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L'énigme des blancs manteaux

Titel: L'énigme des blancs manteaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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indice.
    Ils retrouvèrent Louise Lardin dans la salle à manger. Elle était assise droite au bord d'une chaise.
    — Madame, dit Nicolas, je ne vous demanderai pas si vous étiez seule ; nous savons que non. Le quartier est surveillé. Votre visiteur n'ira pas loin.
    — Vous êtes bien insultant et présomptueux, Nicolas, répondit-elle.
    — Peu importe, madame. Je vous saurai gré de m'indiquer où sont passés les vêtements de Mlle Marie, votre belle-fille. Je vous conseille de répondre sans faire de difficultés, sinon vous y serez contrainte dans les chambres de la Conciergerie 65 .
    — Je suis donc suspecte ?
    — Répondez à ma question.
    — J'ai donné les hardes de ma belle-fille aux pauvres. Elle a décidé d'entrer au couvent.
    — Je souhaite pour vous que ce point puisse être vérifié. Maintenant, inspecteur, nous allons fouiller la cuisine.
    Louise eut un mouvement qu'elle réprima vite.
    — Vous n'y trouverez rien.
    — Bourdeau, donnez le bras à Madame, elle nous servira de guide.
    La cuisine était glacée. Nicolas aurait parié que le potager n'avait pas été allumé depuis plusieurs jours. Bourdeau se mit à renifler d'un air dégoûté.
    — Quelle puanteur ! s'écria-t-il.
    — Comment ! ironisa Nicolas. Vous ne trouvez pas ce fumet agréable ? Alors, demandez à Mme Lardin la raison de cette infection. Elle va vous expliquer, je pense, qu'elle goûte fort la venaison faisandée.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Du gros gibier est en bas, dans le caveau, comme au pourrissoir. Comment expliquez-vous cela, madame ?
    Pour la première fois depuis leur arrivée, Louise laissait transparaître des traces d'inquiétude. Elle s'adossa au buffet.
    — J'ai chassé ma cuisinière, répondit-elle, et je n'ai encore trouvé personne pour la remplacer. Vous êtes bien placé, monsieur, pour savoir que c'était une artiste dans sa partie. Je ne me salis pas les mains aux besognes du logis, je laisse cela aux souillons. Dès que j'aurai quelqu'un, tout sera nettoyé.
    — Et cela ne vous dérange pas ? demanda Bourdeau.
    Louise ignora sa question et fit mine de sortir.
    — Ne nous quittez pas, madame, ordonna Nicolas. Exempt, surveillez cette femme. Nous descendons au caveau.
    Nicolas fit couler un peu de vinaigre d'un récipient en porcelaine. Il en humecta son mouchoir et proposa à Bourdeau d'en faire autant. Celui-ci refusa et agita sa pipe, qu'il eut bientôt bourrée et allumée.
    — Je crois que nous sommes prêts. Prenons ce chandelier.
    Dès qu'ils furent en bas, l'odeur, en dépit de leurs précautions, devint insupportable. Le sanglier était en décomposition. Des lambeaux de chair étaient tombés à terre et des bêtes rampantes les recouvraient d'une couche vivante, agitée de lents mouvements. Nicolas arrêta Bourdeau qui allait avancer. Il retira ses bottes, s'accroupit et, s'éclairant du chandelier, il examina le sol. Sa quête le conduisit devant un châssis de bois dont les traverses étaient garnies de bouteilles. Il saisit quelque chose qu'il montra à Bourdeau. Il s'agissait d'un morceau de cierge d'église écrasé. Il se redressa, se rechaussa, appela Bourdeau à la rescousse et entreprit de débarrasser les étagères de leurs bouteilles. Bourdeau appuyé sur le meuble, le vit soudain glisser sur le côté de la muraille et découvrir une vieille porte.
    — Que ferais-je sans vous ? dit Nicolas. Vous êtes comme Alexandre : alors qu'on s'évertue sans succès, vous tranchez le nœud gordien.
    — Je ne l'ai pas fait exprès, répondit l'inspecteur, mais j'ai l'impression que cette porte va beaucoup nous apprendre. Le mérite, monsieur, vous en revient. Je n'ai fait que suivre le limier à l'arrêt que vous simuliez avec tant de conviction. Vous avez le nez creux !
    — Pour l'instant, je l'aurais plutôt plein, dit Nicolas, en remettant son mouchoir devant son visage.
    Ils éclatèrent de rire, repoussant un peu l'angoissequi montait. Nicolas poussa la porte qui n'avait pas de serrure. Ils s'aperçurent alors que le châssis pouvait être déplacé de l'extérieur. Une corde attachée à l'une de ses extrémités passait dans un trou pratiqué dans la porte. Il suffisait de la tirer pour que le châssis roulant se déplace latéralement et dégage une ouverture. Voilà qui expliquait les déplacements mystérieux des visiteurs et des occupants de la maison Lardin. Les mouches étaient évidemment inutiles devant un tel système, et l'inconnu, qui était avec Louise,

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