Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
Vom Netzwerk:
parcouraient son corps.

35
    Assis seul dans un box au fond du Black Iron Burger Shop de la 5 e Rue Est, Perrini essuya les dernières traces de hamburger et de rondelles d’oignon frites sur ses lèvres et étira paresseusement les bras. Pour un travail en free-lance, celui-là était d’une facilité presque embarrassante. C’était rare, surtout après le boulot de l’année précédente pour Guerra, au départ une simple collecte d’informations, qui s’était transformée en élimination du réseau local d’un cartel mexicain particulièrement agressif tentant de s’implanter en force dans la ville.
    Au départ, Perrini avait hésité à fermer de lui-même l’une de ses sources d’approvisionnement en liquide les plus juteuses, sous la forme d’enveloppes bourrées à craquer de biftons, mais le cartel qui avait embauché Guerra avait été si content de la façon dont les choses avaient tourné qu’il avait gratifié Perrini d’une prime importante – sur laquelle Guerra avait toutefois prélevé au passage une commission de vingt pour cent. Cela suffirait quand même pour payer les études de Nate, son fils aîné, et dans une bonne université.
    Perrini n’avait pris aucun risque avec les retombées potentielles. Une semaine après que tous les dirigeants du nouveau cartel installés à New York eurent été envoyés à la prison de Rikers, Perrini s’était arrangé pour que celui qui lui avait brièvement servi de contact soit mortellement blessé d’un coup de couteau par un jeune lieutenant en pleine ascension de la bande afro-américaine en place dans le South Bronx, un service favorisé par un vieil ami du 41 e District. Les autorités avaient conclu qu’une insulte à caractère racial était la cause du meurtre et n’avaient établi aucun lien avec une guerre de territoire entre gangs mexicains.
    Perrini avait gagné sur tous les tableaux puisque les boss de la nouvelle bande, récemment victorieuse, se montraient plus que généreux en cash et en marchandise. D’ailleurs, Perrini avait un sachet de vingt grammes de leur meilleure cocaïne non coupée dans la poche gauche de son pantalon en ce moment même.
    Il fit signe à la serveuse de lui apporter un autre milk-shake à la vanille et regarda Lina Ruiu entrer dans le restaurant. Elle regarda nerveusement autour d’elle pour s’assurer qu’il n’y avait dans la salle personne d’autre qu’elle connaissait puis s’approcha du box et s’assit en face de l’inspecteur.
    Comme le Black Iron n’était qu’à deux rues du poste de police, tomber sur quelqu’un qu’elle ou lui connaissait était un risque réel. La seule fois où c’était arrivé, Perrini avait calmement répondu au sourire grivois que lui avait adressé un inspecteur de la Crim qu’il ne connaissait que pour l’avoir croisé dans les couloirs. Tant mieux si ce type pensait qu’il s’envoyait une secrétaire. Bien que la coke commençât à la marquer, Lina était extrêmement séduisante dans le genre Sicilienne à la peau mate et aux cheveux auburn, et Perrini savait que le code de conduite tacite entre policiers mâles empêcherait que sa femme soit mise au courant.
    — Tu veux manger quelque chose ? proposa-t-il en souriant à la jeune femme, comme si elle était sa nièce favorite ou sa sœur bien-aimée, pas une civile qui gagnait péniblement le tiers de son salaire d’inspecteur.
    — Non. Juste un Sprite light.
    Elle posa son sac ouvert sur le tabouret voisin du sien.
    Perrini passa la commande à la serveuse puis, sans quitter Lina des yeux et sans cesser de sourire, il tira nonchalamment le sachet de cocaïne de sa poche, passa le bras sous la table, aussi haute que le comptoir, et laissa tomber le sachet dans le sac de Lina.
    Il avait pour principe de toujours faire le premier pas dans une transaction. Perrini faisait volontiers confiance à l’autre partie et entendait le lui montrer, à charge pour ladite autre partie de comprendre qu’il ne trouverait pas du tout drôle qu’elle cherche à le baiser.
    Lina prit son rouge à lèvres d’un geste bien rôdé qui lui permit en même temps de glisser la coke dans une poche latérale de son sac, où elle ne pourrait être vue par un client passant près d’eux.
    La serveuse apporta les boissons tandis que Lina se passait du rouge sur ses lèvres pâles. Elle remit le tube dans son sac, y prit une feuille de papier pliée en quatre qu’elle ouvrit sur la table devant elle.
    — «

Weitere Kostenlose Bücher