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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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vraiment. Que nous puissions avoir tant de préjugés, être si bornés vis-à-vis de ce que je crois être la plus grande question que nous nous posons. Mais ça a toujours été le cas, en particulier pour ce qui touche au monde non physique. C’est pourquoi nous en savons si peu. Mais, encore une fois, nous en savions très peu, récemment, sur le monde subatomique. Imaginez, juste un instant… si nous pouvions le prouver. Si nous avions des preuves que la réincarnation est une réalité, sans le moindre doute. Cela changerait tout. Des tas de gens la combattraient, bien sûr. Avec amertume. Avec colère. Mais quand ça rentrerait dans les mœurs, cela nous rendrait meilleurs. Toutes les grandes révolutions de la pensée ont abouti à cela. Elles nous ont rendus plus humbles, plus humains, en nous permettant de mieux comprendre ce que nous sommes, où est notre place dans l’univers. Copernic nous a guéris de l’illusion que nous étions au centre de l’univers. Darwin nous a montré que nous étions un tout petit fragment d’un système global fondé sur l’évolution. Freud a démontré qu’il y a en nous plus que l’ego, que nous subissons des influences inconscientes, et que cela nous incite à essayer de mieux nous comprendre. Ce serait donc un pas énorme dans ce sens. La mort est le plus grand mystère que nous connaissions. Et si l’on parvenait à prouver que la réincarnation existe vraiment, cela pourrait ouvrir la porte à une nouvelle exploration de… de tout.
    Je ricanai.
    — Mais ça n’arrivera pas, hein ? Quelles que soient les preuves que vous apporterez, les gens trouveront toujours un moyen de les démolir et d’affirmer que vous vous trompez.
    Il haussa les épaules.
    — Ça ne veut pas dire que je cesserai d’essayer.
    Il regarda les murs autour de nous.
    — En admettant que nous sortions un jour d’ici.
    Je décidai de laisser ce problème en suspens, et revins à une question plus pressante à mes yeux : — Comment Michelle a-t-elle réagi quand vous lui avez dit ?
    — Elle était troublée. C’est toujours le cas, quand ça ne fait pas partie de notre culture. Mais elle n’a pas tardé à l’accepter. Elle avait l’esprit très large.
    Cela ne m’étonnait pas.
    — Et vous pensez que le cas d’Alex est probant…
    Stephenson n’hésita pas :
    — Oui. Pour moi, c’est un cas particulièrement intéressant. Il s’agit d’une renaissance plus ou moins immédiate… une âme qui trouve son nouveau refuge peu de temps après avoir perdu son ancien hôte. Il est né… un peu moins d’un an après le meurtre de McKinnon, non ? Cela n’arrive pas souvent. Généralement, il y a un trou, ce qui soulève d’ailleurs un autre problème.
    — Où vont les âmes pendant ce laps de temps ?
    — Exactement. Nous appelons cela « l’entre-deux », à défaut de mieux.
    Debout près de la porte, il la fixait des yeux. Puis il se tourna vers moi.
    — Vous croyez que nous sortirons d’ici vivants ?
    — Je l’ignore.
    En fait, non.
    Il dut lire dans mes pensées, car il eut l’air découragé. Il se mit à respirer à fond pour retrouver son calme, et il se passa nerveusement les mains dans les cheveux.
    — Mais quelle est cette drogue que ce psychopathe recherche ? Pourquoi a-t-il tellement envie de mettre la main dessus ?
    J’entendis un froissement de l’autre côté de la porte, puis le bruit d’une clé dans la serrure. La porte s’ouvrit en grinçant.
    — On ne va pas tarder à le savoir.

64
    Les deux hommes de main au visage dur m’attachèrent les mains derrière le dos avec des menottes en nylon avant de nous sortir de la cellule, Stephenson et moi.
    Nous avons emprunté un couloir humide surmonté d’une voûte centenaire. Il s’ouvrait de part et d’autre sur une série de portes dont les gonds et les serrures étaient semblables à ceux de la cellule que nous venions de quitter. Je soupçonnais que c’était l’endroit où Navarro avait enfermé les savants qu’il avait kidnappés au cours des mois et des années. Mais je ne vis aucun d’entre eux. L’endroit était silencieux et l’on y ressentait une antique solennité – ce qui, eu égard à l’usage qu’on en faisait, semblait assez pervers.
    Au bout du couloir, on nous fit monter un escalier qui donnait lui-même sur un autre corridor, long et étroit. Celui-ci en revanche était surmonté d’un toit plat au-dessus d’une rangée de fenêtres à claire-voie. La lumière du

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