Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
Vom Netzwerk:
et un lieu inconnu. Peut-être le « Nid d’aigle » d’Adolf Hitler, à Berchtesgaden, dans les Alpes voisines, tout près de la frontière autrichienne…
    Le 20 avril, le Führer n’a pas voulu fêter son cinquante-sixième anniversaire. Quatre jours plus tôt, les Soviétiques ont déclenché la grande offensive sur Berlin. Le 21, ils ne sont plus qu’à 12 kilomètres du centre-ville. Le lendemain, Hitler annonce à son état-major son intention de se suicider en cas de défaite. Le 23, dans son bunker, il donne à ses généraux des ordres impossibles à appliquer. Sur le papier, il lance des offensives à l’aide d’armées qui n’existent plus. Samedi 28 avril, dans l’après-midi, le Führer apprend que Himmler a tenté de négocier avec les Alliés. Il refuse tout d’abord de croire à la trahison de son « fidèle Heinrich », avant de se rendre à l’évidence. Hitler entre dans une colère épouvantable et démet aussitôt le Reichsführer-SS de ses fonctions.
    Deux jours plus tard, le 30 avril, après avoir épousé Eva Braun, sa compagne, Adolf Hitler se donne la mort, en même temps que sa femme, vers 14 heures 30 2 . À Steinhöring, le temps est suspendu. Mais Ebner, Sollmann et consorts ont compris. C’est fini. Alors, ils improvisent un énorme autodafé. Pendant des heures, plusieurs jours peut-être, sous le regard effaré des mères et des jeunes enfants, ils font brûler des montagnes de papier. Les registres de naissance, l’identité des enfants, des pères, l’organigramme, le nom des responsables : tout doit disparaître. Il faut supprimer les preuves de l’existence même du Lebensborn . Cet acte crépusculaire, attesté par plusieurs témoins, contribuera longtemps au mystère entourant les activités réelles de l’office L. Il compliquera aussi énormément l’identification des enfants et de leurs parents. Après l’incendie final, les SS et la plupart des infirmières prennent la fuite. Ils embarquent dans les camions, emportant avec eux les derniers objets précieux et, semble-t-il, une douzaine de caisses de bois. Que contiennent-elles ? Les dernières archives, essentielles, du Lebensborn  ? Cette anecdote a donné naissance à une rumeur, invérifiable.
    En 1948, à Nuremberg, lors du procès du Rasse- und Siedlungshauptamt (RuSHA) – le Bureau pour la race et le peuplement, chargé de contrôler la pureté des membres de la SS – les quatre dirigeants du Lebensborn présents affirmeront que deux militaires américains, découvrant les fameuses caisses lors d’un contrôle routier, les auraient jetées dans la rivière Inn, qui coule à 16 kilomètres de Steinhöring. Si cela est vrai, cela signifie que l’un des camions fuyant vers les Alpes, au sud, a été intercepté au moment de franchir cette rivière. Deux lieux peuvent correspondre à cette hypothèse : Wasserburg am Inn et Rott am Inn, petites villes desservies par une route qui longent le cours d’eau. Mais qui se trouvait à bord du camion transportant les douze caisses de bois ? Et pourquoi deux G.I. auraient-ils pris l’initiative de jeter à la rivière des caisses de documents à en-tête de la SS et même de l’état-major personnel de Heinrich Himmler ? En fait, cette version ne paraît guère vraisemblable.
    Une autre rumeur prétend que ce sont les Américains eux-mêmes qui, à Steihöring auraient brûlé les archives, après avoir sélectionné les documents intéressants. Les petits secrets du Lebensborn se trouveraient donc, depuis des décennies, aux États-Unis. Ce récit n’est pas plus crédible que le premier.
    Voici ce qui s’est réellement passé à Steinhöring après la fuite des officiers SS. Nous sommes le 30 avril ou le 1 er  mai 1945. Une infirmière, Paula Hessler, arrivée récemment de Bad Polzin avec un groupe d’enfants, prend les choses en main, aux côtés du médecin-chef Gregor Ebner, le seul responsable resté à son poste. La situation est catastrophique. Il n’y a quasiment plus rien à manger. L’état sanitaire des pensionnaires est lamentable. Les mères allemandes s’inquiètent du sort que leur feront subir les Alliés. Les étrangères redoutent, elles, d’être renvoyées dans leur pays avec la « preuve » de leurs amours « coupables ». Ce sera dans cette atmosphère irrespirable que Wolfgang Peter vient au monde, le 1 er  mai 1945. Son père est inconnu. Sa mère, Nicole, est supposée être française. Le petit

Weitere Kostenlose Bücher