Les 4 vies de Steve Jobs
Ellen Hancock.
Surprise, Ellen Hancockle rappelle immédiatement 102 . Ils échangent leurs points de vue sur la situation d’Apple. Jobslaisse entendre qu’il n’est pas chaud pour la solution Be et qu’il considère celle-ci comme inadéquate pour Apple 103 . Il insiste pour rencontrer Ameliodès son retour.
Le 2 décembre 1996, Steve Jobsse rend à Cupertino où il est reçu par Gilbert Amelioet deux de ses conseillers. Une certaine émotion plane dans l’air. C’est la première fois qu’il remet les pieds sur le campus d’Apple depuis son départ de 1985. Il est clairement remué en découvrant que les bâtiments ont tant changé.
Dans la salle de conférence, Steve Jobsfait l’article : NeXTSTEP est le choix qui s’impose pour Apple. Outre la mirifique interface, le système dispose d’outils de développement de logiciels hors pair. Au passage, Jobs expose la stratégie à laquelle il a mûrement réfléchi concernant l’avenir d’Apple. Instantanément, il a retrouvé sa faconde, son pouvoir de persuasion, sa capacité à enthousiasmer un auditoire.
Les 9 et 10 décembre 1996, quatre sociétés sont réunies à l’hôtel Garden Court de Palo Alto pour faire une démonstration de leurs systèmes d’exploitation.Amelioest présent, entouré de sept hauts cadres d’Apple. Parmi les prétendants figurent BeOS, OS2 d’IBM, Solaris de Sun et NeXTSTEP .
Steve Jobsfait lui-même la démonstration de NeXTSTEP et s’applique à faire passer le message : à ce jour, le système de NeXT a plusieurs années d’avance sur ses concurrents. Ce faisant, il conseille à Apple d’acheter non pas la licence de NeXTSTEP mais la société elle-même avec ses ingénieurs spécialistes du système.
Une idée fait alors son chemin : en acquérant NeXTSTEP , Apple pourrait s’offrir l’assistance visionnaire de Jobs…
Les choses s’accélèrent alors de façon vertigineuse. Le 20 décembre 1996, Gilbert Amelio, président d’Apple, annonce le rachat de NeXT Software pour 400 millions de dollars. Jobsrécupère au passage 1,5 million d’actions Apple. Dans la foulée, Amelio prie Jobs, non sans mal, de reprendre du service à titre de conseiller à temps partiel.
Dans son livre, On the Firing Line , Gilbert Amelioa affirmé que Jobsvoulait être payé en cash et ne voulait pas d’actions d’Apple. Amelio a néanmoins insisté pour que Jobs récupère un lot d’actions afin qu’il se sente « impliqué dans le jeu ».
Retour aux sources ! Après une dizaine d’années d’exil, l’enfant prodige est attendu au bercail.
« La décision d’Apple a été la bonne et je tire mon chapeau àAmelio, commente Jean-Louis Gassée. Sur le coup, cela ne m’a pas fait plaisir, mais BeOS s’est rattrapé par la suite. Et avant tout, ce qu’Apple a acheté, c’était Steve le visionnaire et son équipe ! Jobsétait en mesure de faire venir chez Apple des gens comme Avie Tevanianou Bertrand Serlet. Un savoir-faire. De plus, il avait la légitimité historique. »
Au passage, Ameliolance un signe fort à l’immense communauté de ceux qui sont demeurés fidèles à la marque : l’heure de la réconciliation avec le créateur d’Apple est venue. Il était temps. Le 1 er janvier 1997, il fait savoir à la communauté des investisseurs que les ventes d’Apple ont chuté de 30 % sur le dernier trimestre et les pertes dépassent les 100 millions de dollars !
Steve Jobsapporte un soutien mesuré à Amelio :
« Je suis là pour donner à Gil le meilleur conseil possible. Je continuerai de le faire jusqu’à ce qu’il cesse de m’écouter ou me dise de partir 104 . »
Le 7 janvier 1997, les deux hommes se retrouvent côte à côte à San Francisco lors de l’événement Macworld pour vanter les mérites de leur rapprochement. Mal à l’aise et perdu dans ses notes, Ameliose lance dans un pénible speech qui semble n’avoir ni queue ni tête. Pour sa part, Jobss’acharne à démontrer que NeXTSTEP est la potion miracle qui s’impose pour guérir Apple.
Un matin de janvier, alors que Jobsse rend chez Apple au volant de sa Porsche, le journaliste Steve Lohr est à ses côtés et parvient à obtenir quelques confidences de ce chauffeur peu ordinaire 105 .
Jobscommence par dire à son passager qu’il n’a pas l’intention de lui parler d’Apple. Pourtant, il ne peut s’empêcher de s’épancher sur cette société qu’il a fondée et Lohr perçoit combien
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