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Les Amants De Venise

Titel: Les Amants De Venise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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il fut rejoint par
Scalabrino. Ses propres douleurs disparurent, dans cette âme
généreuse, devant la douleur qu’il voyait peinte sur le visage de
son vieux compagnon…
    « Quelles nouvelles ? demanda-t-il.
    – Mauvaises, maître.
    – Comment cela ? As-tu appris quelque chose ?
    – Rien, maître, rien ! Et c’est cela qui me désespère.
Impossible de retrouver la moindre trace de Bembo ou de
Bianca. »
    Scalabrino poussa un profond soupir.
    Roland méditait tout en continuant à avancer vers l’ancienne
maison Dandolo.
    « Soit ! dit-il enfin, puisqu’il n’y a rien dans
Venise, nous allons battre les alentours ; je connais à peu
près les endroits où Bembo aura l’idée de se réfugier ; nous
laisserons un service de surveillance autour de son palais, et,
tous tant que nous sommes, dès cette nuit, nous fouillerons la
campagne de Venise ; nous deux, nous partirons dans la
direction de Padoue, et quant aux autres… viens, je vais donner les
indications nécessaires.
    – Puissions-nous arriver à temps ! fit Scalabrino.
    – Deux cents cavaliers vont battre la campagne ; je te
jure qu’avant trois jours la piste de Bembo sera retrouvée, et une
fois que je tiendrai cette piste, sois tranquille… »
    Ils arrivèrent à la maison et entrèrent.
    Roland fut frappé par la vue de Gianetto, qui l’attendait.
    « Que se passe-t-il chez l’Arétin ? »
demanda-t-il, résolu d’ailleurs à abandonner pour cette fois le
poète.
    C’était en effet Gianetto qui venait le prévenir toutes les fois
que Pierre Arétin s’était mis dans quelque mauvaise passe. Alors
Roland prenait ses dispositions pour sauver le poète, selon son
traité qu’il exécutait scrupuleusement.
    « Maître, dit Gianetto, le seigneur Arétin a voulu
m’envoyer à Trévise.
    – Pourquoi cela ?
    – Pour m’éloigner, parce que j’ai vu l’évêque entrer chez
lui.
    – Bembo ! s’écrièrent à la fois Roland et
Scalabrino.
    – C’est moi qui l’ai introduit, dit Gianetto.
    – Courons, maître, oh ! courons ! s’écria
Scalabrino.
    – Une minute ! fit Gianetto ; l’évêque était
accompagné d’une jeune femme… ou d’une jeune fille, je ne sais pas
au juste. »
    Roland et Scalabrino échangèrent un regard flamboyant de joie,
et sans en demander davantage, s’élancèrent au-dehors.
    Quelques minutes plus tard, ils étaient dans une gondole que
Scalabrino faisait voler sur les eaux.
    Un quart d’heure après, elle s’arrêta devant le palais
Arétin.
    L’instant d’après, ils étaient tous les deux devant la porte.
Elle était fermée !
    Roland heurta rudement. Il entendit à l’intérieur un bruit
d’allées et venues effarées : c’était l’Arétin qui, toujours
convaincu qu’Imperia allait envoyer une vingtaine de spadassins à
ses trousses, prenait des mesures de défense.
    Roland heurta plus fort.
    « Ouvrez donc, par l’enfer ! » gronda-t-il.
    Sa voix fut sans doute reconnue, car presque aussitôt, Roland et
Scalabrino entendirent le ferraillement des énormes verrous
derrière lesquels Pierre Arétin se croyait à peine en sûreté.
    Roland aperçut l’Arétin qui s’avançait à sa rencontre.
    « Quoi ! c’est vous, maître !
    – Où est Bembo ? demanda Roland d’une voix si rude que
l’Arétin se mit à trembler et murmura à part lui :
    – Ohimé ! Je tombe de Charybde en Scylla. Bembo,
maître ?… »
    Roland secoua le bras du poète :
    « Pour chaque seconde perdue, je t’arracherai une dent à
coups de tenailles. Réponds, misérable ! Où est Bembo ?
Où est Bianca ?
    – Venez, gémit l’Arétin, mais le ciel m’est témoin qu’en
leur donnant à tous deux l’hospitalité, je ne croyais pas encourir
votre colère. »
    Il se mit à marcher rapidement.
    À ce moment, il perçut un bruit de voix, un gémissement.
    « Bianca ! Bianca ! rugit-il en poussant
l’Arétin.
    – Ici ! » répondit la voix de Perina, qui se
montra aussitôt et du doigt désigna une porte.
    Scalabrino se rua sur cette porte, et de ses puissantes épaules
pesa sur elle.
    Quelques secondes terribles s’écoulèrent, puis le bois vola en
éclats, la serrure sauta, la porte s’abattit et les deux hommes se
ruèrent dans la chambre.
    On sait l’affreux spectacle qui les attendait…
    Le premier coup d’œil de Roland fut pour la fenêtre ouverte par
Bembo. Et cette fenêtre grande ouverte le fit tressaillir.
    « Malédiction ! Il se

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