Les 4 vies de Steve Jobs
la façon dont il faudrait concevoir ce nouvel appareil…
En parallèle au travail de conseiller qu’il s’est auto-adjugé sur Lisa, Steve Jobssupervise la finalisation d’un nouvel ordinateur, l’Apple III, successeur présumé du best-seller maison. Son lancement est prévu pour juillet 1980. Dan Kottkefait alors partie de l’équipe dédiée à ce nouvel appareil et il a pour mission de bâtir les prototypes.
« C’est avec l’Apple III, sous la direction de Rod Holt, que j’ai appris l’engineering, raconte Kottke. Rod n’avait qu’un défaut : il estimait qu’il fallait sous-payer les gens. Comme ça, si vous ne vous sentiez pas bien dans votre travail, vous n’aviez qu’à partir ! Il s’affirmait comme un socialiste. Reste que j’avais soif d’apprendre l’électronique et j’avais énormément à faire pour rattraper mon retard. »
Bien qu’il ait incité Jobsà découvrir les trésors du Parc, Jef Raskinne participe pas au projet Lisa. Pour sa part, il cultive depuis plusieurs mois l’idée d’un ordinateur « tout-en-un ». Son projet a été approuvé en septembre 1979 et l’une de ses premières recrues a été Burrell Smith, un ingénieur autodidacte qui s’occupait jusqu’alors de la réparation des Apple II.
Raskinenvisage d’appeler son ordinateur du nom de la variété de pommes qu’il préfère : le Macintosh…
Jobsa un projet sociétal qui lui tient à cœur : faire entrer l’Apple II dans les écoles d’Amérique. Le monde de l’éducation se voit alors offrir des rabais conséquents et, parfois, des dons en ordinateurs. « À cette époque, nous avons observé le temps qu’il fallait aux bureaucraties scolaires pour acheter un ordinateur pour leur école et c’était très lent, a raconté Jobs 27 . Nous avons réalisé qu’une génération entière d’enfants allait passer par l’école sans avoir vu leur premier ordinateur et nous nous sommes dit : les enfants ne peuvent pas attendre. Nous voulions donner un ordinateur à chaque école d’Amérique. Or, il y a près de 10 000 lycées et 9 000 écoles primaires. Nous ne pouvions pas en offrir autant. Alors, nous avons étudié la loi et découvert qu’il y en avait une qui stipulait que si vous donniez un équipement scientifique ou un ordinateur à une université pour des besoins éducatifs ou de recherche, vous pouviez bénéficier d’une déduction fiscale. Cela signifie que vous ne gagnez pas d’argent mais n’en perdez pas trop – environ 10 %. »
Apple pose sa candidature, avec l’objectif de donner un ordinateur à chaque université d’Amérique, sachant que cela lui coûterait 10 millions de dollars.
Pourtant, Jobsveut voir plus loin. Il souhaiterait faire évoluer la loi afin que les écoles primaires et les lycées puissent être inclus dans une telle opération. À cette fin, il mène campagne auprès du député local Pete Stark avec un slogan : « Les enfants ne peuvent attendre. »
Steve Jobsse rend lui-même à Washington, arpente les couloirs du Congrès durant deux semaines afin de promouvoir l’évolution législative qu’il appelle de ses vœux : la possibilité de déduire fiscalement les ordinateurs donnés aux écoles.
« J’ai probablement rencontré les deux tiers de la Chambre des Représentants et la moitié du Sénat pour leur parler », a raconté Jobs.
Hélas, un député républicain, Bob Dole, freine des quatre fers et fait capoter le projet. Maigre consolation, la loi envisagée par Steve Jobsreçoit le soutien de l’État de Californie : 10 000 écoles sont concernées.
« Ils nous ont dit : vous n’avez rien à faire. Nous allons passer une loi qui stipule que, comme Apple se trouve dans l’État de Californie et paye ses impôts en Californie, vous obtiendrez de toute façon la déduction voulue en Californie. Nous avons également incité plusieurs éditeurs à offrir des logiciels. Nous avons formé gratuitement des professeurs et supervisé cette opération durant des années. C’était phénoménal. L’un de mes grands regrets, c’est de ne pas avoir pu le transcrire au niveau national, du fait que Bob Dolea bousillé l’affaire. Cela reste l’une des choses les plus incroyables que j’ai jamais faites ! »
Dans le Wall Street Journal d’août 1980, Steve Jobsfait paraître une page de publicité dans laquelle il vante les mérites des micro-ordinateurs avec lyrisme :
« Qu’est-ce qu’un
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