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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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fin des temps, si nécessaire. Leur « réduit alpin » ne pouvait tomber et la « souche biologique » de la race aryenne ne pouvait qu’y être préservée. Le cours de la guerre pouvait encore être inversé… C’est du moins ce que clame l’entourage du Führer, retranché dans son bunker à Berlin. Mais qui y croit encore ?
    Pas Heinrich Himmler, en tout cas. Le Reichsführer-SS , le maître des camps de la mort et des « Fontaines de vie », sait depuis l’hiver précédent que la guerre est perdue. En février 1945, il décide d’entrer en contact avec les Alliés, pour se ménager un avenir après la défaite. Pour cela, il rencontre un intermédiaire dans un sanatorium proche de Berlin. Le comte Folke Bernadotte, vice-président de la Croix Rouge suédoise, écoute la proposition de Himmler : l’Allemagne se soumettra aux États-Unis et au Royaume-Uni à la condition de pouvoir poursuivre sa « résistance » contre le Bolchevisme. Cette tentative d’approche, plusieurs fois renouvelée, restera lettre morte.
    À Steinhöring, le 3 avril 1945, les nouveaux venus découvrent un spectacle pathétique. L’endroit, prévu pour accueillir une cinquantaine de mères et un peu plus de 100 bébés, est surpeuplé. Aux mères allemandes, majoritairement bavaroises, et à leur progéniture, s’ajoutent donc les « réfugiés » provenant de toute l’Europe : femmes sur le point d’accoucher, bébés abandonnés, kidnappés ou, plus rarement, accompagnés de leurs mamans, infirmières, officiers SS… Les lieux hébergent également tous les cadres dirigeants du Lebensborn . Car, depuis la destruction de leurs bureaux de la centrale de Munich, lors de terribles bombardements en juin 1944, les cerveaux de l’office L se sont réfugiés à Hochland . Gregor Ebner est omniprésent, s’affairant sans cesse auprès des parturientes. Le Standartenführer (colonel) SS Max Sollmann, directeur administratif de l’organisation, a installé ses appartements dans le bâtiment principal, au-dessus de la maternité. Günther Tesch, Sturmbannführer (commandant) et responsable du service juridique, occupe, lui, le logement du père Ludwig Koeppel, le curé du village. Ce dernier officiait dans l’ancien foyer catholique pour enfants de Caritas. D’autres cadres et employés de l’organisation L vivent dans des baraquements, construits par des déportés de Dachau 1 , réquisitionnés pour travailler sur place… À Steinhöring, les responsables SS ont également apporté leurs archives. Des caisses de documents s’entassent dans les logements, les bâtiments annexes, jusque dans les couloirs de la maternité. Il y a aussi tous les objets précieux qu’ils ont pu piller dans le dépôt de l’office central du Lebensborn , avant de quitter Munich : vaisselle, tapis, parures de lit, fourrures… Faut-il préciser que la quasi-totalité de ces pièces provient de spoliations, essentiellement celles des biens juifs ?
    Tout au long du mois d’avril 1945, la tension monte à Hochland . D’autres femmes et d’autres enfants arrivent sur place. Le berceau de la « race nordique » ressemble maintenant à une pétaudière… Les Allemandes toisent avec colère et mépris ces Norvégiennes, Néerlandaises, Belges et Françaises qui ont cru devenir mères de bons petits germaniques. Au foyer, à la nursery, les chambres sont prises d’assaut. On se crêpe le chignon pour un lit d’enfant, un change, une ration de lait vitaminé… Et, bientôt, le Heim n’est plus ravitaillé : les paysans des environs rechignent à donner de la nourriture pour ces « filles mères » qui bénéficiaient jusqu’alors de privilèges indécents.
    Les rares nouvelles qui parviennent jusqu’au petit village de Bavière confirment le pire. Hanovre est tombé. Les Américains avancent vers Magdebourg et Nuremberg. Les Russes et les Ukrainiens sont entrés dans Vienne. Que fait le Führer ? Pourquoi n’utilise-t-il pas maintenant ses armes secrètes qui doivent pulvériser l’ennemi ?
    À Hochland , Sollmann et les autres officiers SS continuent de parader en grand uniforme, mais ils ne prennent plus la peine de donner le change. Ils ignorent les questions et les plaintes des mères et des infirmières, exaspérées. Non, au lieu de cela, ils ont fait charger des camions de tous les objets de valeur qu’ils ont emportés de Munich. Pendant plusieurs jours, les véhicules vont faire la navette entre Steinhöring

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