L'énigme de l'exode
Khaled et Nasser se tordre de rire. Il jurait encore à voix basse lorsqu’il atteignit l’entrée relativement sûre de la tombe.
Le ciment avait formé une croûte, mais n’était pas encore tout à fait sec. Il céda facilement lorsque Abdallah l’attaqua avec la pointe de son pic. Une bouillie grisâtre dégoulina le long de la falaise. Après avoir fait un trou assez gros pour passer un bras, Abdallah posa sa lampe torche à l’intérieur de la tombe, l’orienta de sorte qu’elle éclaire le mur et continua à faire tomber du ciment. Soudain, un éclair illumina l’oued. Le tonnerre allait gronder d’une seconde à l’autre. Mais juste avant, Abdallah entendit le crépitement d’une arme automatique. Il passa une main dans le trou pour se tenir au mur et se pencha dans le vide en regardant vers le sommet de la falaise, pour voir ce qui se passait. Mais il n’y avait plus personne.
IV
C’était un coup de chance. Khaled s’était retourné pour jeter un coup d’œil derrière lui juste au moment où l’éclair avait illuminé tout le sommet de la falaise. Il avait immédiatement repéré l’homme tapi environ trente mètres plus loin, un téléphone mobile à la main.
Il comprit aussitôt comment il avait été piégé. Au lieu de céder à la panique, il eut un accès de colère froide. Il arracha l’AK-47 des mains de Nasser. La falaise était de nouveau plongée dans l’obscurité, et il ne voyait plus rien. Mais il pulvérisa l’horizon en espérant que la providence serait avec lui.
— Que se passe-t-il, capitaine ? demanda Nasser.
— Nous avons de la compagnie, répondit Khaled.
Un autre éclair déchira le ciel. L’homme rampait, comme le serpent qu’il était !
— Là ! cria Khaled en tirant sur sa cible. Attrapez-le !
Chapitre 52
I
Knox détala parmi les rochers, les balles ricochant autour de lui. Les flashs de l’arme à feu et d’autres éclairs au loin rompirent l’obscurité, et lorsque tout redevint noir, il tomba dans une fissure remplie d’eau de pluie. Voyant les trois hommes approcher, il tenta de se cacher sous la surface, mais il n’y avait pas assez d’eau.
— On l’a eu ?
— Il est tombé.
— Nom d’un chien ! Où est-il ?
— Il doit bien être quelque part !
Les faisceaux des torches fouillèrent le sommet de la falaise et se réfléchirent sur la surface de l’eau en faisant étinceler d’énormes gouttes de pluie.
— Et d’abord, qui est-ce ?
— Il devait être dans le camion.
— Vous croyez que le flic est au courant ? Que c’était un piège ?
— Bien sûr que c’était un piège !
— L’ordure ! On est foutus !
— Non, on a encore une chance ! Ce type est seul. Il nous suffit de le réduire au silence. Quand il ne sera plus là, personne ne pourra retrouver cet endroit. Et il n’y aura aucune preuve.
— Mais nous...
Un claquement sourd retentit. Un des hommes venait de recevoir un coup de poing.
— Obéis à mes ordres ! Il est forcément quelque part.
L’homme tendit sa torche, qui éclaira de nouveau l’eau de pluie dans laquelle Knox était à demi immergé. Cette fois, le faisceau s’arrêta et revint en arrière.
— Le voilà !
Knox bondit hors de l’eau et se mit à courir, mais il était au bord du précipice. Des coups de feu retentirent dans la nuit. Il s’abrita derrière la pointe rocheuse, saisit la corde et descendit le long de la falaise. Les fibres mouillées lui glissaient entre les mains ; le vent le ballottait et des rafales de pluie lui fouettaient le visage. Il s’écorcha les paumes, jeta un coup d’œil vers le bas et, soudain, aperçut Abdallah. Celui-ci lui cria quelque chose qu’il ne comprit pas et lui donna des coups de pic sur les chevilles. Pour se protéger, Knox se balança le long de la falaise, mais le mouvement détacha la corde de la pointe rocheuse, et ce fut la chute libre.
II
Naguib conduisait presque à l’aveuglette, n’éclairant son chemin qu’à l’aide de ses veilleuses. La bordure en pierre blanche de la route lui indiquait vaguement le chemin à suivre entre les talus jonchés de pierres, mais la buée réduisait encore davantage la visibilité, et les pneus de la voiture crissaient contre les obstacles.
Ils devaient être loin des hommes de la police touristique, maintenant. Bien trop loin. Naguib murmura une prière, bascula en pleins phares et appuya sur l’accélérateur. Mauvaise idée... Une bourrasque souleva la voiture, trop
Weitere Kostenlose Bücher