Les 4 vies de Steve Jobs
vendues est franchi. Incontestable numéro 1 de la musique en ligne, le service dégage déjà des profits.
Au même moment, le Washington Post révèle que les choses ont bougé chez Disney. Sur l’initiative de Roy Disney lui-même, une révolte des actionnaires s’est déclenchée à l’encontre d’Eisner. De ce fait, Jobsa mis en pause ses négociations avec Warner, MGM, Sony et Fox. Il se déclare prêt à rempiler avec Disney si Eisner quitte la présidence.
L’incroyable se produit alors : lors de leur réunion annuelle en mars, 43 % des actionnaires de Disney font savoir qu’ils retirent leur soutien à Eisner…
À la fin juillet 2004, il devient nécessaire de rendre la nouvelle du cancer officielle car le boss d’Apple n’est pas guéri. Il s’est peu à peu fait à l’idée qu’il devrait subir une opération classique destinée à éliminer sa tumeur.
Le samedi 31 juillet 2004, Jobsest opéré au Centre médical de l’université de Stanford, à Palo Alto, non loin de son domicile. Dès le lendemain, dans un e-mail enthousiaste à ses employés, il annonce qu’il a frôlé la mort, qu’il est guéri et sera de retour à son poste dès septembre.
L’action Apple ne subit qu’un léger fléchissement à la suite de l’annonce : - 2,4 %.
En réalité, tout semble réussir à Jobs… À l’automne, Michael Eisnerprend acte du désaveu subi au printemps et donne sa démission de Disney. Dès son entrée en fonction, le nouveau PDG de Disney, Bob Iger, appelle Jobs et Lasseterpour faire savoir qu’il est ouvert aux négociations 137 . iTunes Music Store atteint les 200 millions de téléchargements payants le 15 décembre 2004 et représente plus de 70 % de la musique légale en ligne.
Si les fans d’Apple jubilent, ils ne savent pas encore que leur héros leur prépare une surprise au moins aussi grande que l’annonce de l’entrée de Bill Gatesau capital d’Apple en 1997. Depuis quatre ans déjà, Jobsa réalisé que Motorola, qui fournissait les puces des Mac, était à la traîne. Les processeurs conçus par Intel sont bien plus puissants.
Maturité oblige, Jobss’est résolu à l’impossible : enterrer la hache de guerre avec Intel, une inimitié remontant aux premiers temps d’Apple en 1977, lorsque Andy Grove, le président d’Intel, avait refusé de souscrire aux conditions demandées par Jobs.
« Depuis ce temps-là, pour lui, Intel était juste de la m… Et rien ne pouvait changer cet état d’esprit », a confié Andy Grove.
En juin 2005, Jobsdévoile au public des Applemaniacs ce qui avait toujours paru invraisemblable : tous les ordinateurs Apple vont désormais tourner sur des puces Intel !
Ce que les fans irréductibles d’Apple ne savent pas encore, c’est que la marque qu’ils chérissent va désormais disposer de l’arme absolue pour inciter les fidèles du PC à changer de religion. Équipés de puces Intel, les Macintosh vont bientôt être en mesure d’exécuter aussi bien Windows que Mac OS …
Durant l’été 2005, Steve Jobsrencontre Bob Iger, de Disney, en qualité de président d’Apple. Il s’apprête à lancer un nouvel iPod vidéo et souhaite vendre en ligne des films et programmes TV. À cette époque, les deux séries télévisées les plus populaires, Desperate Housewives et Lost appartiennent à ABC, une filiale de Disney 138 .
Au cours de l’Apple Expo, alors que Steve Jobsdélivre son allocution, Bob Igermonte sur la scène et l’accord portant sur la diffusion des séries TV sur iTunes Store est annoncé. Une façon comme une autre de montrer que les relations entre Apple et Disney sont redevenues amicales.
À vrai dire, Igera clairement pris conscience de l’importance de Pixar pour Disney et il se montre ouvert à une négociation à grande échelle. Au fil des mois, il en vient à proposer à Jobsde réaliser une fusion de Disney et de Pixar, ni plus ni moins !
La fusion est annoncée le 24 janvier 2006 aux studios Pixar de Emeryville : Disney acquiert Pixar pour 74 milliards de dollars. Il s’agit d’une sacrée performance si l’on considère que Jobsn’avait déboursé que 10 millions à George Lucaspour acheter Pixar. Comme Jobs possède encore 50 % des actions de cette société, il devient le premier actionnaire de Disney avec 7 % des parts !
Mois après mois, les performances d’Apple flirtent avec le beau fixe. Au printemps 2006, les Apple Store enregistrent un
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