Les 4 vies de Steve Jobs
m’inscrire en classe de calligraphie.
Rien de tout cela n’était censé avoir le moindre effet pratique sur ma vie. Pourtant, dix ans plus tard, alors que nous concevions le premier Macintosh, cet acquis m’est revenu. Et nous l’incorporâmes dans le Mac. Ce fut le premier ordinateur doté d’une typographie élégante. Si je n’avais pas suivi ces cours à l’université, le Mac ne posséderait pas une telle variété de polices de caractères ni ces espacements proportionnels. Et comme Windows s’est borné à copier le Mac, il est probable qu’aucun ordinateur personnel n’en disposerait.
Si je n’avais pas laissé tomber mes études à l’université, je n’aurais jamais appris la calligraphie et les ordinateurs personnels n’auraient peut-être pas cette richesse de caractères. Naturellement, il était impossible de prévoir ces répercussions quand j’étais à l’université. Mais elles me sont apparues évidentes dix ans plus tard. »
La deuxième histoire que raconte Jobsconcerne la passion et l’échec.
« J’ai eu la chance d’aimer très tôt ce que je faisais. J’avais 20 ans lorsqueWoz et moi avons créé Apple dans le garage de mes parents. Nous avons travaillé dur et, dix ans plus tard, Apple était une société de plus de 4 000 employés dont le chiffre d’affaires atteignait 2 milliards de dollars. Nous venions de lancer un an plus tôt notre plus belle création, le Macintosh, et je venais d’avoir 30 ans.
C’est alors que je fus viré. Comment peut-on vous virer d’une société que vous avez créée ? C’est très simple, Apple ayant pris de l’importance, nous avons engagé quelqu’un qui me semblait avoir les compétences nécessaires pour diriger l’entreprise à mes côtés et, pendant la première année, tout s’est bien passé. Puis, nos visions ont divergé et nous nous sommes brouillés. Le Conseil d’administration s’est rangé de son côté. C’est ainsi qu’à 30 ans je me suis retrouvé sur le pavé. Viré avec pertes et fracas. La raison d’être de ma vie n’existait plus. J’étais en miettes.
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais mon départ forcé d’Apple fut salutaire. Le poids du succès fit place à la légèreté du débutant, à une vision moins assurée des choses. Une liberté grâce à laquelle je connus l’une des périodes les plus créatives de ma vie.
Pendant les cinq années qui suivirent, j’ai créé une société appelée NeXT et une autre appelée Pixar, et je suis tombé amoureux d’une femme exceptionnelle qui est devenue mon épouse. Pixar allait bientôt produire le premier film d’animation en 3D, Toy Story . Elle est aujourd’hui la première entreprise mondiale utilisant cette technique.
Par un remarquable concours de circonstances, Apple a acheté NeXT, je suis retourné chez Apple, et la technologie que nous avions développée chez NeXT est aujourd’hui la clé de la renaissance d’Apple. Et Laurene et moi avons fondé une famille merveilleuse.
Tout cela ne serait pas arrivé si je n’avais pas été viré d’Apple. La potion fut horriblement amère, mais je suppose que le patient en avait besoin.
Parfois, la vie vous flanque un bon coup sur la tête. Ne vous laissez pas abattre. Je suis convaincu que c’est mon amour pour ce que je faisais qui m’a permis de continuer.
Il faut savoir découvrir ce que l’on aime et qui l’on aime. Le travail occupe une grande partie de l’existence, et la seule manière d’être pleinement satisfait est d’apprécier ce que l’on fait. Sinon, continuez à chercher. Ne baissez pas les bras. C’est comme en amour, vous saurez quand vous aurez trouvé. Et toute relation réussie s’améliore avec le temps. Alors, continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez. »
La troisième histoire concerne la mort, cette expérience qu’il a récemment frôlée…
« À l’âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près ceci : “Si vous vivez chaque jour comme s’il était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison.” Elle m’est restée en mémoire et, depuis, pendant les trente-trois années écoulées, je me suis regardé dans la glace le matin en me disant :
“Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, est-ce que j’aimerais faire ce que je vais faire tout à l’heure ?”
Et si la réponse est non pendant plusieurs jours d’affilée, je sais que j’ai besoin de
Weitere Kostenlose Bücher