Les 186 marches
activités.
– Elle fut composée de Razola, Perlado, Bonaque, Constante et Bonet. De leur côté, les camarades Pagès, Tarrago, Juan et Juncosa contrôlaient déjà bon nombre des membres du Parti socialiste unifié de Catalogne. Il fut décidé de former une organisation unique du Parti communiste et du Parti socialiste unifié en faisant participer le camarade Pagès à la direction commune. Ont participé à cette première organisation, Sanchez Plans et Vasquez, morts à Mauthausen, Fernandez, Jimenez, Garviz, Esparbe, Bilbao el Asturiano, Gascon, morts à Gusen, Montes, Suner, Marcelo Rodriguez, De la Fuente, Fernandez, Felipe Martinez entre autres.
– Trois camarades par baraque étaient chargés de contrôler et d’organiser les communistes par petits groupes ainsi que de prendre contact avec les autres formations politiques ou syndicales.
– Le travail fondamental de la direction consistait :
1°A maintenir le moral et les principes qui n’avaient cessé d’être les nôtres, tant en Espagne que depuis notre passage en France.
2°Il fallait ensuite faire comprendre clairement à tous ce qu’était le mécanisme d’un camp d’extermination nazi et que c’était uniquement en maintenant un moral très élevé et en préparant les perspectives de la victoire que nous trouverions la force de résister et de survivre.
3°Il fallait garder confiance dans les forces populaires et démocratiques et ne pas douter de la victoire finale.
4°Éviter la dépravation et la corruption ; en particulier éviter ce qui pourrait faire le jeu des S. S. au préjudice des déportés espagnols ou d’autres nationalités.
5°Renforcer la solidarité à tout prix.
6°Prendre des mesures pour éviter autant que possible que les bandits de droit commun volent la nourriture.
7°S’évertuer à faire nommer des Espagnols de confiance dans des postes de travail où ils pourraient recueillir les informations politiques et militaires et surveiller les S. S., leur moral et leurs projets.
8°Établir le contact avec les quelques déportés politiques d’autres nationalités.
9°Conseiller le sabotage et la passivité aux groupes de travail et leur faire comprendre que cela signifiait à la fois une forme de lutte contre les nazis et une possibilité d’user moins vite nos forces. Peu à peu, et à mesure des conditions qui se présentaient, nous avons atteint ces objectifs.
Avec l’arrivée des grands convois de 1943, naît le Comité français de Résistance.
– Nous sommes arrivés à Mauthausen le 3 avril 1943, et c’est à ce moment que, sous les coups des S. S., j’ai eu la mâchoire abîmée et que j’ai été transféré au Revier, block 20, tandis que tous les Français des deux expéditions étaient mis en quarantaine au block 5. Notre matricule était le 25 000. A l’époque, il y avait peu de Français dans le camp ; on comptait seulement ceux arrêtés dans le Nord, notamment les mineurs après la grève de 1941, la plupart d’ailleurs d’origine polonaise ou yougoslave, qui portaient des matricules 10000 ou 12 000. Nous avons assuré une liaison précaire entre les camarades du block 5 et moi-même par l’intermédiaire du camarade Jacquot (je ne connais pas son nom de famille) qui était balayeur du camp et qui, ainsi, pouvait pénétrer dans le Revier. De leur côté, Jean Laffitte et Robert Dubois prenaient la responsabilité des camarades. Quelque temps après, le Revier, blocks 19 et 20, est fermé et nous sommes transférés au nouveau Revier : Russenlager. J’ai été opéré par le médecin polonais, chef du Revier. Durant cette période arrive le premier convoi de Français venant de Compiègne : deux mille je crois. Le contact est pris, notamment avec les Allemands par l’intermédiaire de Franz Dahlem et de Heinrich Rau, arrivés à Mauthausen à peu près à la même époque que nous. Les Français prennent entre eux des contacts et tâchent de former, sous l’impulsion de Robert Dubois, un embryon d’organisation dont le premier but est la solidarité.
– Fin mai 1943, le collectif français est scindé ; le groupe de Romainville voit la majorité de ses membres envoyée au block 16, cobayes alimentaires et travail à la carrière. Après sélection, pour le Rüstung, le groupe de Compiègne, matricules 26000 et 27000, est dirigé en partie sur Gusen avec, comme responsable provisoire Henri Gauthier, militant connu de la métallurgie. Une autre partie se
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