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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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à tout ça, conclut Yvette.
Maintenant, tu pourrais peut-être amener Céline ch ez vous pour aller leur annoncer la nouvelle.
    Céline,
toujours aussi vif-argent, s’apprêtait déjà à descendre du balcon quand sa mère
l’arrêta.
    – Mets-toi un
chapeau sur la tête pour te protéger du soleil. Si tu fais pas attention, tu
vas avoir le visage aussi foncé qu’une vraie sauvagesse.
    La jeune fille
entra dans la maison et en sortit un instant plus tard coiffée d’un large
chapeau de paille. Ernest et sa femme virent les deux jeunes s’engager sur la
route, la main dans la main.
    – Torrieu !
Il me semble qu’ils sont pas mal jeunes pour penser à se marier, ces deux-là, dit
Ernest. Le pire, c’est qu’il a fallu qu’elle aille choisir un maudit Tremblay. J’aurais
dû le sacrer dehors quand il est venu ici, la première fois, au jour de l’ An .
    – Voyons, Ernest.
Clément est un bon garçon, fit Yvette en cessant de regarder les jeunes gens
pour se tourner vers son mari. Quand on a eu besoin d’aide pendant que t’étais
malade, il est venu matin et soir aider à faire le train. En plus, ils sont même
pas encore fiancés. Il y a encore pas mal d’eau qui va couler dans la rivière
avant que tout soit fait, ajouta-t-elle.

Chapitre 25
Du nouveau au presbytère
    Le
départ de Gabrielle perturba beaucoup plus que prévu la vie quotidienne du presbytère.
Dès la fin de la semaine suivante, la vieille Agathe Cournoyer intercepta le
curé Lussier au moment où le digne ecclésiastique se coiffait de sa barrette
pour sortir. Il s’apprêtait à aller marcher sur le balcon autant pour faciliter
sa digestion que pour lire son bréviaire.
    – Monsieur le
curé, fit-elle poliment, j’aimerais vous parler.
    Le
prêtre s’assura que l’abbé Martel avait quitté la salle à manger pour demander
à sa vieille cuisinière ce qui n’allait pas.
    – Monsieur le
curé, je suis plus capable de continuer. C’est rendu trop d’ouvrage pour une
femme de mon âge.
    – Je l’ai
bien pensé, madame Cournoyer, fit Antoine Lussier, compréhensif. C’est sûr que
c’est plus comme avant, quand vous aviez l’aide de Gabrielle. Dès demain, je
vais écrire à la supérieure de l’orphelinat pour voir si elle pourrait pas nous
envoyer une autre fille pour vous donner un coup de main.
    – Non, monsieur
le curé. Je suis plus capable de continuer. J’ai plus la santé. Je pense que
vous feriez mieux de vous trouver une vraie cuisinière plutôt que de faire
venir une petite jeune de l’orphelinat. Sans parler que ça me surprendrait pas
mal qu’on vous envoie une autre perle comme Gabrielle.
    Le
curé Lussier, un peu décontenancé par la nouvelle, dévisagea longuement sa
vieille ménagère. Son examen l’obligea à conclure que rien ne la ferait revenir
sur sa décision de le quitter.
    – Trouver une
aussi bonne cuisinière que vous sera pas facile.
    – Au
contraire, monsieur le curé, reprit la vieille dame tout de même flattée par le
compliment. Vous allez aisément en trouver une plus jeune et plus vaillante.
    – Connaissez-vous
quelqu’un capable de vous remplacer ?
    – Les veuves
manquent pas à Saint-Jacques et dans les paroisses autour, fit remarquer Agathe
Cournoyer.
    – L’important
est pas qu’elle soit veuve, la corrigea le prêtre. Je veux une cuisinière
capable de faire un bon ordinaire.
    Il
y eut un bref silence durant lequel la dame âgée sembla chercher dans sa
mémoire le nom d’une personne. Soudain, ses traits s’éclairèrent.
    – Peut-être
que vous pourriez demander à Hélèna Pouliot de faire venir sa cousine. Elle m’en
a parlé le printemps passé. À l’entendre, c’est toute une cuisinière et
c’est une veuve sans enfant. Si je me rappelle bien, elle reste à
Saint-François-du-Lac.
    – Que le
Seigneur nous protège ! s’exclama le curé Lussier en prenant un air
horrifié. Si elle a la langue aussi bien pendue que notre Hélèna, on s’entendra
plus penser ici-dedans.
    Cependant, dans les jours qui suivirent, le curé se rendit
compte qu’il n’avait guère le choix. Il lui fallut se résigner à demander à l’épicière
d’inviter sa cousine à se présenter au presbytère pour un essai à titre de
cuisinière.
    Il faut croire qu’Hélèna
ne perdit pas de temps parce que quatre jours plus tard, une petite dame
boulotte et souriante, âgée d’une cinquantaine d’années, se présenta à la porte
du presbytère. Agathe

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