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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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compris le message, amigo , répliqua Walker. En fait, on est à peu près sûrs que cette salope a pris une balle dans la poitrine.
    Navarro fut légèrement choqué par la version américaine du qualificatif. Ce n’était pas tant le mot en lui-même que la façon condescendante et teintée de racisme dont Walker l’avait prononcé.
    — Alors, c’est quoi le problème ?
    — Elle avait quelqu’un pour l’aider. Un mec à qui elle a téléphoné après s’être débinée de chez elle.
    — Elle a appelé quelqu’un ?
    — Oui. Après notre dernière conversation.
    Curieux.
    — Qui ?
    — Je sais pas encore. Tout ce que je sais, c’est qu’elle l’appelait Sean.
    Le pouls de Navarro s’emballa.
    — Ce serait le père du gosse, poursuivit Walker, le ton poisseux de mépris. Ce con le savait même pas jusqu’à maintenant.
    L’excitation du trafiquant embrasa toutes les terminaisons nerveuses de son corps.
    Sean Reilly, pensa-t-il.
    Se forçant à prendre un ton mesuré, il demanda : — Qu’est-ce qu’ils se sont dit d’autre ?
    — Il lui a filé des tuyaux pour pas se faire repérer. Je pense que c’est un flic, ou peut-être un autre agent de la DEA.
    Navarro ne prit pas la peine de détromper Walker.
    — Et quoi d’autre ?
    — Qu’il prenait l’avion pour la rejoindre.
    Navarro se sentit planer.
    Parfait.
    Il avait probablement expérimenté une plus grande variété de trips que n’importe qui d’autre sur cette planète et c’était cependant l’un des meilleurs qu’il ait jamais connus.
    — Il était avec elle quand vous l’avez trouvée ?
    — Ouais. Ça nous a pris un moment pour la loger et il était déjà avec elle à ce moment-là. Un vrai fouteur de merde, ce mec. J’ai perdu un autre de mes gars.
    Navarro ne prit pas la peine d’interroger Walker sur ce détail. Il avait l’esprit ailleurs, faisant le point et préparant la prochaine manœuvre ; c’était ce qu’il faisait le mieux, quand il ne cherchait pas de nouveaux moyens d’infliger des souffrances à d’autres pour étouffer toute concurrence dans son petit monde.
    — Je crois bien que ce sera pour toi un défi plus dur à relever, amigo , dit-il finalement à son contact. Cet homme s’appelle Sean Reilly, c’est un agent du FBI. Et j’aimerais vraiment le rencontrer…
    — Ho, ho, une seconde, fit Walker. Ce type est du Bureau ?
    — Oui.
    Il émit un bref sifflement et déclara :
    — Ça faisait pas partie de notre accord.
    Hijo de puta , pensa Navarro. Je te vois venir.
    — Tu veux plus de fric, c’est ça ?
    — Non. Je suis pas sûr de vouloir continuer, c’est tout, répliqua Walker. Une bonne femme et un gosse, c’est une chose. Avec ce type… on boxe plus dans la même catégorie. FBI, ATF 1 … j’ai pas besoin d’eux sur mon dos. Surtout que je sais pas vraiment de quoi il retourne.
    Navarro fulminait intérieurement.
    — Je pensais qu’on pouvait compter sur toi pour faire le boulot…
    — Y a boulot et boulot. Quand on se frotte de trop près à nos federales , ça devient vite la merde.
    Une chose que Navarro savait par expérience. Il réfléchit et se rendit compte qu’il devrait peut-être se salir les mains plus qu’il ne l’avait prévu.
    — Ils sont où, maintenant ?
    — J’en sais rien, avoua Walker. On les a perdus après l’hôtel. On a les scanners avec nous et je prévoyais de passer aux urgences de plusieurs hôpitaux du coin, moi et mes gars, mais je pense maintenant qu’il vaut mieux laisser tomber et arrêter les frais. Si elle crève, ça va devenir chaud. C’est peut-être le moment de se dire Vaia con dios , tu vois ? On refera peut-être affaire ensemble une autre fois… quand y aura pas dans le coup un putain de fed !
    Navarro contint sa fureur et essaya de se rappeler que Walker n’était pas une vermine inutile. Il avait eu recours à lui à plusieurs reprises, des années plus tôt, quand il était encore Navarro, et, plus récemment, sous sa nouvelle identité de « Nacho », présenté comme un des lieutenants de Navarro « au bon vieux temps ». L’Américain avait toujours assuré. Navarro devait le garder dans le coup encore un peu – au moins jusqu’à ce qu’il puisse prendre lui-même le relais, ce qui lui apparaissait à présent nécessaire.
    — D’accord, tu veux te retirer, je comprends. Mais je suis sûr que tu tiens à toucher la deuxième moitié de ton fric.
    — Et moi je suis sûr que tu tiens à récupérer le… colis

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