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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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pas à l’hôtel, dis-je. Ce qui signifie que l’ordi est resté ici quand elle s’est enfuie de la maison…
    J’examinai de nouveau le routeur. C’était un appareil Netgear, pas le Time Capsule d’Apple, manque de pot. Le périphérique d’Apple sauvegarde automatiquement les données du disque dur d’un ordinateur, ce qui en l’occurrence nous aurait aidés, mais de toute façon les types l’auraient sûrement emporté aussi.
    — Ils l’ont pris, on dirait, conclut Villaverde.
    Ça ne nous avançait pas beaucoup, mais cela m’apprenait une chose.
    Ce n’était pas seulement Michelle que les tueurs voulaient.

12
    Péninsule du Yucatán, Mexique
    Raoul Navarro adorait cet endroit.
    Il aimait se tenir là, sur l’une des nombreuses terrasses ombragées de la casa principal de son hacienda, fumer un bon cigare cubain et admirer la vue tandis que le clair de lune taquinait la surface du bassin ornemental, qu’une légère brise faisait bruire le bougainvillier et que d’innombrables cigales berçaient son monde de leur chant.
    La vie était agréable pour Raoul Navarro.
    Plus qu’agréable puisqu’une autre spécialité cubaine, celle-là tout en jambes et de sexe féminin, reposait, nue, dans son lit. Car, si Navarro était célibataire, il couchait rarement seul. Il avait un appétit féroce pour tous les plaisirs charnels, et avec sa fortune, avec ces traits séduisants donnés à son visage par un expert en chirurgie esthétique très talentueux et malheureusement décédé, il n’avait aucun mal à le satisfaire.
    Sa compagne de jeu actuelle était la responsable du spa d’un hôtel de luxe proche qui l’avait surpris et ravi en se révélant plus avide et plus audacieuse encore que lui au lit. Et tandis qu’il promenait son regard sur ses jardins paysagers, il sentait renaître en lui l’envie d’être avec elle et de mordiller sa peau. Ce qu’il serait en train de faire s’il ne se passait pas à San Diego des événements qui l’avaient préoccupé toute la journée et réclamaient encore son attention. Car si sa vie était plus qu’agréable et si tout se déroulait comme prévu – comme il l’avait prévu – elle le serait bien davantage encore demain.
    Raoul Navarro avait pour habitude d’aller jusqu’au bout de ce qu’il entreprenait.
    Bien que la situation lui eût échappé, cinq ans plus tôt, il était toujours là, bien vivant, avec un nouveau nom et un nouveau visage, libre d’aller et venir à sa guise, de savourer un cigare et une fille de Cuba par une nuit magnifique dans cette merveilleuse maison qui était son refuge. Il y était à l’abri des dangers d’un passé qu’il avait été contraint de fuir et qui, en définitive, était peut-être ce qui lui était arrivé de mieux.
    Il avait acheté cette propriété délabrée deux ans après l’annonce de sa mort et il lui avait fallu deux autres années et plusieurs millions de dollars pour rendre à ce bâtiment du XVII e siècle sa splendeur passée. Rien d’étonnant, cette propriété s’étendant sur près de huit mille hectares. C’était à l’origine un ranch d’élevage de bétail, transformé au XVIII e en plantation de henequen , les agaves – cet « or vert » à l’origine d’énormes fortunes – qu’on transformait en sisal pour en faire des cordes. Presque toutes les haciendas du Yucatán avaient périclité après les deux catastrophes qu’avaient incarnées pour elles la réforme agraire de la Révolution mexicaine et l’invention des fibres synthétiques. Mais ces dernières années avaient été marquées par un regain d’intérêt pour la restauration de ces superbes propriétés, certaines converties en hôtels de luxe, d’autres en musées, et un petit nombre, particulièrement remarquables, en domaines privés.
    La renaissance des haciendas avait coïncidé avec la sienne.
    Navarro aimait ce parallèle.
    Debout sur la terrasse, jouissant de la sérénité de son empire, il savait qu’il avait réussi. Etant donné sa situation et la sauvagerie qui frappait une grande partie du pays – sauvagerie à laquelle il n’avait pas seulement pris part mais dont il avait été un élément éminemment innovant –, il avait été tenté de partir vivre à l’étranger. Il avait l’argent et le passeport irréprochable qui lui auraient permis de s’installer n’importe où, mais il savait qu’il ne serait heureux nulle part ailleurs. Il fallait que ce soit le Mexique. Et

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