « En
réalité, je n'avais que quatre brigades. »
[72] En dépit des avertissements donnés par François-Poncet à l'automne précédent,
l'initiative allemande fut apparemment une surprise complète pour les
gouvernements français et britannique, ainsi que pour leurs grands
états-majors.
[73] Le 7 mars, Hitler avait dissous le Reichstag et réclamé de nouvelles «
élections » et un référendum au sujet de son initiative en Rhénanie. D'après
les chiffres officiels relatifs au vote, qui eut lieu le 29 mars, environ 99 p.
cent des 45 453 691 électeurs inscrits se rendirent aux urnes et 98 pour 100
d'entre eux approuvèrent l'action d'Hitler. Les correspondants étrangers qui
visitèrent les locaux électoraux signalèrent certaines irrégularités, en
particulier le scrutin découvert substitué au scrutin secret — et sans aucun
doute certains Allemands craignaient (à juste titre, nous l'avons vu) que,
s'ils votaient « non », la Gestapo ne vint à le savoir. Le docteur Eckener m'a
dit qu'à bord de son nouveau Zeppelin Hindenburg, auquel Gœbbels avait donné
l'ordre de survoler les villes allemandes pour faire au référendum une
publicité sensationnelle, le nombre des «
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