Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
Vom Netzwerk:
certains officiers évadés des camps devaient, une fois repris, être transférés au camp de concentration de Mauthausen. Il s’agit de l’action connue sous le nom de « Kugel » ce qui, comme le Tribunal s’en souviendra, veut dire « balle ». Pendant le transfert, les prisonniers devaient être enchaînés. Les officiers de la Gestapo n’étaient astreints qu’à un rapport semi annuel, ne donnant que le nombre des prisonniers envoyés à Mauthausen. Le 27 juillet 1944, un ordre émanant du commandement du Wehr Kreis VI réglementera le traitement des prisonniers de guerre. Il stipule que certains prisonniers de guerre ne devaient plus être considérés comme tels et devaient être remis à la Gestapo.
     
    Note secrète « Objet : mesures à prendre contre les prisonniers de guerre évadés et repris, officiers ou sous-officiers ne travaillant pas, à l’exception des prisonniers de guerre britanniques et américains. Le chef suprême de l’Armée a ordonné ce qui suit :
    « 1. Tout prisonnier de guerre évadé et repris, officier ou sous-officier ne travaillant pas, à l’exception des prisonniers de guerre britanniques et américains, doit être remis au chef de la police de sûreté et du service de sûreté au titre de la « Mesure III », que l’évasion se soit produite au cours d’un transport, qu’il s’agisse d’une évasion collective ou d’un cas individuel.
    « 2. Puisque la nouvelle du transfert des prisonniers de guerre à la police de sûreté et au service de sécurité ne doit transpirer sous aucun prétexte, les autres prisonniers de guerre ne seront en aucune façon informés de la reprise de ces prisonniers. Ils doivent être signalés au bureau de renseignements de l’Armée comme évadés et non repris. On agira ea conséquence pour leur courrier. Aux enquêtes et représentants des puissances protectrices, de la Croix-Rouge internationale et d’autres sociétés de secours, on donnera la même réponse. »
    – Ce décret porte le nom de « Kugelerlass ». Les prisonniers de guerre envoyés au camp de concentration de Mauthausen en application de ce décret étaient exécutés.
    – Je présente à l’appui de cette affirmation le document P. S. -2285. C’est une déclaration sous serment du lieutenant-colonel Guivante de Saint-Gast et du lieutenant Jean Veith, tous deux de l’armée française. Elle a été faite le 13 mai 1945 au cours de l’enquête officielle de l’armée américaine. On y apprend que le lieutenant-colonel de Saint-Gast fut interné à Mauthausen du 18 mars 1944 au 22 avril 1945 et le lieutenant Veith du 22 avril 1943 au 22 avril 1945. Je citerai le troisième paragraphe de la première page de cette déposition :
    – « Il y avait différentes façons de traiter les prisonniers à Mauthausen, parmi lesquelles celle décrite par le décret « Kugel ». Lorsque les transports arrivaient, les prisonniers relevant de la catégorie « K » n’étaient pas enregistrés, ne recevaient aucun matricule et leurs noms restaient inconnus, si ce n’est des fonctionnaires de la « Politische Abteilung ». Le lieutenant Veith eut l’occasion d’entendre, à l’arrivée d’un transport, la conversation suivante entre l’Untersturmführer Streitwieser et le chef de convoi : « Combien de prisonniers ? – Quinze dont deux « K ». – Bon, cela fait treize. »
    – « Ces prisonniers « K » étaient aussitôt dirigés sur la prison. On leur retirait leurs vêtements et on les menait aux « salles de douches ». La salle de douches, située dans les caves de la prison, à proximité du four crématoire, était spécialement conçue pour l’exécution de prisonniers, soit par balle, soit par asphyxie. On utilisait à cet effet une toise tout à fait spéciale. Le prisonnier était placé sous cette toise qui, automatiquement, lui lâchait une balle dans la nuque dès qu’elle atteignait le sommet du crâne. Lorsqu’un arrivage de prisonniers « K » était trop important, au lieu de perdre du temps à les mesurer, on les exterminait par asphyxie au moyen de gaz envoyé dans les salles de douches par les canalisations d’eau. »
    Il faut donc considérer le block « 20 » de Mauthausen comme l’annexe de la prison et ses détenus en « attente d’exécution ». Le S. S. Niedermayer qui exerça de l’automne 1942 à mai 1945 le commandement des cellules de Mauthausen, fut cité à Nuremberg.
    – Au

Weitere Kostenlose Bücher