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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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histoires intéressantes. Madame Krupp, l’employée de la Croix-Rouge, se rappelait de ma visite et d’un de mes coups de fil récents : je lui avais donné des nouvelles du dossier « Christiane ».
    Je parle avec ma sœur de cette proposition. Elle réfléchit, me pose des questions. Elle a peur qu’on la reconnaisse en France. Mais comme l’article sera publié en allemand, elle est d’accord, finalement. Nous acceptons aussi de faire une série de photos pour illustrer l’article.
    26 mars. Anniversaire de Christiane. Elle a 69 ans. Je n’ai pas droit de l’appeler, donc je lui envoie un « texto ». C’est la première fois de ma vie que j’adresse des félicitations à ma demi-soeur. Je me souviens que l’année dernière, j’y avais pensé ce jour-là, en espérant la retrouver…
    27 mars. Je tombe sur le livre Die lettischen Divisionen im VI. SS-Armeekorps , ( Les divisions lettones du 6 e corps d’armée SS ), de Hans Stöber. Notre père y a contribué. Il a écrit une trentaine de pages, dans lesquelles il relate son expérience de guerre.
    28 mars. Christiane et moi, nous tombons d’accord pour choisir Strasbourg comme lieu pour les photos de GEO-Wissen . Elle n’ose pas se déplacer trop loin de chez elle, à cause de son compagnon. Il n’a aucune idée de ce qu’elle est en train de faire.
    4 avril. Voyage à Strasbourg en compagnie du photographe.
    5 avril. 10 heures 15 : la merveille ! Christiane et moi, nous nous voyons pour la première fois. Comme au téléphone, cette rencontre nous paraît tout à fait normale. Nous parlons comme si nous nous connaissions depuis toujours. Le photographe est surpris par ce comportement « normal ». Le hasard a fait que nous portons des vêtements de même couleur.
    Après avoir fait connaissance – quelle drôle d’expression pour deux sœurs ! –, nous nous rendons au jardin des Deux Rives, pour faire les photos. Nous trouvons que le nom de ce lieu en France, avec vue sur l’Allemagne, en arrière-plan, est un joli symbole pour cette rencontre particulière. À un moment donné, nous nous prenons la main. Nous parlons de cette rencontre merveilleuse, de notre père, et Christiane me dit : « On ne se quittera plus jamais. »
    Avant de rentrer en Allemagne, le jour même, je donne à Christiane quelques photos de Werner. Elle a 69 ans et elle visualise son père pour la première fois. Sa mère avait brûlé toutes les photos quand elle s’était mariée, en 1948. Il est très important pour moi de lui remettre les photos en main propre et d’être présente quand elle découvre son père. J’ai le sentiment que cela fait partie de mes devoirs, depuis que je suis tombée sur la boîte en bois de Werner.
    10 avril. Cela fait exactement deux ans que j’ai trouvé les lettres écrites à mon père par la mère de Christiane. Deux ans que j’ai découvert l’existence d’une demi-soeur.
    11 mai. L’article de GEO-Wissen est publié.
    13 mai. Christiane parle pour la première fois de mon existence à sa mère. Elle lui parle aussi de « Werner Reimer ». Christiane répète trois fois son nom. Tout à coup, sa mère répond : « Oh, celui-là ! » Elle lui conseille de se méfier. Christiane lui répond qu’il n’y a aucun risque, qu’elle a fait ma connaissance et que nous nous entendons très bien.
     
    Voyage à Fulda
     
    19 mai. Je me rends à Fulda, la ville où la famille de notre père a vécu de 1931 à 1969. Encore un voyage dans le passé.
    21 mai. Je rends visite à madame Sandner, une vieille dame qui occupe l’appartement de mon grand-père paternel, depuis sa mort, en 1969. Auparavant, elle habitait l’étage du dessus. J’ai apporté une trentaine de Feldpostkarten , des cartes postales militaires, que notre père avait envoyées de Russie à sa famille. Les cartes sont écrites en Sütterlin Deutsch , en vieil allemand. C’est très compliqué à lire, si on ne l’a pas appris. J’espère que madame Sandner pourra m’aider. Elle parvient à déchiffrer l’écriture, mais elle a du mal à se concentrer longtemps. Sur l’une des cartes postales, en octobre 1946, mon père mentionne « La famille en Westphalie ! » Le point d’exclamation est tracé avec force sur le papier. C’est étrange : nous n’avions pas de famille en Westphalie… Je crois qu’il glisse un petit message caché pour Marguerite, qui habitait en Westphalie à ce moment-là : les retrouvailles de

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