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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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falsifiées.
    Cependant, le monde de l'art sait se montrer d'une grande tolérance.

    La succession était représentée par un cabinet d'avoués de Stuttgart, et c'est avec eux que Peregrine Slade fut obligé de traiter. H ne fait jamais bon se frotter à un juriste allemand furibard, mais même de bonne humeur, le directeur Bernd Schlie-mann et son mètre quatre-vingt-quinze ne manquaient pas d'être impressionnants. Le matin o˘ il fut mis au courant du sort qu'avait subi le bien de son client à Londres, ainsi que de l'offre de cent cinquante mille livres, sa colère ne connut plus de bornes.
    - N´´, rugit-il dans son téléphone, à l'intention de l'associé qui s'était déplacé pour négocier. Nem. Vollig ausgeschlossen. Retirez-leur le tableau.
    Peregrine Slade était loin d'être un parfait imbécile. Les toilettes vides, o˘ l'un de ses collègues avait fini par entrer une demi-heure plus tard, avaient commencé à éveiller les soupçons. La jeune fille donna un signalement détaillé du seul individu qu'elle avait vu sortir. On se retrouvait maintenant avec deux portraits qui n'avaient rien en commun.
    Charlie Dawson n'en était pas revenu quand on lui avait reproché son rôle dans l'affaire. H n'avait jamais envoyé de lettre et ne connaissait aucun Martin Getty. On lui mit alors son mail sous le nez. H fut établi après vérification que le message émanait bien de son ordinateur, mais le technicien qui avait installé le
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    système de chez Darcy reconnut qu'un crack de l'informatique était capable de falsifier la provenance. ¿ ce stade, Slade acquit la certitude de s'être fait avoir en beauté. Mais par qui, et pour quelle raison ?
    Il venait de donner des instructions pour qu'on transforme en forteresse le système informatique de chez Darcy lorsqu'il fut sèchement convoqué dans le bureau personnel du duc de Gateshead. Monsieur le duc était moins tonitruant que Herr Schliemann, mais sa colère n'en était pas moins vive.
    Le dos tourné à la porte, il donna à Slade l'injonction d'entrer. Le président contemplait par la fenêtre les toits de chez Harrods, à cinq cents mètres de là.
    - Je ne suis pas content, mon cher Perry, il s'en faut de beaucoup. H y a dans la vie des choses désagréables, comme de faire rire à ses dépens.
    H se retourna pour s'approcher de son bureau et appuya ses doigts écartés sur l'acajou géorgien, se penchant légèrement pour braquer sur le vice-président le regard menaçant de ses yeux
    bleus.
    - On va à son club et on se fait tourner en dérision. Ouvertement, qui plus est. N'est-ce pas, mon vieux ? Ce terme affectueux brillait comme une épée à la lumière du
    soleil.
    - Et vous imputez cela à l'incompétence, répondit Slade.
    - J'aurais tort de le faire ?
    - C'était du sabotage, rétorqua Slade en lui remettant cinq feuillets.
    Légèrement décontenancé, le duc attrapa néanmoins ses lunettes dans une poche de sa veste et parcourut rapidement les documents. Il y avait là la fausse lettre de Charlie Dawson, suivie d'une attestation sur l'honneur comme quoi il n'avait pas envoyé ce courrier. Venait ensuite un rapport du meilleur expert informatique sur le marché, certifiant qu'un virtuose du cyberspace avait pu glisser un faux dans la messagerie de Peregrine Slade.

    Les deux derniers feuillets venaient des hôtesses qui travaillaient le jour de la vente. L'une des deux décrivait la manière dont s'était présenté le prétendu Américain, tandis que l'autre racontait comment il s'était évanoui.
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    - Avez-vous la moindre idée de l'identité de cette canaille ? demanda le duc.
    - Pas pour le moment, mais j'ai bien l'intention de la connaître.
    - Je vous le conseille vivement, Perry ! Et ne perdez pas une seconde.
    quand vous tiendrez le coupable, assurez-vous qu'il reste un bon moment derrière les barreaux. Ou sinon, dissuadez-le à tout jamais de s'approcher de nous. Dans l'intervalle, je vais essayer une fois de plus d'amadouer le conseil d'administration.
    Slade était sur le point de partir quand le duc voulut ajouter quelque chose :
    - Entre l'affaire du Sassetta et celle-ci, il va nous falloir quelque chose d'exceptionnel pour redorer notre image de marque. Ouvrez grands les yeux et les oreilles au cas o˘ l'occasion se présenterait. Sans ça, et sans l'élucidation de cette histoire d'imposture, le conseil risque d'envisager quelques petites restructurations. Ce sera tout, mon cher Perry.
    Lorsqu'il quitta le bureau,

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