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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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pas contente et elle m’a
avertie que si je me mêlais de couper encore une fois les cheveux d’Anne, j’aurais
affaire à elle.
    Clément
la regarda amoureusement.
    – T’es-tu
ennuyé, au moins, pendant que j’étais à Montréal ? demanda la jeune fille
à son cavalier.
    – Ben oui.
    – En tout cas,
on peut pas dire que tu me l’as écrit, lui fit remarquer Céline avec un sourire
narquois.
    – C’est
gênant de dire des affaires comme ça, expliqua Clément, mal à l’aise.
    – Je suppose
que c’est aussi gênant que d’écrire que tu m’aimes ? poursuivit-elle, un
peu acide.
    – Ecoute, Céline,
je…
    – Tu me dis
jamais que tu m’aimes et tu me l’écris pas non plus.
    – Tu le sais
ben.
    – Je sais ben
quoi ?
    – Que je t’aime,
finit par balbutier l’amoureux en rougissant.
    Le
jeune homme jeta un regard en coin vers le balcon pour vérifier si les parents
de la jeune fille l’avaient entendu.
    – Il faut presque
te l’arracher avec une paire de pinces, conclut malicieusement Céline en riant.
Tiens, je t’ai apporté quelque chose pour ta fête, ajouta-t-elle en tirant de
la poche de sa robe un petit paquet. Montre-le pas. Mon père comprendrait pas
que je donne un cadeau à un garçon.
    – C’est quoi ?
    – Un briquet.
Je l’ai acheté à Montréal. T’as eu vingt et un ans la semaine passée, non ?
    – C’était pas
nécessaire, fit Clément, content. Je le développerai en arrivant à la maison. Tu
sais que j’ai vraiment pensé que tu resterais pour de bon à Montréal.
    – T’es pas
tout seul à l’avoir cru, je pense. Mon père a eu la même idée que toi, et c’est
pour ça qu’il a donné l’ordre à ma cousine de me renvoyer à la maison tout de
suite.
    – S’il avait
pas donné cet ordre-là, je suppose que tu serais restée là-bas, avança son
cavalier, le visage assombri.
    – Pantoute. J’en
avais assez. J’avais déjà averti Rachel que je resterais pas plus qu’une autre
semaine.
    – Comment ça ?
demanda le jeune homme, surpris. En lisant tes lettres, j’étais sûr que t’aimais
ben gros le luxe de la ville.
    – D’abord, je
m’ennuyais, avoua Céline.
    – Tu t’ennuyais
de qui ?
    – Du monde de
Saint-Jacques, de ma famille et même de toi, imagine donc.
    Clément
se rengorgea, heureux de l’aveu.
    – Pour le
luxe, on s’habitue pas mal vite à tout ça. C’est bien beau l’électricité et l’eau
courante, mais à bien y penser, s’éclairer à la lampe à huile et aller chercher
de l’eau au puits a jamais tué personne.
    – Et le radio ?
    – Ça
aussi, c’est pas mal intéressant, mais quand on est plus capables de se parler
parce qu’il faut l’écouter quand il est allumé, c’est pas mal plate… En plus, il
y a du bruit tout le temps en ville et ça sent mauvais. Les voisins se parlent
même pas et ils se regardent comme s’ils avaient envie de s’étriper. Non. Je
pense que la ville, c’est pas pour moi.
    Rien
ne pouvait faire un plus grand plaisir au jeune homme que d’entendre ces paroles.
Durant un long moment, le jeune couple se balança en silence. Puis Clément
sembla prendre une profonde inspiration avant de déclarer à Céline :
    – Sais-tu que
j’ai ben réfléchi pendant tout le temps que t’as été partie.
    – Ça fait
changement, se moqua la jeune fille, en éclatant de rire.
    – Ris pas de
moi. J’ai pensé que ce serait pas une mauvaise idée si…
    – Si quoi ?
    – Si on se
fiançait cet automne, par exemple. J’ai vingt et un ans et toi, tu vas avoir
cet âge-là en septembre. J’ai un peu d’argent de ramassé et je pourrais aller
travailler dans un chantier l’hiver prochain. Comme ça, quand je reviendrais, j’aurais
assez d’argent pour faire un premier paiement sur une petite terre. On pourrait
se marier l’été prochain. Qu’est-ce que t’en penses ?
    Céline
sembla hésiter un court instant avant de donner sa réponse à son amoureux.
    – C’est
correct si tu me dis que tu m’aimes en me regardant dans les yeux, fit-elle, mutine.
    – Je t’aime, répéta
Clément, la gorge serrée.
    – Parfait. Tu
commences déjà à t’habituer à le dire. C’est déjà ça. À cette
heure, il te reste juste à aller persuader mon père de te donner ma main. Ce
sera peut-être pas aussi facile que tu le penses. Oublie pas que je suis la
plus fine de ses filles. Il voudra peut-être pas d’un Tremblay dans la famille.
    – C’est

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