Le Troisième Reich, T1
Reichstag et causa de fréquents changements
de ministère. Aux élections générales de 1919, quelque vingt-huit partis se
présentèrent.
La République aurait pu durer si l'on n'avait pas rejeté
certaines idées du professeur Hugo Preuss, auteur principal de cette
Constitution. Il suggéra à Weimar que l'Allemagne devînt un État centralisé, la
Prusse et les autres États devenant simples provinces; mais l'Assemblée
repoussa sa proposition.
Enfin, l'article 48 conférait au président des pouvoirs discrétionnaires
en cas d'urgence. L'usage qu'en firent les chanceliers Bruening, von Papen et
von Schleicher, sous le président Hindenburg, leur permit de gouverner sans
l'approbation du Reichstag, ce qui, même avant la prise du pouvoir par Hitler,
mit fin au régime démocratique parlementaire en Allemagne.
[24] Il réduisait son armée à 100 000 volontaires contractant des engagements de
longue durée et lui interdisait de posséder des avions et des chars d'assaut.
L'état-major général était également supprimé. La marine devenait symbolique et
ne pouvait construire ni sous-marins, ni navires au-dessus de 10 000 tonnes.
[25] Quelques années plus tard, approuvant la nomination de Streicher comme chef
nazi de Franconie malgré l'opposition de nombreux camarades du parti, Hitler
déclara : « Peut-être en est-il un ou deux qui n'aiment pas la forme du nez du
camarade Streicher. Mais, le jour où il était couché près de moi sur le pavé
près de la Feldherrnhalle, je me suis juré de ne pas le lâcher tant que
lui-même ne me lâcherait pas. » (Heiden , Hitler,
A Biography, p. 157.)
[26] Avant l'arrivée de Rudolf Hess, Hitler avait dicté quelques passages
préliminaires à Emil Maurice, horloger, repris de Justice et premier commandant
des escouades nazies dites « de choc. »
[27] « Il est inutile, écrit Hitler à la fin du tome II, de rouvrir des blessures
qui semblent à peine refermées... inutile de parler de culpabilité à propos
d'hommes qui peut-être, au fond de leur cœur, aimaient tous leur pays d'un égal
amour et qui se sont seulement trompés sur le sens de la route commune à
suivre. » Chez un individu aussi vindicatif qu'Hitler, ces mots marquaient une
indulgence inattendue pour ceux qui, ayant écrasé sa rébellion, l'avaient
emprisonné. Ou encore étant donné ce qui arriva plus tard à Kahr et à ses
autres adversaires, peut-être faut-il voir là surtout une manifestation de son
empire sur soi-même, de son aptitude à savoir se contenir, temporairement et
pour des raisons de tactique. Toujours est-il qu'en cette affaire Hitler
s'abstint de récriminer.
[28] Comme beaucoup d'écrivains, Hitler eut des difficultés avec le fisc, du
moins — nous le verrons — avant qu'il ne devînt dictateur.
[29] C'est l'auteur qui souligne.
[30] C'est Hitler qui souligne.
[31] C'est Hitler qui souligne.
[32] Longtemps après. Hitler a dit : « Sans mon emprisonnement, Mein Kampf n'aurait
jamais été écrit. Cette époque m'a donné l'occasion d'approfondir plusieurs
notions dont je n'avais encore qu'une intuition... C'est de là aussi que date —
chose que beaucoup de mes partisans n'ont jamais comprise — ma conviction que
nous ne pouvions plus conquérir le pouvoir par la force. L'État avait eu le
temps de se consolider et il possédait les armes. » (Hitler's Secret
Conversations, p. 235.) Cette déclaration fut faite par lui à quelques-uns de ses
amis, au quartier général sur le front russe, dans la nuit du 3 au 4 février
1942.
[33] En français dans le texte
[34] En un sens, les classes laborieuses firent un marché analogue. Afin de contrer
le socialisme, Bismarck institua entre 1883 et 1889 un programme de sécurité
sociale bien plus avancé que celui de n'importe quel pays étranger. Il
comportait l'assurance sociale obligatoire pour les ouvriers, contre la
vieillesse, la maladie, les accidents, l'incapacité de travail. Organisé par
l'État, il était alimenté par les cotisations des employeurs et des salariés.
On ne saurait dire qu'il arrêta l'essor des sociaux-démocrates ni celui des
syndicats; mais il exerça sur la classe ouvrière une influence profonde, en
ceci qu'il lui fit peu à peu apprécier la sécurité plus que la liberté
politique et voir dans l'État, en dépit de son conservatisme, un bienfaiteur et
un protecteur. Nous verrons qu'Hitler utilisa à fond cette mentalité. En cela
comme en d'autres sujets, il apprit beaucoup de
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