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L'énigme des blancs manteaux

Titel: L'énigme des blancs manteaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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regarda, le visage soudain illuminé.
    — Mais d'abord, reprit-il, tu dois répondre à mes questions. T'en sens-tu capable ? C'est très important.
    Elle hocha la tête, apaisée et attentive.
    — La nuit où le commissaire a disparu, étais-tu rue des Blancs-Manteaux ? demanda Nicolas.
    — Non, cela est sûr. La Lardin m'avait donné ma soirée. Je suis restée chez ma logeuse à manger des beignets et à écouter la chienlit qui hurlait dans la rue. Je me suis couchée vers onze heures et, le lendemain, j'étais à mon office à sept heures à rallumer mon potager.
    — Rien ne t'a frappée, ce matin-là ?
    — Attends... Madame s'est réveillée fort tard.
    — Plus tard que d'habitude ?
    — Oui, vers midi. Elle m'a dit qu'elle avait bris froid. Et ce n'était pas étonnant, vu que ses bottines étaient trempées. Gâchées à coup sûr, brûlées par la neige, je lui en ai fait la remarque et je me suis fait houspiller, comme d'accoutumée. Elle m'a dit qu'elle était allée aux Vêpres. Aux Vêpres, en tenue de carnaval et masquée !
    — Cela t'a surprise ?
    — Oui et non. Il arrivait qu'elle aille faire sa mijaurée à l'église. Bas pour le bon Dieu, c'est sûr, mais pour se faire voir, pardi, et coquelucher. Elle a même précisé qu'elle était allée à l'église du Petit-Saint-Antoine. Mais dans cette tenue...
    — Elle aurait pu aller aux Blancs-Manteaux.
    — C'est bien ce que j'ai pensé. Par le temps qu'ilfaisait, dimanche, c'était blus facile de traverser la rue.

    — Autre chose. Les vêtements du commissaire, tu en avais la charge ?
    — Il ne voulait pas qu'on y touche. Il y avait toujours des papiers dans ses poches. Je lavais les chemises et les dessous.
    — Qui était son tailleur ?
    — Tu le connais, Nicolas, c'est maître Vachon, celui qui t'a équipé quand tu es arrivé si drôlement habillé à Paris.
    Nicolas avait décelé une gêne chez Catherine. Elle croisait ses mains si fortement que la peau bleuissait. Il se hasarda à pousser plus avant.
    — Comment sais-tu qu'il y avait des papiers dans ses poches ?
    Elle se mit à pleurer silencieusement.
    — Catherine, je dois insister. Comprends que cela peut m'aider dans mon enquête. Si tu ne te confies pas à moi, à qui pourrais-tu le faire ?
    — Je fouillais toujours ses habits, reprit Catherine, en sanglotant. Quand il avait gagné gros jeu, il jetait les écus en vrac dans ses poches. Plutôt que de tout laisser reperdre, je prélevais une betite bart pour le soin du ménage. J'en avais bris l'habitude quand je me suis aberçue qu'il ne comptait jamais. Mais, Nicolas, je te jure que ce ne fut jamais pour moi. Je ne suis bas une voleuse...
    Elle redressa la tête avec défi.
    — Et bourtant, j'aurais eu quelque droit à me rembourser de mes avances et de mes gages non payés !
    — Et dans les papiers, tu n'as rien remarqué de particulier ?
    — Jamais, sauf la veille de sa disbarition. Je n'yavais bas songé depuis, mais peut-être cela a-t-il de l'importance. Peut-être ou peut-être bas. Il y avait un petit morceau découpé, avec ton nom dans l'angle.
    — Mon nom ? Te souviens-tu de ce qu'il disait ?
    — Ah ! oui, c'était très court et ça m'a intriguée. C'était comme un proverbe, oui, c'est cela : « Des trois une paire et celui qui les ferme se donne à tous. »
    — Et tu n'as pas revu ce papier ?
    — Jamais, bas blus que je n'ai revu Monsieur.

    Nicolas estima ne rien avoir à attendre de plus des propos de Catherine. Après l'avoir encore réconfortée, il l'aida à déposer Awa sur sa couche et, il quitta la demeure de Semacgus.
    Rabouine avait tenu parole et un fiacre l'attendait sur le chemin. Les ténèbres enveloppaient la voiture. La neige atténuait les bruits et renforçait l'impression d'enfermement causée par l'exiguïté de la caisse. Elle tombait sans hâte, en gros flocons, qu'une rafale entraînait parfois en tourbillons ascendants, au travers desquels les rares lumières provenant des maisons formaient des halos fragiles.
    Rencogné dans l'angle de la voiture, la tête appuyée contre le velours de garniture, Nicolas regardait sans voir. Il ne regrettait pas d'être allé à Vaugirard ; il avait l'impression d'y avoir fait œuvre utile. Une chose était certaine : la maison de Descart abritait un mystère. D'autre part, il se disait que l'inconnu pouvait avoir trouvé ce qu'il cherchait, comme il pouvait y avoir renoncé. Mais que cherchait-il ?
    La suite n'avait en rien éclairé sa

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