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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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visiblement en proie à la douleur, et qu’il transpirait abondamment. Edwards avait essayé d’appeler la ligne fixe du magasin, mais, passé les automates de la messagerie, le numéro sonnait dans le vide. Torres ne décrochait pas.
    Schibl, qui brûlait d’intervenir depuis que nous étions montés dans le camion, ne put se retenir plus longtemps :
    — J’ai placé deux snipers de part et d’autre de l’entrée principale. Ils ne le voient pas pour le moment, mais s’il entre dans leur ligne de mire, et si l’on peut tirer sans mettre un otage en danger, j’ai donné l’ordre de le descendre.
    Zacharia intervint avant que j’aie le temps de réagir :
    — Une minute, sergent… il nous faut ce type vivant. Il est notre seule piste sérieuse. Le shérif a parlé au maire, qui le soutient à cent pour cent. Quel qu’il soit, nous ne pouvons laisser les assassins de l’adjoint Fugate s’en tirer. En aucun cas. Je vous demande donc d’ordonner à vos hommes de se retirer.
    C’était bien parti pour que les choses tournent rapidement au vinaigre. J’avais passé une bonne partie de ma vie professionnelle coincé dans ces concours inter-services pour déterminer qui pisserait le plus loin. Bien que Villaverde fût officiellement responsable, il allait devoir se coltiner les envies des uns et des autres. Il me regarda avec un sourire un peu narquois. Je connaissais ce regard. Il allait attendre que les grandes gueules se fatiguent, puis il affirmerait tranquillement son autorité. Ce n’est pas ainsi que j’aurais géré une telle situation, mais j’étais sur son territoire. Contre toutes mes habitudes, je décidai de leur accorder quelques minutes pour parvenir d’eux-mêmes à la conclusion qui s’imposait.
    Schibl bomba le torse – il ne pouvait pas faire moins pour montrer son extrême déplaisir à se voir rappeler à l’ordre par une femme, qui de surcroît n’était même pas flic – et sortit le grand jeu :
    — Nous devons le descendre à la première occasion, répliqua-t-il. Point final. C’est un ancien Marine, avec des antécédents violents. J’ai déjà géré des situations de siège où le preneur d’otages était un soldat souffrant de stress post-traumatique. Il pourrait aussi bien être sous meth. Le résultat est toujours le même. D’une façon ou d’une autre, le gars finit toujours par y passer. On doit donc mettre fin dès que possible à l’incident, pour éviter des pertes supplémentaires…
    Il se tourna vers Lupo, comme si Zacharia n’existait pas.
    — Je vous entends bien, lui dit l’officier, mais il y a d’autres enjeux, cette fois. Ce suspect trempe jusqu’au cou dans une affaire fédérale de premier plan. Il est le seul témoin de plusieurs crimes majeurs, où dix personnes au moins ont perdu la vie. Si on a la moindre chance de le faire parler, on doit la saisir. Je crains donc de devoir être d’accord avec Belinda. Dites à vos hommes de ne tirer que si un otage est en danger immédiat.
    Schibl fit la grimace. Manifestement, il avait espéré que Lupo le soutiendrait. Du coup, je rendis son sourire à Villaverde, qui sauta enfin sur l’occasion de prendre la parole :
    — Avant la fin de la journée, dit-il à Schibl, il est probable que nous vous demanderons de donner à vos hommes l’ordre de tirer. Pour l’heure, je crois que nous devons maintenir un équilibre entre le désir d’action et les bienfaits de la modération.
    Il se tourna vers le négociateur.
    — Donnez-moi la ligne. Essayons encore une fois de l’appeler.
    Edwards composa le numéro, puis tendit le téléphone à Villaverde, qui fit un geste vers moi.
    — Tu veux le prendre ?
    Je saisis le combiné. Quelqu’un décrocha, après une douzaine de sonneries. Le visage d’Edwards s’éclaira. Le technicien confirma d’un signe de tête que l’appel était enregistré.
    — Ricky, dis-je à mon interlocuteur, qui restait silencieux. Je m’appelle Reilly. Je bosse avec le FBI.
    — Vous êtes l’un d’eux, aussi ?
    C’était Torres. Il semblait agité, désespéré, absolument terrifié.
    — Un de quoi, Ricky ?
    — Ces choses…
    — Quelles choses ? Je suis du FBI, Ricky. Tout le monde va bien, là-bas ?
    — Empêche ces choses de s’approcher de moi, mec. Je les ai vues, devant l’entrée. Quoi qu’elles fassent, je ne les laisserai pas me prendre, t’as compris ? Dès qu’elles approchent de moi, je leur explose la tête.
    Je n’avais pas envie de savoir

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