Les 4 vies de Steve Jobs

chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars par trimestre. La chaîne bat les records en matière de croissance, dépassant la performance jadis établie par Gap.
    Jean-Louis Gassée, ex-directeur d’Apple France et ami de Steve Jobs, livre son analyse sur la question.
    « Le rôle des boutiques Apple est d’être des étendards de la marque en termes de qualité de service. Ils ont des instructions très strictes : faire en sorte que le client reparte content. Mon Mac tombe en panne un dimanche matin. J’envoie un texto et je reçois peu après un message : ton Mac est prêt, il t’attend. Avec cette qualité de service, Jobsa fait monter le niveau du réseau de distribution. »

    L’Apple Store Opéra, à Paris, ouvert en juillet 2010 – Steve Jobs adore la France, l’un des premiers pays à adopter le Macintosh en 1984 alors que ses ventes étaient encore faibles dans le reste du monde. Courtesy of Apple, Inc.
    À la fin du printemps 2007, Apple dénombre plus de 3 milliards de chansons vendues sur iTunes et 100 millions d’iPod. Jusqu’alors, le record pour un appareil musical était détenu par le Walkman de Sony avec 350 millions d’exemplaires vendus. L’iPod est appelé à le dépasser. Le petit baladeur représente déjà la moitié des revenus de la société !
    Signe de la folie iPod, pour la publicité de son nouvel ordinateur iMac, en août 2006, Apple utilise le slogan « Par les créateurs de l’iPod » !
    Plus que jamais, Jobs, est redevenu un personnage de légende…

Chapitre 15
    iPhone mania
    L e temps serait-il venu de passer le relais ? Durant quelques heures cruciales de l’année 2003 Steve a bien cru que son épopée allait prendre fin prématurément. Ces heures ont été particulières, d’une intensité sans pareille. Elles ont enclenché une mutation. Quelque chose a changé en profondeur.
    En cette journée ensoleillée de juin 2005, Steve Jobsn’est plus tout à fait le même. Le guerrier s’est métamorphosé en prince. Une mue s’est produite et elle a révélé une face humaine, altruiste, philosophe. Vêtu de la toge noire des enseignants de l’Université de Stanford, Steve est venu s’adresser aux diplômés de cette fin d’année.
    Le moment est propice à un panoramique sur les années écoulées. Les errances et les doutes, les victoires et les désillusions. Calme et digne, il se livre en profondeur, évoquant sa jeunesse, son parcours, ses erreurs, les leçons qu’il a tirées de l’existence…
    « C’est un honneur de me trouver parmi vous aujourd’hui et d’assister à une remise de diplômes dans une des universités les plus prestigieuses du monde. Je n’ai jamais achevé mes études supérieures. À dire vrai, je n’ai même jamais été témoin d’une remise de diplômes dans une université. Je veux vous faire partager aujourd’hui trois expériences qui ont marqué ma carrière. Rien d’extraordinaire. Juste trois expériences.
    La première histoire concerne les incidences imprévues.
    On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains événements dans le futur ; c’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Vous pouvez seulement espérer qu’ils joueront un rôle dans votre avenir. L’essentiel est de croire en quelque chose – votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. Cette attitude a toujours marché pour moi, et elle a régi ma vie. »
     
    Jobsrevient sur le fait qu’il est venu sur cette Terre sans être désiré par sa mère, qu’il a été rejeté par le couple d’accueil parce qu’il n’était pas une fille, avant d’être adopté par le couple Jobs. Il raconte ensuite comment il a préféré abandonner la formation standard de l’Université de Reed pour suivre des cours de typographie en auditeur libre… Si cette décision était risquée, ce fut, dit-il, l’un des meilleurs choix qu’il ait jamais fait.
    « Dès le moment où je décidai de renoncer, j’abandonnai les matières obligatoires qui m’ennuyaient pour ne suivre que les cours qui m’intéressaient. Et ce que je découvris alors, guidé par ma curiosité et mon intuition, se révéla inestimable pour l’avenir…
    Le Reed College dispensait probablement alors le meilleur enseignement de la typographie de tout le pays. Dans le campus, chaque affiche, chaque étiquette sur chaque tiroir était parfaitement calligraphiée. Parce que je n’avais pas à suivre de cours obligatoires, je décidai de