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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’autre on se portait des coups furieux, accompagnés
d’injures, de vociférations, d’imprécations, de jurons
intraduisibles Pendant ce temps, le Torero, cause involontaire de
cette effroyable boucherie, était enlevé par les hommes de
Fausta.
    Chose étrange, qui dénotait la parfaite discipline des troupes
de d’Espinosa, tandis que, là-bas, la bataille se déroulait avec
ses clameurs assourdissantes, son tumulte indescriptible, avec le
choc des armes, les plaintes des blessés, les râles des agonisants,
ici, comme si rien ne se fût passé si près, c’était l’ordre
parfait, le calme et le silence lourd, étouffant, qui précède
l’orage. Et cela faisait un contraste frappant.
    Bussi-Leclerc avait dégainé et s’était campé devant Pardaillan.
Autour de celui-ci, le cercle de fer s’était rétréci, et
maintenant, il n’avait plus qu’un tout petit espace de libre.
    Partout, devant, derrière, à droite et à gauche, aussi loin que
sa vue pouvait aller, il voyait des hommes impassibles qui, le fer
nu à la main, attendaient un ordre pour se ruer sur lui et le
mettre en pièces.
    Bussi-Leclerc ouvrait la bouche pour répondre à la dernière
insulte de Pardaillan. Une main fine et blanche se posa sur son
bras et, d’une pression à la fois douce et impérieuse, lui imposa
silence. En même temps, une voix que Pardaillan reconnut aussitôt
dit avec un accent grave :
    Eh bien ! Pardaillan, crois-tu pouvoir échapper ?
Regarde autour de toi, Pardaillan. Vois ces centaines d’hommes
armés qui te serrent de près. Tout cela, c’est mon œuvre à moi.
Cette fois-ci je te tiens, je te tiens bien. Nulle puissance
humaine ou infernale ne peut t’arracher à mon étreinte. Tu te
disais invulnérable, et j’avais presque fini par le croire.
« Mon heure n’est pas venue, disais-tu, parce que vous êtes
vivante et qu’il est écrit que Pardaillan doit tuer Fausta ».
Je suis vivante encore, Pardaillan, et toi, tu es en mon pouvoir et
ton heure est enfin venue !
    – Par Dieu ! madame, gronda Pardaillan, j’ai rencontré
celui-ci – d’un geste de mépris écrasant il désignait Bussi, livide
de fureur – j’ai vu celui-ci que j’ai connu geôlier autrefois, qui
s’est fait assassin et, ne se jugeant pas assez bas, s’est fait
sbire et pourvoyeur de bourreau ; j’ai vu ceux-là – il
désignait les officiers et les soldats qui frémirent sous l’affront
– ceux là qui ne sont pas des soldats. Des soldats ne se fussent
pas mis à mille pour meurtrir ou arrêter un seul homme. J’ai vu se
dessiner le guet-apens, s’organiser l’assassinat, j’ai vu les
reptiles, les chacals, toutes les bêtes puantes et immondes
s’avancer en rampant, prêtes à la curée, et je me suis dit que pour
compléter la collection, il ne manquait plu qu’une hyène. Et
aussitôt, vous êtes apparue. En vérité, je vous le dis, madame, une
fête pareille ne pouvait se passer sans Fausta, organisatrice
incomparable qui ne pouvait rester dans l’ombre.
    Impassible, elle essuya la violente diatribe sans sourciller.
Elle ne daigna pas discuter. À quoi bon ? Elle parut même
accepter ce qu’il avait dit, en assumer la responsabilité en disant
avec un hochement de tête approbateur :
    – Oui, tu l’as dit, je ne pouvais manquer d’assister à la
fête organisée par moi, car, sache-le, c’est par mon ordre que ces
soldats sont ici, c’est par mon ordre que
M. de Bussi-Leclerc s’est présenté devant toi. Je savais,
Pardaillan, que tu ne saurais pas résister à ta frénésie de bravade
et que, pendant ce temps, moi, je pourrais tendre mon filet en
toute quiétude. Et il en a été ainsi que je l’avais prévu. Et
maintenant, tu es pris dans les mailles du filet, dont rien ne
pourra te défaire, et c’est pour te dire cela que je suis
venue.
    Et, se tournant vers un officier qui rongeait rageusement sa
moustache, honteux qu’il était du rôle qu’on leur faisait jouer,
sur un ton de suprême autorité, en désignant Pardaillan de la
main :
    – Arrêtez cet homme !
    L’officier allait s’avancer lorsque Bussi-Leclerc
s’écria :
    – Un instant, mort-diable !
    Cette intervention soudaine de Bussi-Leclerc n’était pas
concertée avec Fausta, car elle se tourna vivement vers lui et,
sans cacher le mécontentement qu’elle éprouvait :
    – Perdez-vous la tête, monsieur ? Que signifie
ceci ?
    – Eh ! madame, fit Bussi, avec une brusquerie
affectée, le sire de

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