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L'énigme des blancs manteaux

Titel: L'énigme des blancs manteaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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la souricière et la précision d'une fouille en règle.
    Nicolas fit transporter le corps de Bricart dans l'arrière caveau de la Basse-Geôle. C'était le troisième corps déposé là en une semaine. Quels rapports exacts pouvaient-ils y avoir entre les débris de Montfaucon, le corps de Descart et celui d'un vieux soldat dévoyé ? Une fois cela découvert, l'affaire serait proche du dénouement. Bourdeau avait réuni ses gens. Plusieurs exempts et des gardes les accompagneraient. Trois fiacres s'ébranlèrent à grand bruit sous le porche du Châtelet. Il fallut se frayer un chemin au milieu des embarras de la ville et d'une foule qui s'écartait tant bien que mal à l'approche du convoi.
    Ils firent bloquer la rue des Blancs-Manteaux et des hommes furent envoyés sur les arrières, pour éviter toute fuite par le jardin. Accompagnés de deux exempts, Nicolas et Bourdeau se dirigèrent vers la porte qu'ils heurtèrent violemment. Il s'écoula un long moment avant que Louise Lardin n'apparaisse, décoiffée et en chenille ; elle semblait avoir été dérangée au saut du lit. Il y eut un vif échange de propos entre elle et Nicolas qui l'informait du caractère officiel de la perquisition, puis elle parut se calmer. Bourdeau souffla à l'oreille de Nicolas que son attitude s'apparentait à une tentative de retardement : elle cherchait sans doute à favoriser la fuite d'un tiers. Le dernier rapport de la mouche indiquait pourtant qu'elle était seule dans la maison.
    Après l'avoir priée de demeurer dans la salle à manger sous bonne garde, il invita Bourdeau à gagner les chambres du premier. Un grand désordre régnait dans celle de Louise. Le lit était ravagé et les oreillers conservaient encore la trace de deux têtes qui s'y étaient reposées. Bourdeau passa la main sous la couverture, la couche était encore tiède, des deuxcôtés. Tout semblait justifier leur soupçon : Mme Lardin n'était pas seule au moment de leur intrusion.
    Un exempt fut dépêché pour fouiller la maison en commençant par le grenier ; il revint bredouille. Nicolas vidait systématiquement les commodes et les armoires. Il saisit une cape et un masque de soie noire, ainsi que des chaussures, et plaça le tout dans un drap qui fut noué et scellé. Il ne trouva aucune trace, parmi les affaires du commissaire, du pourpoint de cuir ou d'une autre cape. La chambre de Marie Lardin n'avait pas changé d'aspect. Une surprise l'attendait cependant : ouvrant l'armoire dont le contenu l'avait surpris lors de sa précédente fouille, il la trouva presque vide. Des robes, des jupes, des mantes et des souliers avaient disparu. Marie était-elle revenue ? Ou bien... Il se promit d'interroger Louise à ce sujet. Une dernière inspection lui fit découvrir, au fond du tiroir d'une petite table de marqueterie, le missel de la jeune fille. Il avait souvent remarqué ce petit livre relié en velours bleu qu'elle portait pour aller à la messe. Pourquoi l'avait-elle laissé ? Elle y était pourtant fort attachée, l'objet lui venant de sa mère. Intrigué et ému, Nicolas se mit à feuilleter le petit livre. Un billet en tomba, plié en deux, identique aux énigmatiques messages du commissaire. Celui-ci disait :
    Recherchées sans relâche et
    Tout son dû au roi.

    Ainsi, un troisième message avait été placé par Lardin à un endroit où il était assuré que sa fille le trouverait un jour ou l'autre. Cela avait-il été le cas ? Marie n'usait de son livre d'heures que pour la messe,du moins Nicolas le supposait-il. Bourdeau n'avait pas remarqué sa découverte ; il la rangea dans sa poche. Il lui faudrait comparer ce message aux deux autres en sa possession. Il éprouvait le fol espoir que la mention du roi pût avoir un rapport avec les lettres qu'il était chargé de retrouver.
    Nicolas entraîna ensuite Bourdeau dans son ancien domaine du second étage. Il le revit avec un peu de nostalgie, sans rien y relever de suspect. Ils redescendirent au rez-de-chaussée pour l'examen approfondi de la bibliothèque. Dans un exemplaire des poésies d'Horace, ils trouvèrent une facture de fournisseur — un ébéniste — pour un travail qui avait été payé le 15 janvier 1761. La proximité de la date intrigua Nicolas, qui recueillit le document. Avait-il été dissimulé dans ce livre à dessein ou servait-il simplement de signet ? Il ne coûterait rien de vérifier à quel objet cette facture correspondait. Là encore, il garda le silence sur cet

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