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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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combat dans les environs de Léningrad jusqu’en octobre 1943, avant d’être dissoute, puis remplacée par la légion du même nom. Près de 4 000 volontaires espagnols sont tombés près de l’ancienne Saint-Pétersbourg. Je ne sais pas si le capitaine Menendez est rentré chez lui.
     

 
    XVI
    La ballade d’Iris et Christiane
    Le 21 février 2011, à 15 h 19, j’ai reçu, sur mon téléphone portable, ce message écrit par Iris : « Ma demi-sœur a été trouvée. J’ai probablement aussi un demi-frère. Ça tourne dans ma tête. On pourrait peut-être se téléphoner ces prochains jours. »
    Nous échangions régulièrement des nouvelles. Iris Apé me rendait par ailleurs un grand service : elle traduisait en français les rares archives concernant la maternité de Wégimont, des documents que m’avait communiqués la Croix-Rouge.
    Ce jour-là, j’ai rappelé Iris sur le champ. Elle m’a relaté les dernières péripéties en date.
    Le 14 février, Marie-Cecilie Zipperling avait écrit un courrier, à en-tête de la WAst, aux trois personnes dénommées Christiane S. demeurant en Alsace. La lettre mentionnait seulement cette information : « Une famille en Allemagne vous recherche. » Sept jours plus tard, madame Zipperling recevait l’appel téléphonique d’une dame, lui annonçant d’emblée : « Je suis bien Christiane. » Effectivement, tout correspondait : le nom de sa mère et celui de son père naturel, qu’elle n’avait jamais connu – Werner Reimer. Cette dame, Christiane, était bien sûr très émue d’apprendre l’existence d’une demi-sœur en Allemagne. Elle avait aussi expliqué que, pour des raisons de discrétion vis-à-vis de son compagnon, elle ne souhaitait pas recevoir d’appel d’Iris à son domicile, mais qu’elles pourraient prendre contact au moyen de « textos ».
    Durant les semaines qui suivirent, j’ai suivi attentivement les étapes de ces retrouvailles inespérées. Iris me tenait au courant de chaque avancée : leur premier message échangé, leur première conversation téléphonique, le 8 mars 2011… puis leur première rencontre, six semaines plus tard.
    Christiane n’avait aucune idée des endroits où elle avait séjourné durant sa petite enfance. Elle se rappelait vaguement avoir passé un certain temps avec des nonnes, mais elle n’avait jamais entendu parler du Lebensborn , ni de Wégimont ou de Steinhöring.
    Christiane avait récemment envoyé à Iris ce petit message : « Je suis heureuse d’avoir une sœur pour moi, qui, de son côté, a également participé aux recherches. Je la considère comme une sœur après ce long silence. À ce jour, quelle joie et quel secret pour moi ! Pour l’instant, je n’en parle plus à maman, c’est mieux, voire délicat… pas d’huile sur le feu. Je lui avais lu la lettre. “Ça alors, a-t-elle dit, non, ne réponds pas, laisse tomber, sinon j’irai en prison.” »
    La suite, c’est Iris qui la raconte. Dans un long message en français qu’elle m’avait adressé à la fin du mois de juillet 2011, elle récapitulait la succession d’événements survenus depuis notre rencontre à Munich, cinq mois auparavant. Avec une grande subtilité, elle décrivait la surprise, la joie, les regrets, la colère, la tendresse, l’envie de pardonner : tous les sentiments, tous les emballements, que peut susciter le fait de rencontrer une demi-sœur née 70 ans plus tôt. Ce récit, c’est celui d’une course éperdue contre le temps évanoui. Une douce revanche sur le malheur et la fatalité. Après avoir lu son texte, j’ai demandé à Iris l’autorisation de le reproduire ici, quasi intégralement. Elle a accepté. Au bout du compte, elle seule pouvait décrire cette aventure si intime.
    Ce texte, pour moi, c’est La ballade d’Iris et Christiane .
    29 janvier-2 février. Notre rencontre à Munich. Visite de Steinhöring. Vous faites une recherche dans l’annuaire téléphonique, sur Internet. Vous trouvez trois personnes portant le même nom, Christiane S., en Alsace. Je les note. À mon retour, je n’ai toujours pas de réponse, depuis le mois d’octobre, de la préfecture de Strasbourg, à propos de ma demi-sœur. Je ne peux pas attendre plus longtemps.
    14 février. Contact avec madame Zipperling, de la WAst à Berlin. Nous nous mettons d’accord sur la façon de procéder. Elle envoie trois lettres en Alsace. Elles mentionnent juste la date de naissance de ma

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