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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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moi.
    — Mon
serment me lie à Mordred, Seigneur Roi.
    — Oh,
Derfel, Derfel ! » Il passa le bras autour de mon cou pour m’entraîner
dans la cour extérieure. « Mon cher Derfel, tu es aussi terrible qu’Arthur !
Tu crois que Mordred se préoccupe de ton serment.
    — J’espère
qu’il ne souhaite pas me compter au nombre de ses ennemis.
    — Qui
sait ce qu’il veut ? demanda Cuneglas. Des filles, probablement, des
chevaux rapides, des cerfs à chasser et de l’hydromel robuste. Viens, Derfel.
Culhwch sera là.
    — Il va
me manquer, Seigneur. » J’avais espéré que Culhwch attendrait à Lindinis
notre retour de Caer Cadarn. Mais, manifestement, il n’avait pas osé perdre un
instant et filait déjà dans le nord pour échapper aux lanciers dépêchés à ses
trousses avant qu’il eût franchi la frontière.
    Cuneglas
renonça à ses efforts pour me convaincre de le suivre dans le nord. « Que
faisait là cette brute d’Œngus ? me demanda-t-il d’un air maussade. Et
dire qu’il a fait lui aussi cette promesse de respecter la paix !
    — Il
sait, Seigneur Roi, que s’il perd l’amitié d’Arthur, vos lances envahiront son
pays.
    — Il a
raison, répliqua Cuneglas d’un air sévère. Peut-être confierai-je cette mission
à Culhwch. Arthur a-t-il le moindre pouvoir maintenant ?
    — Cela
dépend de Mordred.
    — Supposons
que Mordred ne soit pas un parfait crétin. J’imagine mal la Dumnonie sans
Arthur. »
    Il se retourna :
un cri au portail annonçait de nouveaux visiteurs. Je m’attendais à moitié à
voir surgir des boucliers au dragon et un détachement d’hommes de Mordred
lancés aux basques de Culhwch, et je découvris Arthur et Œngus Mac Airem,
accompagnés d’une vingtaine de lanciers. Arthur hésita au seuil du portail. « Suis-je
le bienvenu ? me demanda-t-il.
    — Bien
sûr, Seigneur », répondis-je sans trop de chaleur.
    Mes filles l’épiaient
depuis la fenêtre. Un instant plus tard, elles couraient vers lui avec des cris
de joie. Cuneglas les rejoignit, ignorant ostensiblement Œngus Mac Airem, qui
se dirigea vers moi. Je m’inclinai, mais Œngus me fit me relever et me serra
dans ses bras. Son col de fourrure puait la sueur et la vieille graisse. Il me
sourit : « Arthur me dit que voilà dix ans que tu n’as conduit une
bataille digne de ce nom.
    — Ça doit
être ça, Seigneur.
    — Tu vas
perdre la main, Derfel. Une seconde d’inattention et un gamin t’étripera pour
nourrir sa meute. Comment va ?
    — Plus
vieux qu’autrefois, Seigneur. Mais ça va. Et vous ?
    — Toujours
en vie, dit-il en jetant un coup d’œil en direction de Cuneglas. J’imagine que
le roi du Powys n’a aucune envie de me saluer ?
    — Il
trouve, Seigneur Roi, que vos lanciers sont trop affairés à sa frontière.
    — Faut
bien les tenir occupés, Derfel, répondit-il avec un gros rire. Tu connais ça.
Les lanciers oisifs sont une plaie. Qui plus est, j’ai beaucoup trop de salauds
sur les bras par les temps qui courent. L’Irlande se fait chrétienne !
lança-t-il en crachant. Un Breton du nom de Padraig en a fait des poules
mouillées. Vous n’avez jamais osé nous conquérir avec vos lances, alors vous
avez envoyé cette merde de phoque pour nous affaiblir, et tout Irlandais qui a
un tant soit peu de cran se réfugie dans les royaumes irlandais de Bretagne
pour échapper à ses chrétiens. Il prêche avec une feuille de trèfle. Tu
imagines un peu ? Conquérir l’Irlande avec une feuille de trèfle ?
Pas étonnant que tous les guerriers dignes de ce nom se tournent vers moi, mais
que puis-je en faire ?
    — Envoyez-les
tuer Padraig ?
    — Il est
déjà mort, Derfel, mais ses partisans pullulent. »
    Œngus m’avait
attiré dans un coin de la cour. Il s’arrêta et me regarda droit dans les yeux. »
J’entends que tu as essayé de protéger ma fille.
    — Oui,
Seigneur. » Je vis que Ceinwyn était sortie du palais et embrassait
Arthur. Ils parlaient en se tenant la main. Ceinwyn me jeta un coup d’œil lourd
de reproches. Je me retournai vers Œngus. « J’ai tiré l’épée pour elle,
Seigneur Roi.
    — Brave
Derfel, fit-il négligemment. Brave Derfel, mais ça n’a pas d’importance. J’ai
plusieurs filles. Je ne suis même pas sûr de me souvenir d’Iseult. Cette petite
chose décharnée, c’est ça ?
    — Une
belle fille, Seigneur Roi. »
    Il rit.
    « Tout ce
qui est jeune avec des tétons est beau quand on

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